Sécurité

Attaque contre le camp de la Minusma à Tombouctou : L’hécatombe  des casques bleus continue

Déployée au Mali pour assurer la sécurité des populations et la stabilité du pays, la Mission Multidimensionnelle des Nations Unies pour la Stabilité du Mali (MINUSMA) continue de subir des attaques meurtrières contre ses éléments, les casques bleus, dont deux ont été tués, tous des burkinabés, le samedi 27 octobre dernier, à Ber, Tombouctou.

 Dans le Nord du Mali, les attaques terroristes ou jihadistes font partie, désormais, du quotidien des populations. Bientôt, huit ans, l’insécurité ne cesse de faire ravages sur le terrain. Jadis c’était uniquement dans le Nord du pays. Mais, de nos jours, c’est le Centre aussi  qui s’embrase. Et même la capitale, au Sud, n’est plus à l’abri.

La plus récente des attaques jihadistes est celle perpétrée contre le camp de la MINUSMA, à Ber, dans la Région de Tombouctou. Une attaque revendiquée par le Groupe djihadiste Nustrat Al-Islam Wal-Mouslimin, dirigé par Iyad Ag Ghali. Au cours de cette attaque contre la MINUSMA, deux soldats burkinabés ont été tués et plusieurs autres blessés.

Selon un porte-parole du Groupe djihadiste qui s’exprimait dans une vidéo d’une durée de 3,17mns, transmise à Alakhbar, environ 80 combattants ont mené cette attaque. Raison évoquée par le Groupe d’Iyad et allié serait que cette attaque est  une « mise en garde à tous les Gouvernements de la Région du Sahel et particulièrement au Burkina Faso qui, selon lui, doit revoir sa politique qui provoque l’insécurité des Burkinabé».

Selon la MINUSMA, ceux qui ont perpétré cette attaque sont venus à bord de plusieurs pickups armés de lance-roquettes et de mitrailleuses et d’autres chargés d’explosifs. Ils ont également utilisé des engins explosifs improvisés (IED).

La mort des deux soldats burkinabés a été confirmée par le Chef d’Etat-major Général des Armées du Burkina Faso, qui parle d’un détachement du contingent (Badenya 6) de la MINUSMA, stationné à Ber, situé au Nord-est, à une cinquantaine de kilomètres de Tombouctou.

L’ONU, dans son dernier Rapport trimestriel sur le Mali, note qu’il y a eu 58 attaques terroristes faisant 287 morts et plus de 5000 déplacés à l’issue de ces trois derniers mois. Depuis janvier 2018, le nombre d’explosions déclenchées par de tels dispositifs a considérablement augmenté, atteignant 133 cas.

Les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU se sont déclarés «profondément préoccupés par la détérioration persistante des conditions de sécurité dans le Centre du Mali». Selon Jean-Pierre Lacroix, le Secrétaire Général-adjoint aux opérations de maintien de la paix, la situation reste marquée par une situation sécuritaire préoccupante dans le Centre et le Nord du Mali.

Dans le Centre du pays, principalement dans la Région de Mopti, la situation sécuritaire reste tout de même tendue. A Koro, le 28 octobre dernier, il y a eu un cas de mort d’Homme, un blessé et un autre porté disparu. Ils étaient tous des frères du village de Batrou, dans la Commune rurale de Dioungani. Ils ont été attaqués par des Hommes armés non identifiés.

Selon le constat fait par un observateur indépendant, ces derniers temps les attaques jihadistes au Mali sont plus concentrées sur les casques bleus et les populations civiles. Ce qui, selon lui, s’explique par la faiblesse du système de défense des soldats de l’ONU et des populations pour leur refus de coopérer avec les terroristes.

Face à cette situation de ni paix ni sécurité marquée par l’absence d’une volonté politique manifeste de lutter ouvertement contre les jihadistes, l’atteinte du bout de tunnel n’est pas pour demain. Et la MINUSMA continuera à enterrer ses morts.

Habi Sankoré

Source: Le SOFT

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