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L’UEMOA et son taux de croissance de 6,6% en 2018 : Entre performance et émergence

Avec son taux de croissance aux environs de 6,6%, l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) enregistre de bonnes performances économiques, se situant au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne. « Ces performances sont certes à saluer toutefois pour en faire profiter à tous », a évoqué le Président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l’organisation.

Les rideaux sont tombés, ce vendredi 12 juillet 2019 dans la salle des fêtes de Sofitel d’Abidjan Hôtel Ivoire, sur la 21ième  Session des Chefs d’États et de Gouvernements de l’UEMOA, au lendemain de la commémoration de son 25èmeanniversaire.

Les Chefs d’Etat des pays membres ont examiné le Projet d’Acte additionnel fixant le taux du Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS), le Projet de Traité portant modification des dispositions du Traité de l’UEMOA, relatives à la dénomination du CREPMF.

Concernant les dossiers spécifiques, il y’a le Rapport sur l’état de l’Union en 2018, l’état de mise en œuvre des chantiers de haut niveau notamment l’initiative régionale pour l’énergie durable (IRED), la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA, la Sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’espace UEMOA, le financement des économies des États membres de l’UEMOA, etc. Le communiqué final mettra fin à la session.

Le Président Ibrahim Boubacar Kéita et ses pairs se sont engagés à approfondir le processus économique d’intégration régionale  et signé l’Acte additionnel 2019 des Chefs d’Etats et de Gouvernements, fixant le taux du prélèvement communautaire de solidarité (PCS). Au finish, la conférence a félicité le lancement de la ZLECAF à l’issue du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine tenue à Niamey, le 07 juillet 2019.

Les Chefs d’Etats et de gouvernements ont réaffirmé leur détermination à poursuivre et consolider l’intégration régionale. Ils ont salué les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la monnaie unique de la CEDEAO, qui ont permis notamment de retenir le terme « ECO » pour le nom de la dite monnaie commune. Les Chefs d’Etats et de Gouvernements réaffirment leur engagement politique à mettre en œuvre l’ECO.

Par ailleurs, mandat a été donné au Président en exercice de l’UEMOA, le Président Alassane Ouattara en vue de poursuivre le processus conduisant les pays de l’UEMOA à l’adoption de la monnaie unique.

Selon le Président en exercice de l’espace communautaire, le Président Alassane Ouattara de la République de Côte d’Ivoire, ce rendez-vous d’Abidjan est un moment solennel, mais surtout important pour la conduite du processus d’intégration régionale. « Plus que par le passé notre sous-région est confrontée à des défis constants. C’est pourquoi je suis particulièrement heureux des importantes décisions que nous avons prises au cours de cette rencontre », a indiqué le Président Alassane Ouattara.

Des bonnes performances

Parlant des performances de l’espace, le président en exercice de l’union a déclaré que de bonnes performances économiques ont été enregistrées depuis ces dernières années, avec ‘’la croissance économique de l’espace se situant au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne’’. «La croissance économique de l’Union s’est établie à 6,6 % en 2018, le même niveau qu’en 2017. Cette résilience résulte de la bonne qualité des politiques conduites par les gouvernements de nos pays, par les organes et institutions communautaires. Ces performances sont certes à saluer toutefois pour en faire profiter à tous, il est important que nos engagements régionaux soient tenus », a souligné le président Ouattara.

Le Président ivoirien s’est félicité de l’unanimité qui s’est créée sur la nécessité pour tous les Etats de l’Union à respecter l’ensemble des critères de convergence pour rendre effective la consolidation budgétaire à l’horizon 2019.

Et le Président Ouattara d’insister : « C’est de cette façon que nous approfondirons le processus d’intégration régionale. Les efforts consentis en matière de conduite des réformes que nous nous sommes imposés dans notre espèce méritent d’être salués. La construction de notre marché commun est à ce prix ».

