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CAN U20 : Les aiglons, princes d’Afrique

La sélection nationale a écrit une belle page de l’histoire de notre football, en remportant, hier, la 21è édition de la CAN de la catégorie, face au Sénégal, battue 3-2 aux tirs au but. C’est la première fois que le Mali est sacré dans cette catégorie

Ils en rêvaient, ils l’ont fait. Hier, dimanche les Aiglons sont entrés dans l’histoire du football africain, grâce à leur victoire 3-2 aux tirs au but en finale de la CAN U20, face au Sénégal. A l’issue du temps réglementaire et des prolongations, les deux sélections étaient à égalité 1-1. Le Mali a ouvert le score en première période, grâce au milieu de terrain, Boubacar Traoré qui a mystifié la défense sénégalaise, avant de tromper le gardien Dial d’une frappe de l’intérieur du pied droit (16è minute).
Les protégés du sélectionneur Mamoutou Kané «Mourlé» garderont leur avantage au tableau d’affichage jusque dans le dernier quart d’heure, avant de se faire rejoindre au score (but du nouvel entrant des Lionceaux Amadou N’Diaye, 75è minute). Auparavant, El Bilal Touré avait raté l’occasion de tuer le match, en perdant son duel avec le gardien de la sélection sénégalaise. Les dernières minutes du temps réglementaire seront totalement dominées par les Lionceaux, mais les Aiglons résisteront jusqu’au bout aux assauts adverses. Dans les prolongations, les deux protagonistes jettent toutes leurs forces dans la bataille mais aucun but ne sera marqué, ni d’un côté, ni de l’autre. C’est finalement dans la séance des tirs au but et grâce au gardien Youssouf Koïta qui a bloqué une tentative adverse, que les Aiglons sont parvenus à faire la différence et se hisser sur le toit du continent. Ils se sont imposés 3 tirs au but 2.

Le trophée a été remis au capitaine Boubacar Clément Kanouté par le Premier ministre nigérien
Le trophée a été remis au capitaine Boubacar Clément Kanouté par le Premier ministre nigérien

Depuis hier dimanche, les Aiglons maliens sont donc les nouveaux princes d’Afrique. Un sacre sans précédent dans l’histoire du football national et qui intervient trente ans, jour pour jour, après l’échec de notre pays en finale contre le Nigeria. Sur l’ensemble de sa prestation, la sélection nationale junior mérite largement cette consécration que les supporters attendaient depuis plus d’un demi siècle. Et avec ce sacre, les protégés du technicien Mamoutou Kané permettent à notre pays de devenir la 10è nation à inscrire son nom au palmarès de la CAN U20. Après donc la sélection nationale cadette sacrée deux fois championne d’Afrique (2015, 2017), le Mali décroche son troisième titre continental et l’histoire retiendra que c’est dans le même stade Général Seyni Kountché de Niamey que le football national a coiffé sa toute première couronne africaine (2015). Qui aurait parié sur les Aiglons dans cette CAN U20, Niger 2019 ? A dire vrai, le Mali ne faisait pas partie des favoris de la CAN et rares sont ceux qui s’attendaient à voir les Aiglons se hisser sur le toit du continent. En effet, nombre de personnes redoutaient, à juste raison d’ailleurs, le manque de compétition des juniors maliens (depuis trois ans, il n y a pas de championnat au Mali) et en plus, le capitaine Aboubacar Clément Kanouté et ses coéquipiers ont raté leur entrée en matière, en s’inclinant 0-2 contre cette même sélection sénégalaise. Après ce faux pas initial, les Aiglons étaient condamnés à remporter leurs deux derniers matches de poule pour éviter l’élimination au premier tour. Les protégés de Mourlé le feront, en dominant, successivement le Burkina Faso et le Ghana sur le score identique d’un but à zéro. On connaît la suite : en demi-finale, le Mali s’offre le recordman de la CAN, le Nigeria (7 titres) battu 4-3 aux tirs au but (1-1 à l’issue du temps réglementaire et des prolongations). C’est dire que les juniors maliens ont joué deux fois 120 minutes (demi-finale et finale) en l’espace de 72h mais cela ne les a pas empêché de devenir champions d’Afrique. Hier, l’équipe a certes souffert contre le Sénégal, mais à aucun moment, elle n’a baissé les bras. Au contraire, c’est au plus fort de la domination des Sénégalais, que les Aiglons ont montré les valeurs qui font la force des grandes équipes : la combativité, la bravoure, la solidarité et l’engagement sur le terrain. Comme les cadets en 2015 et 2017, ils ont montré à la face du continent que l’impossible n’est pas Malien. Aussi, les Aiglons peuvent être d’autant plus fiers de ce sacre, que plus d’une demi-douzaine d’éléments de l’effectif ont remporté la CAN U17 et participé à la Coupe du monde de la catégorie. Parmi ces joueurs, on peut citer Sékou Koïta, Youssouf Koïta, Hadj Dramé, Mamadou Samaké, Alkalifa Coulibaly, Fodé Konaté, Mohamed Camara.
Quant au sélectionneur national, Mamoutou Kané, il est devenu le troisième technicien malien à remporter un trophée africain en équipes nationales, après Baye Ba (2015) et Jonas Komla (2017). «La finale a été difficile. Les deux équipes se valent mais la chance a souri de notre côté. C’est la chance qui a fait la différence. Je dis bravo aux joueurs», a déclaré «Mourlé», après la rencontre.
L’ancien gardien de but qui a participé à la Coupe du monde junior en 1989, en tant que joueur va très probablement devenir, en juin, le premier technicien local à disputer un Mondial en tant que joueur puis en tant que sélectionneur. On s’en souvient, la veille du départ des Aiglons de Bamako, Mourlé, comme l’appellent familièrement les supporters, avait martelé que son objectif était de «jouer cinq matches au Niger». Le technicien a fait mieux, en remportant le trophée continental et il se souviendra longtemps, à l’instar de ses joueurs et de l’ensemble du peuple malien, de ce dimanche 17 février 2019.

