L’atmosphère socio politique au Mali est devenu de plus en plus sulfureux avec l’intrusion explosive de quelques chefs religieux dont le téméraire Mahmoud Dicko et son mentor de Nioro du Sahel qui jure publiquement de faire tomber le régime du président Ibrahim Boubacar Kéita.
C’est dans ce contexte où les positions se sont radicalisées que le président de la république estime pouvoir mener son dialogue inclusif en vue des futures reformes institutionnelles. Or, sa propre formation politique le RPM, semble avoir désormais emboucher la même trompète que ses détracteurs, en exigeant le départ du premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga. En tout cas, la motion de censure initiée par les ténors de ce parti, démontre clairement que le président IBK est en rupture avec ses camarades. Comment compte t il réussir ses reformes alors qu’il est d’abord frappé par sa propre famille politique ? Plus que jamais fragilisé, à force de prendre des coups de tous les côtés, IBK ressemble désormais un homme en pleine lapidation qui n’aura pas la chance ni de s’expliquer, ni de se faire entendre par ses bourreaux.
Dans cette situation plus que confuse, les Maliens sont désormais traumatisés et déboussolés. Entre la criarde situation sécuritaire et l’explosive situation de l’école, IBK résistera difficilement aux assauts de ses adversaires s’il venait à perdre le seul bouclier dont il disposait : Soumeylou Boubeye Maiga, son premier ministre. Or tout porte à croire que IBK n’a plus d’autres choix. S’il est réaliste, il va accepter de libérer son « bouclier » histoire de parer au plus pressé, c’est-à-dire faire baisser la tension sociale. S’il est logique, il s’accrochera de toutes ses forces à son « outil » et prendre le risque d’affronter les détracteurs surexcités.
Dans les deux cas, IBK ne sort ni renforcé, ni crédible. Il aura déjà subi et succomber (politiquement) à une pression. De toutes les façons, dans ce climat de confusion et d’incertitude, personne ne pourra mieux faire que lui. La classe politique aujourd’hui décriée dans les prêches des partisans de l’imam Dicko, va-t-elle se laisser trimballer par des religieux ? Ce serait la fin d’une époque, c’est-à-dire la mort de la classe politique qui n’aura même pas l’occasion de faire les funérailles de la démocratie. Les Maliens vont-ils accepter d’être gouvernés par des « islamistes » déguisés ? Si c’est le cas, vivement la république islamique du Mali ! Il est temps de mesurer l’ampleur des conséquences d’une telle aventure ! A bon entendeur Salut !
Abdoulaye Niangaly