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Le PM Soumeylou Boubèye Maïga remet l’AMDH et Prouty dans leurs souliers

La réponse du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga face à la violation de droits qui qui est prêtée au pouvoir de Bamako de violer le droitde   manifester, ne s’est pas faite attendre. « Nous   serions   totalement   irresponsablessi   nous   ne   prenions   pas,   si   nous   ne   prenons   pas,   des   décisions   quis’imposent du fait de ce que nous savons ».

Pour mesures sécuritaires, le Gouvernement a pris un arrêté sanctuarisant  un certain
nombre de périmètres à l’intérieur de Bamako, conformément à la loi, notamment la   loi   sur   l’état  d’urgence   et   l’état   de   siège qui  indique  clairement  que
l’autorité administrative peut prendre des décisions pour interdire tout
cortège, tout défilé sur la voie publique. Cette loi appliquée par le Gouverneur de Bamako, à la suite de la note d’information de l’opposition au sein du FSD et de la CoFoP de marcher le 8 décembre 2018 est diversement interprétée par certaines associations de droit de l’Homme. Or, l’arrêté que le Gouverneur a
pris vient compléter les axes qui manquaient pour  l’application de la
loi   sur   l’état   d’urgence   et   l’état   de   siège.

Ainsi, dans sa contribution du 10 Décembre 2018à la 23eme session de l’espace d’interpellation démocratique (EID) 2018, l’AMDH par la voix de Brahima Konaté Membre du Bureau National,  a fait une intervention musclée taxant les autorités maliennes de violations des Droits de l’Hommes. « S’agissant des libertés d’expression et de manifestation consacrées à l’article 5 de la constitution du Mali, l’AMDH attire votre attention sur des atteintes régulières à ces libertés sous couvert de l’État d’urgence appliqué parfois de façon discriminatoire et sélective. Les tendances actuelles des pouvoirs à porter atteinte aux droits constitutionnels garantis sont de nature à mettre en péril notre démocratie chèrement acquise. En témoigne, le récent arrêté du Gouverneur qui foule aux pieds la constitution et les traités internationaux sous la fallacieux prétexte de l’état d’urgence ».

Cette sortie « hasardeuse » de l’AMDH fait allusion à la dispersion par gaz lacrymogènes des agents de maintien de l’ordre des manifestants de l’opposition ayant tenté de braver cette décision.

Comme réponse du berger à la bergère, le Chef du Gouvernement a recadré les  responsables de l’AMDH quand il déclare : « Nous   nous   savons   la mobilisation   qui   est   celle   de   nos   forces   pour   déjouer   beaucoup   demenaces sur notre territoire. Les récents succès de nos forces dans lalutte contre les groupes terroristes nous exposent de manière évidente àdes   tentatives   de   représailles.  

Nous   serions   totalement   irresponsablessi   nous   ne   prenions   pas,   si   nous   ne   prenons   pas,   des   décisions   quis’imposent du fait de ce que nous savons. Et donc, quand je vois desprises   de   positions   se   multiplier   pour   condamner   le   Gouverneur   quiapplique la loi et adresser quasiment des suppliques à ceux qui proclamentqu’ils vont violer la loi, là je ne comprends absolument plus rien. Ceque  je   vais  dire   de  manière   très  clair   ici, c’est   que  le   devoir  duGouvernement   est   de   garantir   la   sécurité   des   citoyens,   de   protégerleurs   biens   et  de  prendre   en  conséquence   toutes   les  mesures   qui  lui paraissent pertinentes et proportionnelles par rapport à ce qu’il sait des menaces  qui  pèsent   sur  notre   sécurité.  Il n’y a, à ce   niveau,   aucuneviolation   de   quelques   droits   constitutionnels   que  ce  soit.   L’arrêté   du Gouverneur    a   délimité    des  périmètres,    des   itinéraires    qui    sontsanctuarisés. La ville de Bamako est très vaste et il n’est pas dit que tant que vous ne marchez dans tels endroits que votre marche n’a pas de valeur. La pertinence de ce qu’on défend n’est pas liée à l’endroit d’où   on   le   défend.   Sur   ça,   je   ne   vais   laisser   aucun   doute ».

