Sécurité

Contre les armes légères et petit calibre : Ce que fait le Secrétariat Permanent pour sensibiliser les populations

Contrôler la circulation d’armes légères et petit calibre et la fabrique artisanale, le secrétaire permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et petit calibre reste engagé  à réussir sa mission. Pour 2019-2023, un plan d’action de plus de 4 milliards de FCFA a été élaboré et adopté.

 Pour renforcer la capacité des hommes de medias, le secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et petit calibre a organisé du 09 au 11 décembre, à Koulikoro, un atelier dans le domaine des ALPC.

En droite ligne des activités du secrétariat permanent de lutte contre les ALPC, un atelier de renforcement des capacités des journalistes de divers organes de presse est organisé, à Koulikoro, pour mieux faire comprendre, notamment la législation malienne, la convention de la CEDEAO, le traité sur le commerce des armes(TCA) et entre autre.

Présidée par le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général de division Salif Traoré, président de la commission, la cérémonie d’ouverture de cet important atelier était en présence du secrétaire permanent de lutte contre les ALPC, Colonel-Major Nèma Sagara, le gouverneur de la région, le Général de brigade Debrékoi Souara, le représentant du maire de la région et plusieurs autres personnalités.

Après les mots de bienvenue du représentant du maire, le secrétaire permanent Colonel major Nèma Sagara a présenté un aperçu général sur les actions de sa structure. Aux dires du Colonel major, des études ont montré que des armes légères et petit calibre proviennent du Sud de notre pays, concentrées dans le centre du pays pour des activités criminelles auxquelles notre pays fait face actuellement.

« Des armes existent partout au Mali. Elles sont sources des conflits communautaires », a-t-expliqué, ajoutant que la problématique des armes légères et de petit calibre doit être une préoccupation majeure des acteurs étatiques et non étatiques.

Pour le ministre Salif Traoré, 99% de l’insécurité actuelle sont causées par les armes légères et petit calibre. Le patron de la sécurité et de la protection civile reconnait également que la principale cause de l’insécurité est dite du fait que chacun cherche à assurer sa propre sécurité. « C’est ensemble que nous allons combattre la prolifération des armes légères et petit calibre pour gagner la paix », a-t-il ajouté.

Pour la première journée, les présentations ont concerné la législation malienne sur les armes, la convention de la CEDEAO et le traité sur le commerce des armes(TCA). M. Elhadj  Youssouf Maiga, contrôleur général de police et Ousmane Kornio, expert en prévention et gestion des conflits et en sécurité ont assuré la partie.

 Que disent les textes ?

Champion dans les ratifications des textes internationaux et sous régionaux, le Mali est signataire de la convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre et le Traité sur le Commerce des Armes qui est international (sans la Russie et la Chine qui ont refusé de ratifier). En plus de ces deux, il y a la législation malienne dont la loi N°04-050 du 12 novembre 2004 régissant les armes et munitions avec son décret N°05-441/P-RM du 13 octobre 2005 portant modalité d’application de la loi sus citée.

Le contrôleur général de police, Elhadj Youssouf Maïga,  dans sa présentation a fait savoir aux hommes de medias les forces et les insuffisances de cette législation sur les armes en République du Mali.

Au titre des insuffisances qui handicapent le travail du secrétariat permanent (SP) de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, le contrôleur général a cité, entre autre, l’absence de marquage des armes, le traçage des stocks des FAMa, le courtage et le manque de base de données fiable pour une véritable coopération internationale. Fort de ce constat, affirme-t-il, la commission nationale a recommandé la relecture de cette loi pour prendre en compte les insuffisances.

Expert en prévention et gestion des conflits et en sécurité, Ousmane Kornio a poursuivi la présentation sur la convention de la CEDEAO et le Traité de Commerce sur les Armes. A partir de la projection vidéo, appuyée des explications de l’expert,  les participants ont pris connaissance des contenus de ces deux lois.

Pour ce qui est de la convention de la CEDEAO sur les armes, qui de facto représente un obstacle au besoin d’armement des pays membres, dans les questions, les journalistes ont fait le lien entre cette convention et les armes du Mali bloquées en 2012 en Guinée Conakry.  Il est ressorti, effectivement, pour éviter tout conflit entre les pays membres de la CEDEAO, la convention sur les armes a été initiée.

Selon la convention, chaque pays membre qui a besoin d’acheter des armes doit, d’abord, faire parvenir sa liste complète des armes commandées au secrétariat de la CEDEAO, lequel informera par la suite tous les pays membres. En cas du refus d’un seul pays, la commande est annulée, précise l’expert.

En clair, la convention de la CEDEAO sur les armes n’est rien autre qu’un ‘’embargo’’ que les Chefs d’Etat ont décidé de mettre, eux-mêmes, volontairement sur leurs pays, estime un participant qui reconnait que les chefs d’Etats ont, par contre, favorisé l’installation des compagnies militaires privées détenant tout type d’armement, suspectées de ‘’recruter’’ des mercenaires dans des opérations douteuses, au Sahel.

La Russie et la Chine non signataires

Concernant le traité de commerce sur les armes qui n’a pas eu l’adhésion de la Russie et de la Chine, sinon international, son objectif, selon l’expert, est de contrôler le trajet des armes, c’est-à-dire, de l’usine d’achat au pays de destination.  Ici, également, en cas de changement de destination, le pays vendeur est tenu d’informer les autres pays signataires du TCA.

Au deuxième et troisième jour de l’atelier qui a réuni d’environ 20 journalistes (tous medias confondus) et le personnel du SP, les travaux se sont poursuivis en groupe. Il s’agissait d’élaborer des actions de communications (presse écrite, en ligne, radio et télévision) au secrétariat de permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre en proposant la manière de leur mettre en œuvre.

Après validation des travaux de groupe, les participants ont effectué une visite à l’atelier de fabrication d’armes de Koulikoro afin d’échanger avec les armuriers.

Dans les échanges, les responsables de l’atelier ont souligné les difficultés auxquelles ils sont confrontés notamment l’acquisition des papiers de la part de l’Etat. Présentement, face à ces contraintes les activités de fabrication des fusils sont presque aux arrêts, a indiqué le président de la chambre des métiers de Koulikoro, Moussa Fané.

 Ousmane MORBA, Envoyé spécial

L’Observatoire

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