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58E anniversaire de l’armée : IBK réitère  sa confiance aux FAMa

A l’occasion du 58e anniversaire de la fête de l’Armée malienne, le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, a exprimé sa reconnaissance aux Forces Armées et de sécurité nationales  pour leur bravoure et leur engagement à défendre  et sécuriser la Patrie. L’ambition d’une armée nationale puissante, la compatibilité entre Défense et sécurité, la nécessité de la mise en œuvre de l’Accord, de créer une Armée «melting-pot» et les appels au respect des Droits humains sont, entre autres, les maîtres-mots de l’adresse du Chef de l’Etat.

L’Armée malienne a fêté hier, dimanche 20 janvier 2019, son 58e anniversaire. Dans son message à la Nation, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta,  a présenté des vœux de bonne santé au soldat malien en général pour avoir fait don de soi et respecté le sens du métier des armes. Les mêmes vœux sont allés de manière forte et sincère aux femmes, enfants et familles de militaires, « parce que la souffrance du soldat est leur souffrance, eux qui, du soldat, attendent fiévreusement le retour au bercail quand le devoir l’appelle ailleurs ». Cela, sans oublier tous les militaires, du Mali ou d’autres pays, tombés au champ d’honneur au Mali « pour notre liberté, pour la seconde libération du Mali ». IBK a également souhaité un total rétablissement aux blessés lors de la défense de la Patrie.

«Nous n’avons agressé personne, nous ne savons pas agresser. Nous qui avons déjà à relever le lourd défi de soigner, nourrir, éduquer nos enfants pour qu’ils soient à hauteur de la compétition mondiale !Nous qui sommes obligés de partager nos modestes moyens entre l’investissement dans le mieux-être de nos populations et l’impératif de combattre ces doctrinaires de la guerre du lâche, qui prétendent, ô suprême égarement, nous enseigner l’Islam, nous dignes héritiers de d’Ahmed Baba, de Sidi El Moktar Kounta, d’Askia Mohamed, de Chekou Amadou, d’Alpha Nouhoun Tahirou, de Mohamed Abdoulaye Souad, d’El Hadj Omar Tall Foutiyou, de Cheick Hamamoullah, de Sidi Modibo Kane Dilli et j’en passe ! », a regretté le Chef de l’Etat.

Un Etat en guerre

Selon le Chef Suprême des Armées, le Mali est en guerre, une guerre imposée et qui est loin d’être terminée parce n’étant pas une guerre frontale.

«Nous sommes, malgré nous, entraînés dans une guerre où l’adversaire est une bombe artisanale enfouie sur nos passages, une embuscade à l’aube, une zizanie méthodiquement entretenue entre nos communautés, une économie criminelle qui se nourrit de l’argent de la drogue, du trafic d’êtres humains et bien d’autres odieuses transactions», a déclaré le Président de la République.

Ambition d’une armée nationale puissante

Le Président IBK a expliqué que cette guerre ne laisse pas de choix, soit le Mali la gagne, soit cesse d’exister en tant que Nation jalouse de ses principes de Démocratie, de laïcité et de liberté. C’est pourquoi, interpellé par les douloureux événements de 2012 où les deux tiers du pays furent annexés en quelques mois, il a pris l’engagement solennel, dès son investiture en septembre 2013, de restructurer les forces de défense et de sécurité.

« Il s’agissait, dans une œuvre de longue haleine mais qui devait incessamment commencer, d’aider à l’émergence de forces véritablement professionnelles et républicaines, dédiées à la protection du territoire et des citoyens. Les différentes Lois d’Orientation et de Programmation Militaire et de Programmation de Sécurité Intérieure qui traduisent une telle volonté politique nous ont conduit à une restructuration profonde, j’allais dire une refondation, de nos forces de défense et de sécurité. La réforme structurelle et opérationnelle de nos forces de défense et sécurité est en marche. Elle est une réalité, malgré ses acquis fragiles. Notre décision et notre vœu sont que la montée en puissance de nos forces soit irréversible», a rappelé le Chef Suprême des Armées.

