Actualité UNE

IBK : « Nous ferons en sorte qu’à terme, nous ayons de l’emploi pour les jeunes »

Intégralité de l’intervention du Président de la République, Chef de l’Etat , lors de son panel « Dialogue des Présidents » à la Conférence Internationale sur l’Emergence en Afrique à Dakar, le 17 janvier 2019.

« Qui aurait pensé, il y a juste deux ans que nous en serons là, bien malin aura été celui-là. Bien sûr, nous avions pensé à l’émergence. Nous avions pensé le « Prospective Mali 2017 » . Mais cela avait été perçu à l’époque comme une prétention inconcevable tant les défis qui entouraient le Mali étaient grands.

En 2012, nous avons connu ce que nous n’aurions pas dû connaître et cela aurait pu être pire si la réaction de la communauté internationale n’avait pas été vive, réactive.
Tout le monde entier s’est retrouvé au chevet du Mali. Il faut le dire, le reconnaître. Cette décision de janvier 2013 du Président Hollande qui nous a valu cette formidable opération Serval qui a stoppé la prétention saugrenue et agressive de ceux-là qui n’ont pas de valeur et qui auraient pu conduire à l’assujettissement du Mali. Cela, conjugué avec la mobilisation de nos frères du Sénégal : je pense encore à ces militaires sénégalais, m’accueillant à Kidal. Quelle émotion fut la mienne ! J’ai fait le constat des conditions dans les qu’elles ces braves éléments sénégalais évoluaient. Ils me répondirent : « Excellence, nous défendrons la Patrie, nous sommes chez nous. »C’est cela qui a fait qu’aujourd’hui le Mali est présent à un tel forum.

Nous avons compris également aussi que quand le monde s’occupe de vous, vous avez devoir d’honneur et de dignité de vous qualifier non pas parce que nous aurions eu de la compassion pour vous mais parce que vous auriez mérité de l’être.

Le Président Senghor avait coutume de comparer le concert des nations à un banquet de l’universel et il disait que personne ne sera convié à ce banquet sans mériter d’y être. La solidarité internationale est autour de nous, active, porteuse mais il nous faut nous qualifier. Quand nous arrivions, nous avions un pays pas tout à fait comme il se doit. Donc, nous avons compris qu’à force de volonté, il est nécessaire de qualifier et re qualifier le Mali par la force de la volonté intelligente de ses enfants. Et recréer l’Etat !

Quand nous voyons cette image, dans la cour du Gouvernorat de Gao, où des soldats, l’un français, l’autre malien, l’un bien équipé et l’autre avec des sandales et porteur d’un fusil dont je ne sais pas l’âge, cela faisait pitié. J’avoue que j’ai craqué, j’ai pleuré. Je me suis promis que le jour où j’aurais mon mot à dire dans la conduite des affaires de ce pays-là, ma première tâche serait de faire en sorte que le pays ait un outil de décision politique qu’est l’Armée. Pas parce que je suis un belliciste invétéré mais je suis conscient que telle est la donne dans le monde qui est le nôtre.
Pour qu’un État soit considéré, qualifié, il faut qu’il ait un minimum de capacité de se défendre. Ensuite, cela ne saurait suffire, il nous fallait également et nous l’avons compris, cela prospère sur nos inégalités sociales. Il fallait que nous ayons aussi un souci de développement. Là aussi, grâce à la solidarité vive qui prévaut au sein de l’Uemoa et de la Cedao, nous avions pu laborieusement et sérieusement nous ré qualifier en ayant une politique économique vertueuse, en faisant en sorte que nous ayons le souci scrupuleux de l’observation stricte des critères dits de convergence.

Et aujourd’hui, cher Macky, on nous fait l’amitié de considérer que nous sommes venus en 3 e position dans l’espace économique de l’Union économique et monétaire ouest africaine. Qui l’eut pensé ? Qui l’eut cru ? Nous avons aujourd’hui cette position là. Nous avons également une production cotonnière exponentielle une 728 000 T. Mais j’ose à peine de le dire car je n’en transforme que 2%. Quelle pitié ! Il nous faut, là aussi, nous qualifier et nous nous qualifierons.
Nous ferons en sorte qu’à terme, nous ayons de l’emploi pour les jeunes parce que ce mandat que le peuple malien nous a confié n’a de sens que lorsqu’il est porteur pour la jeunesse du Mali et nous l’avons dit : ce mandat est placé sous le signe de la promotion de la jeunesse dans tous les domaines. D’abord, la formation: tout Etat qui n’aura pas su qualifier sa jeunesse périra. Qu’à Dieu ne plaise ! Et ensuite faire en sorte que les équipements de base soient.

Nous avons des besoins élémentaires à satisfaire et nous le ferons. Nous avons compris aussi qu’un pays comme le Mali avec plus d’un million de km2 a besoin de se développer sur la base des éléments concrets. Chez nous, nous avons la chance d’avoir encore le fleuve Niger, en danger aujourd’hui, mais qui permet l’aménagement d’au moins un million d’ha. Nous avons donc décidé, au-delà de la recommandation africaine prise à Maputo, que chaque pays consacre 10% de ses revenus au secteur agricole, nous avons alloué 15%. Nous ne l’avons pas fait en vain: nous avons une réponse positive.
Ainsi, les céréales sont 10 millions de tonnes dans nos greniers, toutes choses qui font qu’aujourd’hui, l’agriculture est considérée comme le socle de notre développement. Nous avons également adopté la mécanisation avec un parc de plus de 2000 tracteurs agricoles. Tout cela pour vous dire que nous sommes absolument convaincus que notre dignité, à terme, est au prix d’un effort soutenu de développement et que le temps de tendre la sebile est terminé. Le temps de la dignité est arrivé. Digne, debout et avançons dans le vent! »

Avec la Présidence

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *