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Soumaïla Cissé chez IBK : «C’est évidemment un début de décrispation»

Longtemps recroquevillé sur lui-même, rejetant la main tendue du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, le Chef de file de l’opposition finira par saisir cette même main. « J’ai été reçu par mon aîné. Nous avons parlé du Mali, c’est évidemment un début de quelque chose, un début de décrispation », a déclaré l’Honorable Soumaïla Cissé.

C’était le mardi 26 février 2019, dans l’après-midi. Ce que d’aucuns voyaient impossible est une réalité. Le Chef de file de l’opposition, non moins Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), a gravi les collines de Koulouba. Destination : chez son aîné IBK.

Selon le confrère du Rfi, lorsque l’Honorable Soumaïla Cissé arrive au palais présidentiel de Koulouba en costume bleu marine : «Il tombe sur le Président malien vêtu d’un boubou blanc et d’un bonnet de la même couleur. Très rapidement, les deux Hommes s’enferment, sans témoin et sans une caméra pour immortaliser la rencontre».

Notre confrère d’indiquer qu’au début, il y a de l’émotion, mais, très rapidement, la confiance s’installe. Des souvenirs personnels sont évoqués. Les deux Hommes ont évoqué la situation du pays: «La crise, la crispation politique, la situation sécuritaire du pays, le projet de révision constitutionnelle… il n’y a aucun sujet tabou ».

Les premiers mots du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla Cissé, à sa sortie d’audience, présagent d’un avenir politique meilleur : « La discussion a été franche. Nous avons abordé sans détour l’ensemble des problèmes. La crise que le pays connaît depuis 2012 jusqu’à aujourd’hui s’est malheureusement approfondie, surtout sur ses aspects sécuritaires. Nous allons essayer ensemble de voir comment nous pouvons conjuguer les efforts pour sortir notre pays des difficultés».

Cette déclaration du Président du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), une coalition d’un certain nombre de formations politiques de l’opposition contre la réélection du Président IBK, sera renchérit par nos confrères de l’AFP : « J’ai été reçu par mon aîné (Ibrahim Boubacar Kéïta). Nous avons parlé du Mali, c’est évidemment un début de quelque chose, un début de décrispation,…». Puis soutenu  pour une source à la présidence : «Je confirme. Le Président de la République a reçu en tête-à-tête mardi soir Monsieur Cissé. Il n’y avait pas de témoin lors de la rencontre. Mais je sais que les choses se sont bien passées».

« Nous avons prévu de nous revoir bientôt », a informé l’Honorable Soumaïla Cissé, sans préciser de date. Mais, les deux Hommes se verront certainement dès le retour du Président IBK du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Cette rencontre entre les deux anciens camarades de l’ADEMA-PASJ fait suite aux brouilles qui se sont installées entre les deux adversaires politiques du moment. En effet, au lendemain des élections présidentielles de juillet-août 2018, le candidat de l’URD n’a pas reconnu la victoire d’IBK. Ce qui, de facto, a entraîné le refus par l’Honorable Cissé de la main politique plusieurs fois tendue par son aîné, IBK, pour construire le pays. Malgré la conciliation entamée par certains leaders religieux.

Entre temps, ce sont des manifestations, des meetings, et autres de l’opposition qui avaient crispé la vie politique malienne. Dans cette foulée sont nés le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) Présidé par le Chef de file de l’opposition et la COFOP, deux entités de l’opposition contre le régime d’IBK.

Le rôle du Dr Bocary Tréta

Les signes précurseurs de cette décrispation politique entre les deux Hommes sont venus du côté du RPM dont le Président n’a pas eu les yeux froids. Dr Bocary Tréta a bravé tous les dangers politiques qui pourraient advenir pour rencontrer les leaders politiques maliens, surtout le challenger d’IBK. Cette rencontre avec l’Honorable Soumaïla Cissé a été d’une initiative notoire au point de baliser le chemin de cette rencontre qui ouvre sur la décrispation politique tant attendue.

 Cyril ADOHOUN

L’Observatoire

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