Ladji M. DIABY
Souleymane B. TOUNKARA
Morimakan
COULIBALY
Dimanche 17 février au stade Seyni Kountché de Niamey
Mali-Sénégal : 1-1 puis 3-2 t.a.b.
But de Boubacar Traoré pour le Mali (16è minute); Amadou N’Diaye (75è minute) pour le Sénégal.
Arbitrage du Tunisien Guirat Haythem assisté du Marocain Mustapha Akarkad et du Nigerien Abdoul Aziz Saley.
L’équipe du Mali : Youssouf Koïta, Fodé Konaté, Abdoulaye Diaby, Clément Boubacar Kanouté (cap), Amadou Danté, Sambou Sissoko, Boubacar Traoré, Mamadou Traoré (Mamadou Samaké, 70è min), Hadji Dramé (Aboubacar Boubou Konté, 103è min), Sékou Koïta (Lassana N’Diaye, 81è min), El Bilal Touré. Entraîneur : Mamoutou Kané.

CAN U20 : LE SATISFECIT DE LA CAF

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad et le président de la Fédération nigérienne de football (FENIFOOT), Djibril Hima Hamidou «Pélé» ont aminé une conférence de presse, le samedi 16 février, dans un grand hôtel de Niamey. Le sujet dominant de la rencontre a été la CAN U20, Niger 2019. Pour le premier responsable du football africain, la compétition s’est globalement bien déroulée et il a tenu à féliciter les autorités nigériennes pour les efforts consentis avant et pendant le tournoi.
«La CAN U20 a fait remarquer Ahmad Ahmad, est une compétition de développement à la différence des compétitions des seniors. Nous nous mettons tous ensemble pour construire le football et permettre aux jeunes de s’épanouir à travers des compétitions à la fois sportives et éducatives. C’est différent de la CAN sénior où il y a des exigences», a indiqué le président de la CAF, en ajoutant que la CAN U20 vise avant tout «à permettre au pays d’organisateur de construire des infrastructures».
«Nous connaissons les difficultés dans notre continent. Le Niger a fait montre d’un grand effort pour que le tournoi ait lieu dans les bonnes conditions. Je remercie le Niger, à travers son chef d’Etat qui a personnellement pris comme un challenge l’organisation de cette compétition après avoir organisé la CAN U17. Ce sont des gestes de la part de dirigeants africains que la CAF apprécie. En Afrique, le développement du football, c’est l’affaire de tous. C’est l’affaire des fédérations qui doivent être beaucoup plus soutenues par les dirigeants politiques. C’est ce qui se passe de plus en plus surtout au niveau du développement de football», a dit le patron de la CAF qui a également félicité les médias africains pour leur travail. «Sans les médias, pas de développement du sport. Nous sommes tous embarqués dans le même bateau, même si souvent il y a une contradiction. Mais cela ne fait qu’aider la discipline à pouvoir se hisser au sommet», a-t-il salué.
Pour mémoire, l’organisation de la CAN U20 a été confiée au Niger après la CAN U17 que le pays a abritée en 2015. «C’était la volonté du président du Niger Mahamadou Youssoufou qui a demandé l’organisation de la CAN U20. N’eut été son engagement personnel, nous ne serions pas ici. Il l’a voulu, il nous a accompagnés, a témoigné Ahmad Ahmad». Malgré les bonnes notes attribuées par le patron de la CAF, le président de la FENIFOOT, Djibril Hima Hamidou a admis qu’il y a eu des failles dans l’organisation, avant de donner des explications.
«Les marchés de la CAN ont été attribués par l’Etat. Quand les sites ont été inspectés par la CAF, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des soucis. Nous avons tout fait pour trouver des solutions d’urgence, malheureusement ça n’a pas été le cas. Dans toute organisation, dans toute œuvre humaine, il y a eu des failles. Et nous en excusons», a avoué celui que tout le monde appelle au Niger Pelé. Comme il fallait s’y attendre le président de la FENIFOOT est revenu sur l’élimination du Niger dès le premier tour de la CAN.
«Nous avons préparé cette équipe pendant des années. Ce sont les mêmes joueurs qui ont atteint les demi-finales de la CAN U 17, Gabon 2017. Ils ont disputé les huitièmes de la finale du Mondial U17 la même année en Inde. Nous avons conservé le même groupe pour la CAN U20. En les accompagnant, nous nous sommes dit que nous pouvons sortir une nouvelle cuvée qui va assurer la relève. Malheureusement, l’équipe est tombée dès le premier tour. L’entraîneur a démissionné, il a assumé ses responsabilité, mais je garde ma confiance en lui. Il est l’un des formateurs les plus compétents de notre pays», a confié Djibril Hima Hamidou, avant de répéter qu’il reste optimiste également pour l’avenir du Mena junior, version Ismaïla Tiémoko.
Envoyés spéciaux
Ladji M. DIABY
Morimakan
COULIBALY

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