Un avenir économique prometteur  

Le Chef de l’Etat ivoirien a rassuré que les perspectives pour les années à venir, sont toutes aussi favorables. D’où son invite aux Etats de l’Union à œuvrer aux critères de convergence retenus au titre de la surveillance multilatérale et de mettre un accent particulier sur la mobilisation des ressources intérieures nécessaires à l’accroissement des dépenses prioritaires.

Des engagements sécuritaires

Depuis sa dernière session, tenue en 2018, la vie de l’union a été marquée par des événements majeurs, notamment au plan politique avec l’organisation des élections au Sénégal, au Togo, en Guinée Bissau et au Benin.

Le Président en exercice de l’Union a jugé la situation sécuritaire préoccupante. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont condamné vigoureusement les attaques terroristes récurrentes au Burkina Faso, au Mali et au Niger, et réitéré leur solidarité envers ces trois pays ainsi qu’à l’endroit de tous les pays du monde, touchés par les actes terroristes.

Le Chef de l’Etat ivoirien a souligné que sur toutes ces questions, les Chefs d’Etat ont démontré encore une fois tout leur engagement à y apporter les réponses collectives et durables pour assurer le bien-être des populations, qui aspirent chaque jour à leur sécurité et à celle de leurs biens. Il a aussi rappelé l’engagement des chefs d’Etat à renforcer la solidarité et à accroître leur coopération sécuritaire face aux groupes qui n’ont d’autres buts que semer la terreur et la psychose.

Par ailleurs, Alassane Ouattara a salué le Comité de haut niveau sur l’énergie et la sécurité alimentaire, et a exhorté les acteurs à persister sur la voie de la détermination.

Le chemin de l’émergence

Par-delà les avancées significatives enregistrées dans le processus d’intégration dans l’union, notamment dans le domaine de la gestion macroéconomique, de la convergence économique, de l’approfondissement du marché commun, du renforcement des infrastructures et de la mise en œuvre des politiques sectorielles,  le président Ouattara a, pour consolider tous ces acquis,  invité ses pairs à poursuivre la décrispation et l’apaisement du climat social.

« La consolidation des importants progrès économiques et sociaux au cours de ces dernières années nécessite la préservation d’un climat social, stable et apaisé ainsi que l’amélioration de la situation sécuritaire. Cela permettrait aux États membres de franchir des étapes décisives sur le chemin de l’émergence économique et d’atteindre les objectifs fixés par les pères fondateurs en vue de faire de notre union un espace d’intégration paisible et prospère », a soutenu le président en exercice de l’organisation.

A la cérémonie solennelle d’ouverture de la conférence, le président du conseil des Ministres statutaire de l’UEMOA, M. Romuald WADAGNI, Ministre de l’Economie et des Finances du Bénin, a situé le contexte de cette 21ième conférence. Il a, à cet effet, salué la vision éclairée des Pères Fondateurs de notre Union qui ont convenu de bâtir un espace de prospérité et de progrès, sur le fondement de la solidarité entre nos peuples et de la complémentarité.

 «Sous votre impulsion le processus d’intégration enregistre des avancées encourageantes dans notre espace communautaire. L’activité économique au sein de l’union est restée dynamique au cours de l’année 2018. Pour la septième année consécutive, le taux de croissance de l’économie de l’union s’est situé largement au-dessus de la barre des 6%, imputable au renforcement de la production agricole et à la bonne tenue des activités dans tous les secteurs», a-t-il élucidé.

Rappelons que l’UEMOA est une Organisation de l’Afrique de l’ouest créée en 1994. Une de ses principales missions est la réalisation de l’intégration économique des huit États membres que sont la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements (CCEG) est l’Organe suprême qui définit les grandes orientations de la politique de l’Union.

Selon l’article 17 du TRAITE de l’Union, elle se réunit au moins une fois par an. La Conférence nomme les Présidents et les membres des Organes et Institutions de l’Union.

Cyril ADOHOUN

L’Observatoire

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