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Téléphonie à Goundam: Des communes rurales réclament le réseau

Plusieurs zones rurales dans le cercle de Goundam sont dépourvues des réseaux respectifs de télécommunications. Qu’elles soient nomades ou sédentaires, le téléphone mobile demeure incontestablement un sésame dont chacun voudrait s’en procurer  et s’en servir mais pour les communautés en zone blanche (non couvertes par le réseau), le téléphone est utilisé pour d’autres fins en attendant l’implantation ou la réhabilitation du réseau télécommunications ou les relais. 

A 30 km de Goundam en allant dans les zones du Télé, Faguibine, Issabery, Toukabangou, Bintagoungou, Razelma, Gargando, Koïgoumo, Echell, M’Bouna, Essakane, ils sont nombreux à avoir leur téléphone camouflé soit dans la poche ou autour du cou, d’autres le tiennent en main. Pourtant, ces zones n’ont encore aucun accès au réseau téléphonique. Toute chose ayant paradoxalement brisé la rentabilité socio-économique des populations.

Après des années passées dans la capitale malienne à Bamako, Oumar a retrouvé les siens à Toukabangou. Il tient dans sa main un Smartphone. Quelques clichés avec des amis, de l’environnement, selfie, autoportrait, de quoi immortaliser ces moments car il espère y retourner bientôt. Le hic ! Aucune couverture des réseaux de télécommunications ! «Quand j’étais à Bamako, je demeurais quotidiennement dubitatif, pensif et très abasourdi car je n’ai aucune nouvelle de mes parents sachant qu’ils vivent dans des zones d’insécurité persistante. Souvent, il faudrait qu’un habitant du village vienne à Bamako pour s’enquérir des nouvelles de là-bas et e soumettre leurs doléances ou leurs lettres écrites. S’il y’avait le réseau, les choses seront faciles. Etant chez nous, je pourrai aussi envoyer mes prises, vocaux et vidéos par les réseaux sociaux», a assené ce natif de la zone des lacs Issabery.

Au village de Toukabangou, tout comme d’autres zones blanches, certains utilisent leurs téléphones pour écouter de la musique ; d’autres immortalisent leurs séjours à travers des prises de vue. 

Vivre sans le réseau 

Le réseau téléphonique joue un rôle proéminent dans la vie socioéconomique des populations à travers ses multiples services notamment le transfert d’argent, l’accès à internet, etc. Un luxe auquel ces zones rurales du cercle de Goundam sont dépourvues, hormis leur enclavement. 

Une situation que déplorent les populations. Selon un habitant de Toukabangou, l’inaccessibilité au réseau téléphonique est chaotique. «Pour avoir les nouvelles de es proches, il faudrait se rendre à Goundam ou à quelques encablures pour accéder au réseau. Hors, aujourd’hui, on ne pourrait aucunement s’en passer du téléphone car il nous permet de gérer beaucoup de situations à l’immuable. Par exemple, quand il y’a urgent chez nous on pourrait facilement appeler à la rescousse mais tel n’est pas le cas puisque le réseau y manque. Souvent, on était obligé d’évacuer nos malades dans des charrettes. Pour qu’un proche t’envoie de l’argent, il faudrait parcourir des kilomètres pour en avoir», a affirmé cet habitant de Toukabangou.              

Nonobstant, les installations téléphoniques ou leurs relais ont été maintes fois vandalisées, les plaques et panneaux emportés. Réinstallées, elles ont subi consécutivement les mêmes péripéties.       

Aujourd’hui, les populations de ces zones plaident pour leur accès au réseau téléphonique. 

Almoudou M. BANGOU/pour Icimali.com

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