Politique UNE

[MALI]Premier tour du scrutin du 29 juillet : Soumaïla Cissé désabusé

Désabusé et déboussolé, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, candidat de la Coalition pour l’alternance et le changement, s’est présenté, la mine maussade, le lendemain de la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 29 juillet.

C’est la débandade et le sauve qui peut dans le camp de Soumaïla Cissé. Les militants et les badauds se sont retrouvés au Quartier général de campagne. Ils n’en revenaient pas de la déroute de leur candidat, arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle avec seulement 17,80% des voix, loin derrière IBK (41,42%). Visage renfrogné, chacun y est allé de ses commentaires quant à la régularité du scrutin. Certains d’entre eux criant à la fraude et au bourrage d’urnes. Le candidat malheureux, tout de blanc vêtu, est apparu devant ses soutiens avec une gueule de bois qui en disait long sur la brutalité de son réveil. La démarche peu rassurante, le pas hésitant et les yeux hagards, Soumy Champion semble abasourdi.

Dans un communiqué laconique, il a tenté de se convaincre lui-même de son échec et de convaincre ses supporters.

Il a décidé de rejeter les résultats fournis par le ministère de l’Administration territoriale. Il ne comprend pas ce qui venait de lui arriver avec toutes les promesses mirobolantes des populations et les milliards de nos francs engloutis dans la campagne qu’il a battue. L’homme pensait avoir « enterré » son rival traditionnel, IBK, qu’il a dénigré 5 ans durant. Pour assouvir son dessein présidentiel, Soumaïla Cissé a fait appel à des « compétences » supposées achever son rival, en occurrence Ras Bath et Tiébilé Dramé. L’un est verbalement aussi virulent que l’autre. Abonnés aux scandales, les deux n’hésitent point à verser dans l’abus et dans la diffamation, une pratique dans laquelle ils sont passés maitres. Avec des centaines de millions de francs et des voitures 4X4, le rasta était supposé faire converger vers le candidat les milliers de badauds qu’il manipulait dans les rues de Bamako. Mais, « l’éternel champion jamais vainqueur » n’avait pas compris que le rasta lui a vendu des illusions, car les badauds qui le suivent ne sont pas des « bons citoyens ». Pire, ils sont peu, ceux d’entre eux qui ont des cartes d’électeur ou qui votent. Du coup, le rasta, grand défenseur des causes perdues, n’a pas pu mobiliser pour Soumaïla Cissé. De l’avis de plusieurs observateurs et même de certains  proches du candidat de l’URD, le choix de s’afficher avec rasta fut la pire erreur politique que Soumaïla Cissé ait commise. Pour se donner un peu de contenance, Ras Bath est retourné sur les antennes de radios, le lendemain du scrutin, pour vilipender ses supposés fans qui n’ont pas répondu à l’appel. C’est normal, parce qu’il fallait expliquer et justifier à Soumaïla Cissé où sont passés ses millions et ses voitures de luxe.

Surpris par l’ampleur de la défaite de son camp, Tiébilé Dramé, le drôle de directeur de campagne M. Cissé, tente de se justifier. Pour ce faire, il a mis sur pied ce qu’il sait faire de mieux: la contestation stérile et les mises en scènes qui jurent avec l’honneur et la dignité. C’est ainsi qu’il a tenté de réunir autour de lui et de Soumaïla Cissé tous les autres candidats malheureux pour contester les résultats avant même leur publication officielle. Sa stratégie négativiste a été vite démontée par les plus avertis dont Cheick Modibo Diarra. Ce dernier s’est désolidarisé de la déclaration de contestation des résultats, lue en son nom.

Tiébilé Dramé, nous l’écrivions dans ces mêmes colonnes, aurait délibérément choisi le camp de Soumaïla Cissé pour se faire une santé financière. Aussi, il réputé grand contestataire et éternel opposant. Nul doute qu’il veut induire son candidat en l’heure.Une façon de se donner bonne conscience en croisant le regard de Soumaïla Cissé qui ne s’est pas remis, jusqu’à preuve du contraire, du cauchemar qu’il vit. Autour de lui, il doit voir des vampires et des sangsues qui l’ont fait saigner à blanc. Très difficile pour lui de voir son rêve, pour ne pas dire son illusion, de loger un jour dans le somptueux palais de Koulouba.

Ce serait dans cette hantise de gouverner vaille que vaille le Mali qu’il a commis l’erreur de composer avec les tous venants. Ces derniers n’ont fait que précipiter sa descente aux enfers. Il nous revient aussi que le politicien serait tellement déboussolé qu’il proférerait des médisances à l’encontre de Tiébilé et du rasta.

A peine Soumaïla Cissé a fini de digérer sa déroute et se remettre de la fatigue de plus de plus de quatre ans de campagne, qu’il doit courir derrière des alliances pour ne pas subir une humiliation plus grande que celle de 2013.

Jean JACQUES

Source : Azalaï-Express

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *