Nommé il y a six mois à la tête d’un gouvernement affichant une gueule de bois, Soumeylou Maïga avait, dès sa prise de fonction, rassuré que l’élection présidentielle se tiendra à date. Nombreux étaient ceux qui doutaient de cette assurance. Aujourd’hui, l’histoire lui donne raison.
Un scrutin sans anicroche dans un climat incertain plombé par l’insécurité. C’est la prouesse que vient de réaliser le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), surnommé « le Tigre de Badala ». Les sceptiques ont fini par se convaincre que SBM est un homme à poigne, discret mais très efficace. A son arrivée à la Primature, il n’avait que 5 mois pour convaincre. Ainsi, dès son installation, il a rassemblé l’ensemble des Maliens autour de l’essentiel à travers une approche originale basée sur l’écoute et l’ouverture. Il a, en quelques jours, sillonné l’ensemble du pays pour recenser les préoccupations des populations. Ensuite, il a établi un plan d’actions assorti d’un chronogramme. Des Maliens, surtout ceux de l’opposition, sont surpris de voir le chronogramme respecté. D’abord par rapport à la confection des cartes d’électeur. Ensuite, la pacification du centre et du Nord. Enfin, la tenue du scrutin à date. Ce n’était pas évident compte tenu du timing qu’il avait. Mais c’était mal connaitre l’homme. SBM a déjoué tous les pronostics avec l’organisation du scrutin du 29 juillet.
L’efficacité dans l’action
Avec son style de gouvernance et sa méthode basés sur le pragmatisme et l’efficacité, SBM a dès sa prise de fonction élaboré un plan de travail sur la base de la lettre de cadrage du président de la République. Sa méthode a consisté à s’attaquer aux défis de façon hiérarchique. Il est allé de l’extrême urgence au moins urgent. Entre autres sujets brûlants : la cohésion sociale, la sécurisation du Nord et du Centre, la lutte contre le terrorisme. Pour que tout cela soit possible, il a initié immédiatement un dialogue social avec d’abord la classe politique, puis avec les forces vives de la nation que constituent les syndicats et enfin les jeunes.
En un laps de temps, l’homme de réseau qu’il est, Boubèye a parcouru les grandes capitales stratégiques à travers le monde : Paris, Bruxelles, Alger, Nouakchott, etc.
Dans son plan, il accélère la procédure de reploiement de l’administration dans le Centre et le Nord avec la nomination des représentants de l’exécutif.
Au fil des jours, il engrange des succès de telle sorte que les sceptiques commencent à croire enfin que le Premier ministre était très au sérieux lorsqu’il parlait de la tenue de la présidentielle à date.
En homme pragmatique, il est parvenu à dégager une stratégie inclusive qui lui a permis de mettre tout le monde à contribution dans l’organisation de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. SBM, s’est montré ouvert et disponible surtout quand il s’agit des préoccupations évoquées par l’opposition. Il a tout mis en œuvre pour satisfaire l’opposition à laquelle il n’a laissé aucune porte de sortie en termes de compromis. L’opposition qui trainait les pieds à aller à l’élection a été contrainte de s’aligner.
Pourtant, cette efficacité ne surprend guerre ceux qui connaissent l’homme. En fin stratège, discret et sobre, il avait prévenu lors de sa déclaration de politique générale, en déclarant que l’efficacité est son crédo et le terrain son champ d’action. Toute feu toute flamme, il réussit jusque-là toutes les missions à lui confier par son employeur à qui il sert de ballon d’oxygène. IBK dit d’ailleurs apprendre beaucoup de son PM, tant sur le plan humain que politique, malgré qu’il soit son cadet. Le président aime à le dire à qui veut l’entendre. SBM, adoubé par le chef de l’Etat qui lui fait une confiance totale, gère les affaires publiques avec tact et magne. Aujourd’hui, à l’unanimité, les Maliens et les partenaires du Mali conviennent que Boubèye est le meilleur PM qu’IBK ait eu à nommer de tout son quinquennat.
Son prochain défi est d’organiser le second tour de la présidentielle, prévu le 12 août entre Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, afin de pouvoir passer aux autres défis qui attendent.
Pour sûr, le mythe Boubèye renaît. Il prouve ainsi qu’il est plus efficace qu’on ne l’imagine. Ceux qui disent de lui qu’il est un homme à craindre n’ont pas tort.
Harber MAÏGA
Source : Azalaï-Express