Par ailleurs, pour   renforcer   le   processus   de   quête   d’apaisement   et  de   cohésion sociale en cours dans notre pays depuis 2012, à travers la loi portant amnistie des faits survenus lors des mutineries de 2012, la loi portant indemnisation des victimes de la rébellion du 17 janvier 2012 et du mouvement insurrectionnel de mars 2012, la mise en place de la Commission justice, vérité et réconciliation chargée d’enquêter sur
les   cas   de   violations   graves   de   droit   de   l’homme,   individuelles   ou
collectives    dans    notre    pays    entre    1960    et   2013, un projet de loi dite d’entente nationale  a été rédigée. En    dépit    de
l’importance   dudit   projet   de   loi,   beaucoup   estiment que s’il est voté, constituerait une prime à l’impunité et ne favoriserait   point   l’atteinte   des   objectifs   visés,   à   savoir   le
renforcement  de   la   paix,   de   la   sécurité  et   de   la   cohésion  sociale.   Cela a été le cas pour certaines organisations de défense des droits humains sont montées au créneau pour exiger le  retrait du projet de loi dite d’entente nationale auquel elles sont farouchement opposées.

Ces prises de positions se sont même transportées jusque dans la salle de l’EID et a suscité en le Premier Ministre tant d’interrogations   « sur   la   concomitance   de   ces   positions   avec
d’autres  types d’attitudes,  parce  qu’en même temps,   ça  s’inscrit dans
une    campagne    qui    vise    à   faire    croire    que    toute   l’action    du
Gouvernement,   par   rapport   à   la   crise   que   nous   connaissons,   vise   à
faire la   part belle  à  certains  acteurs ».

Selon Soumeylou Boubèye Maïga,  il  n’y  pas  de hasard
dans   ces   concomitances, ce   projet de loi  dont  il avait été dit qu’il sera  adopté au lendemain, est
totalement   faux.   « Il   se  fonde  sur   les   propositions   qui   ont   étéformulées   dans   la   Charte   pour   la   Paix,   l’unité   et   la   réconciliationnationale,   élaborée   sur   la   base   de   la   Conférence   d’entente   nationaletenue ici même du 30 mars au 2 avril 201 », a expliqué le Chef de Gouvernement. « Et, comme indiquer par sontitre, ce projet de loi apporte une réponse concrète à l’immense attentede la population en matière de paix, d’unité, de cohésion sociale et deréconciliation   nationale.   A   cet   effet,   le   projet   propose   entre   autres   :l’extinction de l’action publique contre ceux des acteurs impliqués dansdes événements   ayant   marqué   la   crise   multidimensionnelle   de   2012   mais qui,  après   investigations   et   contrôles   requis   par   la   loi,   s’avèrent   non coupables de crime de guerre, de crime contre l’humanité, de viol et de tout   crime   réputé   imprescriptible.   La   réparation   des   torts   causés   aux victimes par de tels crimes, l’institution de mécanismes permettant de soutenir la   demande   de   pardon   et   de   réparation   telle   que   vigoureusement   et urgemment   réclamée   par   les   représentants   de   tous   ceux   qui   avaient participé à la Conférence d’entente nationale ».

 A en croire au Chef du Gouvernement par rapport à ces appréhensions,  le projet   de loi ne   constituera   pas   une   prime   à   l’impunité   ni   un   déni   du   droit   des
victimes à obtenir justice   dans la mesure   où   ce   projet   exclut  de son
champ   d’application,   les   crimes    de   guerre,   les    crimes   contre
l’humanité   et   les   viols   et   tous   les   crimes   qui   sont   réputés
imprescriptibles.

