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Fissure à la COFOP : Moussa Mara éjecté,  l’ADP-Maliba courtisé

Ce mercredi 19 mars 2019, à la Maison de la presse, des responsables de la Coalition des forces patriotiques ont animé une conférence de presse sur la situation actuelle du Mali. A cette occasion, Oumar Mariko a annoncé la fin de la participation de Moussa Mara à toutes les activités de la COFOP.

De la crise scolaire à la crispation du climat social, les responsables de la COFOP ont décidé de faire part de leur position sur les grands maux du pays. Mais, l’une des plus grandes annonces fut le renvoi de Moussa Mara de la COFOP. L’annonce a été faite par Dr Oumar Mariko, accompagné par Housseyni Amion Guindo de la Codem, d’Amidou Traoré du parti Union et du représentant du Chérif de Nioro.

Connu pour son franc-parler, Dr Mariko a souligné que le temps a encore donné raison à ceux qui disaient que Moussa Mara était indécis dans ses visions et choix politiques. Selon le président de Sadi, le récent communiqué du parti Yelema a clairement montré que Moussa Mara s’est désolidarisé des décisions de la COFOP.

«Moussa Mara, dans ses habitudes de faire les coups bas ou jouer au plus malin, a essayé de nous faire passer pour des enfants. Le monsieur fait semblant de s’opposer à certains choix du secrétaire général de son parti en notre présence,  alors qu’il s’agit en réalité d’un coup monté pour détourner l’attention des uns et des autres sur sa vraie nature. Quand on est dans un regroupement, on s’en tient aux décisions finales du collectif. C’est par voie de presse qu’on apprend ses opinions solitaires et divergentes, et c’est par la même voie de presse qu’il va apprendre la suspension de son parti des activités de la COFOP. Et je profite de l’occasion pour vous annoncer que le président de l’ADP-Maliba nous a fait savoir qu’il est de cœur avec nous et qu’il compte prochainement intégrer le collectif. Et pour ma part, je lui souhaite la bienvenue et j’espère qu’il va très prochainement officialiser son intégration à la COFOP », a expliqué Oumar Mariko.

Par ailleurs, dans la déclaration commune de la Coalition, M. Mariko a souligné que la conférence des présidents de la COFOP, réunie avec le 14 mars 2019, a constaté  avec consternation les violations systématiques des libertés fondamentales et constitutionnelles, la détérioration continue du climat social, les répressions policières et barbares des manifestations pacifiques partout dans notre pays. Il a souligné également que la COFOP déplore les graves dérives susmentionnées, ainsi que les arrestations arbitraires des citoyens et les condamne systématiquement.

À l’en croire, la Coalition tient le président de la République et son gouvernement pour responsables de l’aggravation de la crise politique, sociale, sécuritaire et économique du pays. La COFOP remarque que le pseudo-dialogue politique initié par le président Ibrahim Boubacar Keïta est juste un dilatoire pour éviter de faire face aux vrais problèmes qui ont aujourd’hui pour noms: la crise sécuritaire, la crise scolaire, la détresse des cheminots, le cri de cœur des déplacés, l’abandon de la justice, la corruption et la dilapidation des deniers de l’Etat par le régime en place. Alors, dans ces conditions, le dialogue ne peut être ni franc ni sincère, a t-il poursuivi.

S’agissant de la probable mise en place d’un gouvernement d’union nationale, Housseini Amion Guindo dira que ce n’est pas à l’ordre du jour. S’agissant de la crise scolaire, M. Guindo a souligné que la rétention salariale est loin d’être une meilleure solution. Car, durant les 100 jours de grève des magistrats et les 72 heures de l’UNTM, le gouvernement n’a fait aucune rétention salariale. C’est pourquoi il dira que l’une des causes majeures de la crise nationale est le non respect des lois.

Il a également appelé le président de la République à s’adresser au peuple afin de clarifier s’il s’agit d’une réforme constitutionnelle ou d’une révision constitutionnelle. Après avoir mentionné que la COFOP maintenait sa position de soutien total aux ambitions du meeting du 10 février 2019 au stade du 26 mars, qui exigent la démission immédiate du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA, Poulo dit être apte à intégrer un gouvernement d’inclusion qui prendra en compte les préoccupations essentielles de la population et non un gouvernement de partage de gâteau.

Pour la décrispation du climat sociopolitique, les responsables de la COFOP ont fait savoir qu’ils n’accepteront aucun dialogue avec le président de la République qu’à condition de libérer les détenus politiques, en particulier Badara Aliou Dembélé, membre de la COFOP, et de ses compagnons. En définitive, les conférenciers ont renouvelé leur soutien aux enseignants grévistes.

Adama TRAORE

La Preuve

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