Le Chef de l’Etat s’engage à ne pas reculer, mais d’avancer, chaque année un peu plus, chaque année un peu plus loin, pour que le Mali puisse assurer la défense et la sécurité des Maliens. Il s’agira pour lui de réarmer l’armée à la fois techniquement, moralement et matériellement afin que notre outil de défense et de sécurité puisse réaliser ses objectifs. Les motifs  qui sous-tendent cette ambition reposent sur l’amélioration progressive des conditions décentes des militaires sur les théâtres d’opération, la création de meilleures incitations financières, une carrière plus attractive et mieux prévisible, une institutionnalisation de la solidarité nationale envers les militaires dont les compensations dues aux soldats tombés au champ d’honneur.

Et le Président IBK marteler : «La maîtrise du ciel est un objectif stratégique de la guerre asymétrique, parce que constituant à bien des égards une riposte adéquate aux méthodes lâches des terroristes. Nous sommes résolument engagés sur ce front, et d’autres acquisitions viendront s’ajouter à la flotte existante pour que le vecteur aérien ne soit plus le talon d’Achille de l’armée malienne et il l’a été ».

Défense rime avec sécurité

A en croire le Chef de l’Etat, il est impératif d’accélérer la réforme du secteur de la sécurité par les mesures idoines, notamment l’opérationnalisation diligente et efficiente des arrangements, «Défense et Sécurité», mise en application de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, la mise en place progressive d’un maillage cohérent du Territoire, l’optimisation des moyens opérationnels, le renforcement des capacités opérationnelles des Services de renseignement et l’amélioration continue du cadre de vie et de travail du Personnel et du Commandement.

«Cette réforme est en en cours et les dividendes, Inchallah, ne devraient pas tarder», a indiqué IBK qui a annoncé: «La création très prochaine d’un Conseil de Sécurité Nationale auprès de nous-mêmes ainsi que la relecture de textes fondamentaux, telle la loi n°04-051/ du 23 novembre 2004 relatives à la défense nationale».

La Mise en œuvre de l’Accord  

Par ailleurs, le Chef de l’Etat dit accorder une attention soutenue à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ainsi qu’aux conclusions des Etats Généraux de la Décentralisation. Car, c’est l’inflexion sur le local, la police de proximité qui permettra de réellement sécuriser les populations.

«Malgré une conjoncture difficile, les engagements du Gouvernement ont été tenus et les résultats sont significatifs. Nos forces de défense et de sécurité ont pris le chemin du renouveau. Ces résultats n’auraient été possibles sans la discipline, la cohésion, et l’esprit d’équipe mais surtout le sens de l’effort que je vous invite à renforcer et maintenir», a salué IBK.

L’Armée malienne étant une composante essentielle de la Nation, née et a grandi avec la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a magnifié cette œuvre fondatrice de Modibo Kéïta et de ses compagnons dont le Général Abdoulaye Soumaré et le Colonel Sékou Traoré. Ce devoir de gratitude est le minimum pour la République, ajoutera-t-il, surtout dans le deuil encore vif du Dr Seydou Badian Kouyaté, l’un des derniers survivants de cette glorieuse épopée, qui vient d’être arraché à notre affection.

Créer une Armée «melting-pot»

«Notre armée s’est, par la suite, construite sur deux générations. Elle est jeune, très jeune. Elle connut des hauts et des bas. Mais, plus que jamais, j’ai conscience aujourd’hui, tirant les leçons du passé et celles du jour qu’elle doit être une armée véritablement nationale, inclusive. Elle doit être le melting-pot, le creuset de l’intégration nationale, le reflet du vivre-ensemble», a soutenu le Président de la République.

Si les mesures en cours ainsi que celles prévues dans le domaine du DDR sont, à cet égard, un pas dans la bonne direction, le Chef de l’Etat estime aussi qu’il faudra insister sur une armée respectueuse des droits humains et humanitaires.

Appels au respect des droits humains

«Nous sommes des descendants des grands Hommes. Nos soldats doivent se comporter comme tels. Ils ne doivent pas faire peur aux populations mais leur inspirer confiance. Que ce 20 janvier soit entendu mon appel au soldat malien pour le respect en toutes circonstances des droits fondamentaux des citoyens ! », a insisté le premier Magistrat de la République.

Le rassemblement autour des FAMA

Le Président IBK  a également lancé un appel pressant pour la mobilisation, l’unité, le rassemblement de tous autour de nos forces de défense et sécurité, auxquels il a renouvelé la confiance entière et les vives félicitations du Peuple malien pour leur dévouement, pour leur engagement sans réserve à la défense des idéaux de paix, de justice et de sécurité.

Cyril ADOHOUN

Source: L’Observation

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