SANS DÉTOUR UNE

L’URD ou l’apologie de la violence post-électorale ?

Certains partis politiques maliens semblent perdre la culture de la paix au profit de la violence en cette période où notre pays s’achemine vers l’élection présidentielle de cette année 2018, dont le 1er tour est prévu au 29 juillet prochain.

Comme à la veille de toute élection présidentielle, deux camps luttent toujours pour le perchoir : le parti ou la majorité au pouvoir, dont la logique se veut de  garder le fauteuil, et l’opposition qui cherche voies et moyens pour y accéder.

Généralement, cette bataille pour l’unique chaise prend l’allure d’invectives, de dénigrements, d’attentats aux mœurs, et autres,  de la part des partis politiques de l’opposition qui soupçonnent le tenant du pouvoir de vouloir tripatouiller les élections pour se maintenir au pouvoir.

En cette veille de l’élection présidentielle, le Mali fait vite cette situation où l’opposition au sein duquel l’URD, le PARENA, l’ADP-Maliba, la SADI, etc., renforcés par les activistes dont Ras Bath du CDR, brûle de tout feu pour l’alternance. Tantôt c’est « IBK doit renoncer à un second mandat », tantôt c’est « Bou ka bla », « Boua Dessira », la liste est longue et le Malien lambda ne se retrouve plus dans cette lutte pour l’alternance.

Depuis quelques semaines, le locataire de Koulouba observe sans gesticuler les déclarations de candidatures, investitures à l’appui, au sein de l’opposition politique. L’honorable Soumaïla Cissé de l’URD, Modibo Sidibé des FARES An Ka Wuli, Moussa Mara de Yéléma, Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba, Tibilé Dramé du PARENA s’étant camouflé derrière l’URD pour faute de moyens financiers et de carrure présidentiable, en sont les figures emblématiques.

Le silence d’IBK étonnait beaucoup de Maliens qui ne savent si le « Vieux » va se présenter ou pas. Ses détracteurs vont jusqu’à véhiculer que faute de bilan positif (supposé), il ne se représentera pas à sa propre succession, malgré les appels à sa candidature de milliers de partis politiques, associations, mouvements ou clubs de soutien. Coup de théâtre, le vieux a surpris tout le peuple malien, singulièrement les acteurs de l’opposition, par sa déclaration de candidature depuis son domicile du quartier de Sébénicoro.

A moins de ce coup de théâtre, un militant de l’URD monte au créneau, promettant l’enfer au Mali. « Les crocs des bouchers et les machettes sont aussi familiers au peuple malien », a posté sur le mur de son compte Facebook Me Boubacar Karamoko Coulibaly, puisque c’est de lui il s’agit, avocat de son état, non moins vice-président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaïla Cissé.

Ce vice-président de l’URD prône la violence post-électorale  quand il invective plus loin : « Que l’on tente seulement de nous voler encore notre victoire et cette fois, l’on verra ce que l’on verra et, ce dont le peuple peut être capable pour sa survie ».

L’adrénaline aurait remonté au cerveau de cet ancien homme d’Etat très proche du candidat Soumaîla Cissé ? Quel diable l’aurait pu animer au point de tomber si vil au point que l’URD toute entière encaisserait les coups ?, sont autant d’interrogations auxquelles il a difficile d’apporter une réponse exacte.

Tout compte fait, derrière ces menaces, c’est le Président IBK et ses supporteurs  qui sont visés. Ces propos frisent l’appel à la violence du côté de l’URD, au lendemain des élections, même si  les urnes créditent IBK de plus de la moitié des suffrages exprimés, même si le peuple malien renouvelle sa confiance à IBK.

L’URD devient ainsi par la faute de son vice-président de Me Boubacar Karamoko Coulibaly le parti de la machette, des gourdins. Bref qui appellerait à la violence si son porte-étendard n’est pas déclaré vainqueur ou même si les urnes le fauchent.

En faisant l’apologie de la violence, le fameux apologiste de la violence, Me Coulibaly, prépare ainsi les esprits à la guerre civile au Mali. Une excuse publique de sa part atténuerait les inquiétudes du peuple malien et redorerait l’image de l’URD.

Contribution particulière

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