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Une bombe sous nos pieds !

Attention, attention, attention ! Avec les extravagances, impensables surtout dans le contexte actuel au Mali et de surcroit de la part de barons de la République, les grèves des enseignants, élèves et étudiants, les affrontements intercommunautaires, le casse-tête des déplacés du centre, les syndicats des chauffeurs de l’axe Mali-Sénégal,…. notre Maliba est bien en ébullition. Et tout ça sent l’odeur d’une bombe qui peut exploser à tout moment…

C’est hélas à tous les niveaux, tant dans la sphère étatique  que chez le citoyen lambda. Le constat est amer, décevant, désespérant. Tout se passe comme si au Mali, singulièrement dans la vitrine bamakoise, les uns et les autres n’ont pas conscience de la gravité de la situation.

On continue de fêter comme si de rien n’était. On continue de célébrer les mariages à coups de klaxon dans un bordel indescriptible, sans aucune considération pour les autres usagers de la voie publique. Comme voire plus qu’en temps normal ! Tout cela sous le regard amusé, indigné, stupéfait de ces milliers de cadres civils et militaires venus chez nous nous assister, parce que nous avons des problèmes, notamment sécuritaires !

Quant aux pouvoirs publics, ils n’offrent – hélas- pas une meilleure image  Que retenir de ce concert inaugural du Centre International de Conférence de Bamako (CICB) présidé par le Chef de l’Etat accompagné par son épouse ? Qui a mobilisé ces sommes considérables investies dans son organisation? Que dire de cette autre célébration du 8 mars, Journée internationale des femmes, juste pour le folklore ?

Le nouveau mot d’ordre de grève décrété par les syndicats de l’éducation commence à agacer les parents d’élèves, y compris ceux qui ont leurs progénitures dans les écoles privées. La réaction de l’Aeem, qui a commencé à se montrer préoccupée par la situation, est à redouter. De façon générale, loin de diminuer, la tension sociale s’exacerbe du fait des actions éparses des catégories socio-professionnelles, chacune à son niveau montant les enchères. Manifestement, jamais l’Etat n’a été autant assailli par ses partenaires sociaux ! Et mis dos au mur ! Pas plus tard que dimanche dernier, le syndicat des chauffeurs fréquentant l’axe Mali-Sénégal (principale voie d’approvisionnement du pays) ont menacé de décréter un arrêt de travail immédiat si le gouvernement ne mettait pas fin aux tracasseries qu’ils subissent tout au long du trajet. C’était lors de leur assemblée générale tenue à cet effet à Diboli.

Il revient aux plus hautes autorités du Mali de tirer les leçons des indignations,  frustrations, déceptions, colères qui gagnent plusieurs couches de la société.

Avec la convergence de tant d’ingrédients, la bombe risque d’exploser à tout moment. Faisons en sorte que cela n’arrive pas. Travaillons à faire en sorte que les événements démentent cet adage qui dit que « l’accélération du rythme du tam-tam est interprétée de deux manières : soit la peau recouvrant l’instrument va se déchirer d’un moment à l’autre, soit le batteur fatigué s’apprête à mettre un coup d’arrêt ». Que Dieu sauve le Mali !

Bintou Diarra

Le Challenger

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