A l’occasion de la commémoration du 61ème anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, l’ARP a organisé un débat citoyen dénommé « La Conversation citoyenne », le samedi 25 septembre 2021 au Mémorial Modibo Keïta. C’était sous la conduite du président de l’alliance, Tiéman Hubert Coulibaly, en présence des présidents des partis et associations membres devant une foule nombreuse autour d’un seul thème : ‘’Regards croisés sur 61 ans d’indépendance’’.
La rencontre a été ouverte par le chant de l’hymne national du Mali. Après s’en est suivi un rappel historique par le Président Tiéman Hubert Coulibaly, pendant et après les évènements du 22 septembre 1960.
Selon le président de l’ARP, le Mali est caractérisé par l’instabilité depuis 1960. « Aucun président démocratiquement élus n’a pu finir ses mandats en paix, à part Alpha Oumar Konaré. Ça fait 61 ans que nous vivons dans des problèmes, 61 ans que notre pays est instable, 61 ans qu’on n’est pas, jusqu’à présent, totalement indépendant du fait qu’on est obsédé par la guerre. Nous devons être obsédé par le bonheur des gens », a déclaré Tiéman Hubert Coulibaly.
Sur les questions politique, économique et sécuritaire, la jeunesse a aussi été au centre du débat où le Président. « Le Mali est un pays caractérisé par la division, malgré les efforts que nous fournissons pour réunir. Mais hélas, nous sommes divisés depuis longtemps. Et la violence comme force d’expression politique est trop courante dans notre pays. La violence, la violence sur les institutions, la violence sur les individus et la violence sur certaines communautés, de mon point de vue de ce qui caractérise le Mali. Mais ce qui caractérise aussi le Mali, c’est la foi indescriptible à notre nation. Parce que, malgré les défis, malgré l’instabilité, nous savons que notre terre nationale est une réalité historique. Cette réalité historique remonte d’il y a très longtemps. Aujourd’hui, notre combat doit être fait pour la jeunesse pour qu’elle puisse relever les défis de demain. Faire de la politique, c’est travailler afin que les gens puissent être heureux dans la vie », a ajouté le président Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD.
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Sur les 61 ans, soutient-il, tous les responsables maliens, quelle que soit la génération, sont salis de réputation. C’est pour cela qu’il faut créer un esprit de débat dans notre pays parce que « plus on débat, moins on est violents. Or aujourd’hui, la violence est sur le point de nous gagner. La violence physique, la violence psychologique, les menaces, les défaillances intellectuelles et les règles du mensonge nous empêchent aujourd’hui de nous voir. Nous devons débattre ensemble, faire en sorte que l’esprit positif revienne ».
D’autres intervenants tels que celles de l’ancien ministre Amadou Koïta du PS Yeleen Koura, Djibril Sissoko du RECOTRADE (Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement du Mali), Moussa Diawara et Seydou Touré, etc. ont marqué la rencontre. Ainsi, pour le président du PS Yeleen Kura, ce thème permet de mieux connaître l’histoire de notre pays depuis l’indépendance.
« Sur les 61 ans d’indépendance, il y a eu des hauts et de bas. C’est à la jeunesse aujourd’hui de poser des actes pour pouvoir mener le bateau Mali à bon port. Nous sommes aujourd’hui au mémorial Modibo Keïta. Qui parle de Modibo Keïta, parle du père de l’indépendance. Le chemin que nous a laissé ce grand homme était plein d’espoir. Mais malheureusement, nous n’avons pas pu l’entretenir, ni le conserver jusque-là. J’en appelle à votre esprit de citoyenneté, restons unis derrière ce beau pays », a plaidé Amadou Koïta.
Dans ses témoignages, Moussa Diawara a invité la jeunesse à connaître l’histoire du pays au lieu de s’entredéchirer sur les réseaux sociaux.« Si après 61 ans d’indépendance, nous n’avons pas encore fait de progrès, c’est une question que chacun se doit de poser pour qu’ensemble nous puissions trouver une solution à nos problèmes », a-t-il déploré.
Avant de peindre le tableau de la réalité malienne : « Vous imaginez, dans un pays où il n’y a pas de sérieux, je veux parler du travail, peut-il se développer ? Au Mali, si tu te rends dans nos services à 7 heures du matin, tu vas te rendre compte que c’est aux environs de 9 heures ou 10 heures que les choses commencent. Et il faut aller à la circulation vers 13 heures, 14 heures avec les embouteillages pour constater la descente. Donc, on n’est pas totalement indépendant ».
Pour assurer totalement notre indépendance, M. Diawara préconise le sacrifice par le travail sérieux de ses fils sur tous les plans. « C’est seulement par le travail que nous pourrons, personne ne viendra le faire à notre place », a-t-il conseillé.
Pour les participants, cette initiative est vraiment salutaire. D’autant plus qu’aujourd’hui, les Maliens ont besoin de se parler.
Sidy Coulibaly
L’Observatoire