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Maison centrale d’arrêt de Bamako : 1 agent pour surveiller 102 détenus et 1 lit pour 6 détenus

La Maison centrale d’arrêt de Bamako a largement dépassé sa capacité d’accueil. Construite pour accueillir 400 détenus au total, aujourd’hui, elle compte plus de 2 400 pensionnaires, soit un taux d’occupation de 615%. Du moins, c’est ce qui ressort du communiqué de presse N°012 de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH).

En effet, le mercredi 25 septembre, l’AMDH a effectué une visite à la Maison Centrale d’arrêt de Bamako pour s’enquérir des conditions de détention et du respect des droits élémentaires. Selon l’association, ”en dépit des efforts accomplis, beaucoup restent à faire pour humaniser ce lieu de détention”.

D’après l’AMDH, au jour de sa visite, la Maison centrale de Bamako abritait au total 2 461 détenus, dont 1 252 inculpés, 796 prévenus et 413 détenus, soit un surplus de 2 061 personnes ou un taux d’occupation de 615%.

Ces chiffres prouvent à suffisance que la capacité d’accueil de la MCA est largement dépassée. Par exemple, le seul 1er cabinet accueille au moins 300 détenus.

Pour elle, ce surpeuplement met en évidence l’insuffisance de ressources humaines qui, elle-même, pose un certain nombre de problèmes non moins importants.

En illustration, si on tient compte d’agents de garde par jour à la MCA, ”nous avons un ratio d’un (1) agent pénitentiaire pour 102 détenus, chiffre nettement en deçà du ratio mondial”, regrette l’association.

En outre, l’AMDH déplore le non-respect du principe d’être jugé dans un délai raisonnable, les conditions d’hygiène caractérisé par des mauvais états des sanitaires, l’état de délabrement des cellules et des bâtiments, l’état d’aération des cellules…

Enfin, l’AMDH exhorte le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux à accélérer le processus de délocalisation de la maison centrale d’arrêt de Bamako sur son nouveau site ; veiller à l’entretien régulier des installations, prendre des mesures nécessaires afin de pallier au surpeuplement ; veiller au respect strict du délai de détention et du droit d’être jugé dans un délai raisonnable ; veiller au respect des dispositions des ”principes des Nations Unies pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement” ; et enfin déployer plus d’agents pénitentiaires à la maison centrale d’arrêt de Bamako, tout en améliorant davantage les conditions de travail de l’administration pénitentiaire et du personnel judiciaire.

Sory Ibrahim Traoré

Zénith Balé

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