Lors du dialogue inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale qui s’est tenu du 8 au 10 mai 2024 au Centre International de Conférence de Bamako, les échanges ont été houleux au sein de la commission « politiques et institutionnelles ». Habib Sylla, président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), a vivement réagi aux propos critiques de Mme Coulibaly, une déléguée des Maliens résidant en France.
Mme Coulibaly a vertement critiqué le travail du HCME ainsi que du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), estimant qu’ils n’ont pas suffisamment répondu aux attentes et aspirations de la diaspora malienne. Pour elle, ces deux institutions sont devenues des sources de problèmes plutôt que des solutions, en raison de leurs querelles internes et de leur prétendue inaction.
En réponse, Habib Sylla a vigoureusement défendu le travail du HCME. « Le dialogue a tellement été inclusif que certaines personnes se permettent de parler au nom de tout le monde », a-t-il ironisé. Avant de poursuivre : « Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur qu’elle a indexé n’a pas de problème, nous n’avons pas de rivale, nous ne faisons que notre travail. »
Selon le président du HCME, « c’est vrai qu’il y a une association qui veut coûte que coûte se légitimer en mesurant au Haut Conseil ». Cependant, précise-t-il, « la réalité est que le HCME une association d’utilité publique qui est logée et financée par l’Etat ».
De plus, Habib Sylla a souligné la représentation significative du HCME dans les institutions étatiques démontrant ainsi son influence et son engagement envers les Maliens de l’extérieur. « C’est nous qui sommes au Conseil Économique et Environnemental, c’est nous qui sommes au Haut Conseil des Collectivités. Nous avons plus de 7 représentants au CNT », a-t-il mis au point.
Aux dires de Habib Sylla, chaque fois que le HCME organise un événement, « il y a tellement d’engouement autour qu’on dirait des élections. Ce qu’on est en train de vivre dépasse même le cadre d’une élection présidentielle ». Citant l’exemple sur la Guinée Équatoriale qui vient d’organiser des élections, le président HCME parle d’une mobilisation de 4600 Maliens qui se sont rendus aux urnes pour élire leur président. « Celui qui a gagné a eu plus 2600 voix. Tout ça se déroule devant les autorités Maliennes présente dans ses pays », a-t-il explicité. Par conséquent, « le HCME fonctionne bien ».
Revenant sur les critiques sur la démocratie interne de l’association, Sylla a invité Mme Coulibaly et d’autres à se présenter comme candidats lors des élections internes, afin de mettre en œuvre ses idées innovantes et de contribuer activement au fonctionnement de l’association. « S’il y a effectivement un problème comme elle a si bien dit, elle devrait se présenter comme candidate. Comme ça, si elle gagne, elle pourra mettre en application ses idées innovatrices », se moque-t-il
M. Sylla a insisté sur l’engagement financier personnel ainsi que celui de son équipe envers les activités de l’association. Le HCME fonctionne efficacement, se réjouit-il, pour défendre les intérêts des Maliens résidant à l’étranger. « Elle prétend parler au nom des Maliens résidant en France, mais moi je suis en train de gérer les dossiers des élections de certains Maliens qui résident en France », a répliqué le Président Sylla.
Par ailleurs, Habib Sylla a souligné l’importance du HCME en tant qu’outil d’intégration et de concertation pour les Maliens de l’extérieur. Il a mis l’accent sur ses multiples missions allant de l’assistance aux ressortissants maliens à l’étranger à la promotion de la paix et de l’intégration entre les peuples.
Dissoudre le HCME ?
« Est-ce qu’on n’est obligé de détruire chaque fois un bâtiment pour le reprendre à cause de non-respect des plans ?», a interrogé Habib Sylla. Qui répond à la négative. Selon le Président, le HCME se porte très bien. La preuve, dit-il, « est qu’il n’y a jamais eu deux Hauts Conseils dans un même pays ». « Si moi, je décidais de consacrer ma vie à parler pour une association, n’oubliez pas que c’est une association à but non lucratif. Tu ne peux en faire partie si tu n’as pas d’autres professions, car tu n’es pas rémunéré, tu n’as pas de salaire », a laissé entendre le patron du HCME.
Mieux encore, le Président Sylla a précisé que souvent on alloue 18 millions francs CFA au HCME, mais cette somme ne couvre même pas l’entretien annuel du bâtiment du siège de l’organisation. « Mais j’ai du personnel, j’ai une administration, ce sont tous des salariés, ils reçoivent leurs salaires chaque mois. Et ils travaillent pour les Maliens de l’extérieur », a-t-il pesté. Et d’ajouter : « Nous sommes en parfaite harmonie avec les autorités du pays pour défendre les intérêts de la nation ».
Créé par Récépissé N°076/MAT-DNAT du 07 septembre 1993 et Récépissé modificatif de déclaration N°58/MATCL-DNI du 02 mars 2009, le HCME a pour but de représenter les Maliens auprès des instances et des institutions nationales, rassembler tous les ressortissants maliens résident à l’Extérieur sans distinction de l’origine régionale, ethnique, sociale, de sexe et de profession, promouvoir l’union et la solidarité entre les Maliens de l’Extérieur, porter assistance aux Maliens de l’extérieur dans leur pays de résidence, susciter leur contribution au développement économique, environnemental, social, culturel et sportif du Mali, et promouvoir la paix et l’intégration entre les peuples.
Le HCME est un organe consultatif à caractère associatif, apolitique laïc, non discriminatoire et à but non lucratif. Il constitue la structure fédérative des Conseils des Maliens résident à l’extérieur.
Sidy Coulibaly pour Icimali.com