Aux défenseurs de droits de l’Homme, Soumeylou Boubèye Maïga martèlera : « La   défense   des   droits   del’homme n’est pas un jeu de rôle. Pour moi, dans la défense des droits del’homme,   il   n’y   a   pas   d’indignation   sélective.   Parce   que,   quand   jecompare le champ d’application du projet de loi qui est sur la table del’Assemblée  au   champ   d’application   d’une   loi qui a été  votée   et   quiporte amnistie des faits survenus lors de la mutinerie de 2012. Et danscette  loi  de 2012,   sont     amnistiés     :l’homicide   volontaire,   l’homicide   involontaire,   les   coups   et   blessuresvolontaires,   les   blessures   involontaires,   l’enlèvement   de   personnes, les arrestations illégales, la séquestration de personnes, les dommagesvolontaires à la propriété mobilière et immobilière d’autrui, l’incendievolontaire,   les pillages, les extorsions et dépossessions frauduleuses, les vols qualifiés, les viols, l’atteinte à la liberté du travail, l’atteinte aux biens publics, etc.Jusqu’à présent, j’attends toujours des prises de positions contre cetteloi-là.   Et,   ceux   qui  nous  font  aujourd’hui  des   procès   d’intention   parrapport à notre loi, je ne les ai jamais entendu se prononcer sur cette loi,sur laquelle nous nous n’avons aucune intention de revenir, du reste, ça peut les rassurer. Quand on défend les droits de l’homme, il n’y apas   d’indignation   sélective. Je   considère   que   les   associations   qui   font   profession   de   défense   dedroit de l’homme ne doivent pas, pour leur crédibilité, servir de relaisou de  refuge à  des positions partisanes. C’est   ça qui ferait que nouspourrions-nous,   en   tant   qu’État,   continuer   de   respecter   les   positionsqui sont exprimées au nom des droits de l’homme. Mais si nous avonsl’impression que ce que les gens ne peuvent pas obtenir ici, ils tententde l’obtenir là, franchement c’est tort qui est porté à tous ceux qui demanière sincère défendent effectivement la démocratie et les droits del’homme. Il  fallait que je fasse  ces mises au  point-là  ou en tout  cas vous   dire  quelle   est  notre  appréciation  de  ces  positions ».

Parlant   des   condamnations   de principe   contre  des   exactions  qui   seraient  exercées  par   les  forces   de sécurité en  opération, le Premier Ministre explicitera que chaque   fois que cela a été  le   cas,   les décisions qui s’imposent sont prises par le pouvoir public de  manière conservatoire, suivies d’ouverture des enquêtes qui s’imposent.

« Je voudrais dire qu’il n’estpas juste, il n’est pas vrai de faire croire que l’État malien combat telleou telle communauté. L’État malien n’a aucun intérêt à combattre unecommunauté   nationale.   Nous   combattons   les   groupes   terroristes.   Ça, je le dis ici et je le dirai partout, nous les combattrons partout où ils vont se terrer. Nous continuerons notre action pour vider les dernières poches dans lesquelles ils essayent de se cacher. En même temps nous ouvrons   des   espaces   de   dialogue   pour   tous   ceux   qui   renoncent   à   la violence. Comme je l’ai dit plusieurs fois dans la région de Mopti, ilfaut   s’interroger  à   qui   profite  ces  actions-là,   ce   n’est  pas   à  l’Étatmalien. Nous combattons les groupes terroristes qui eux ont intérêt àopposer   les   communautés les   unes   aux   autres.   La   preuve   c’estqu’aucune   des   communautés   ne   peut   vous   dire   qu’est-ce   qui   lesopposent entre elles. Donc, je crois qu’il faut faire preuve de beaucoupde  tempérance,  de  beaucoup   d’humilité   et   que   nous  agissons   sur   unthéâtre   de   945   000   km   où   les   réseaux   mafieux   et   les   groupesterroristes   sont   à   l’œuvre   pour   essayer   de   détruire   le   tissu   national.Partout dans le monde, c’est une tâche extrêmement complexe et nosforces   ont   mené   à   ce   jour   plus   de   100   interventions   majeures,   sansqu’on   puisse   les   accuser   de   génocide   ou   de   pré-génocide.   Là   aussi,c’est une campagne dont on sait à qui elle peut profiter. En tout cas, cen’est ni à l’État malien, ni aux citoyens maliens. Pour essayer, justement,de   prévenir   davantage    les   violences   qui   peuvent   découler   del’intervention au milieu des populations. Parce ce que ceux que nouscombattons,   nous   imposent   une   confrontation   au   milieu   despopulations.   Et   ce   ne   sont   pas   des   gens   en   uniforme ».  

Pour remédier à tout ceci,    le PM promet que bientôt, sur la base du centre national de volontariat, il sera vu comment   recruter   et   former   des   personnels   civils   pour   la   protection
des   populations   et   prévenir   les   violations   éventuelles   des   droits   de
l’homme à travers la sensibilisation et l’éducation des populations qui souvent, malgré
  elles, peuvent   se   retrouver   objectivement   complices   de certaines situations.

CYRIL/ Icimali.com

 Contact: 71679258

mali: Icimali.com@gmail.com

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