A 10 mois d’arriérés de salaire et 65 jours de grève de la faim, les cheminots viennent d’obtenir le soutien du collectif « SOS les cheminots meurent à petit feu » qui a organisé une conférence de presse le jeudi 21 février 2019, à la gare ferroviaire de Bamako.
Ce collectif de jeunes qui vient d’apporter son soutien aux cheminots n’est pas passé par mille chemins pour faire savoir à l’opinion nationale et internationale sa préoccupation face au bras de fer entre les travailleurs ferroviaires et les autorités maliennes.
A cet égard, Nana Diabaté, porte-parole du collectif, a souligné dans sa déclaration qu’à 65 jours de grève de la faim, les cheminots comptent aujourd’hui 5 cas de décès dont 2 enfants, une femme de cheminots et deux conducteurs. Atteints de maladies telles que l’ulcère, le diabète et l’hypertension, nombreux sont les cheminots qui ont abandonné leurs foyers, et les enfants des cheminots sont exposés à la délinquance juvénile, au banditisme, à la prostitution, l’immigration clandestine et l’abandon de l’école a-t-elle souligné. Le porte-parole dira que les autorités maliennes jouent au népotisme, car le Sénégal qui fut confronté au même problème de train a toujours payé ses cheminots tandis que les autorités maliennes font la sourde oreille.
Selon Nana Diabaté, le calvaire des cheminots s’explique par le non-respect de l’engagement de 2013, après l’élection du président de la République, de relancer le train et celui de Kayes, relatif au financement à hauteur de 300 millions de dollars. Ce cauchemar, selon elle, peut s’expliquer aussi par le non-respect des engagements de deux premiers ministres, en l’occurrence Abdoulaye Idrissa Maïga et Soumeylou Boubèye Maïga ainsi que les ministres des Transports Baber Gano et Zoumana Mory Coulibaly par rapport à l’acquisition de locomotives.
Quant à Khalid Dembélé, un autre porte-parole du collectif, il dira que les autorités continuent de semer la discorde et la manipulation à travers la publication récente d’un communiqué mensonger, annonçant la fin de la grève des cheminots. Pour lui, ce n’est ni l’autisme ni le mépris, encore moins l’indifférence des autorités qui va résoudre ce problème. Car des foyers sont brisés, des villes dont la survie dépendait du train se dépeuplent, une famine grave menace les 400 familles de cheminots, sans oublier les crispations sociales qui font courir un risque d’effondrement du tissu social.
Et pour finir, les membres du collectif disent affirmer leur soutien inconditionnel et leur engagement à conjuguer et unir leurs moyens pour réaliser un retour à la normale, notamment le paiement des 9 mois de salaires impayés aux cheminots.
Venu apporter aussi son soutien aux cheminots, le chroniqueur Ras Bath leur a proposé de couper le pont de Kayes pour faire fléchir les autorités.
Adama TRAORE
Source: La Preuve