Un mois après l’attaque de Dioura, le camp de Guiré (Nara) a été la cible d’une attaque par des hommes armé, le 21 avril 2019 dernier. Le Bilan est très lourd : 17 morts et plusieurs blessés.
C’est à l’aube du jour de Pacques dernier que les habitants de la ville de Nara ont été brusquement réveillé de leur sommeil par les bruits d’armes lourdes. C’est le camp Guiré, chargé de la défense de leur petite ville qui était pris d’assaut par des hommes lourdement armés. Les assaillants, qui sont des terroristes islamistes selon le communiqué du gouvernement, ont mis à mal nos militaires. Le bilan : selon une source locale, il aurait eu 17 morts et 23 blessés du côté des FAMAs, des engins détruits et emportés avec la destruction totale du camp. Sans nul doute, c’est exactement la même technique de ‘’Terre brulée’’ (stratégie militaire qui consiste à détruire totalement la base de l’adversaire après l’avoir occupé avant de partir) utilisée contre le camp de Dioura en mars dernier. Il aurait fallu attendre jusqu’aux environs de 10h, selon des habitants, pour constater l’arrivée des premiers renforts militaires plusieurs heures après le départ des assaillants.
Montée considérable de l’insécurité
Après les attaques de Dioura et d’Ogossagou, les Maliens ont assisté à des tas de déclarations et de promesses des autorités en tête le Président de la république. Ce dernier était même allé jusqu’à affirmer que : « La récréation est terminée » ! C’est avec pessimisme que les Maliens ont accueilli les mesures prises après le massacre d’Ogossagou. Les mesures se sont limitées à des simples limogeages. L’attaque de Nara a été précédée par la mort de 05 soldats de la MINUSMA dont le véhicule avait sauté sur une mine dans la région de Mopti. Le mardi, 23 avril 2019, c’est un bus de transport en commun de la compagnie « Nour Transport » qui a également sauté sur une mine (engin explosif improvisé). Cette explosion a eu lieu près de Wami en partance pour Gao. Le bilan fait état d’une dizaine de morts selon l’Observateur de ‘’ReelAfrique’’ depuis la foire d’Hombori. Ainsi, en une semaine, nous nous retrouvons avec plusieurs dizaines de morts. Ce qui atteste que la situation sécuritaire du pays ne fait qu’échapper au contrôle de l’Etat.
Que Faut-il espérer
Les Maliens vivent avec une anxiété qui ne se cesse de grandir concernant l’avenir de leur pays. Les crises multidimensionnelles ne cessent de croitre au fil des événements. Le régime semble être totalement déconnecté des réalités du pays. Pis, il démontre chaque jour sa médiocrité de gouvernance en se trompant toujours de priorité. Le nouveau Premier ministre a confirmé, le mercredi dernier, qu’on a assistera à peu de changement par rapport à la gestion de son prédécesseur Soumeylou Boubeye Maiga. Selon le Dr Boubou Cissé, ses priorités sont, entre autres, les réformes institutionnelles, l’application de l’accord de paix, la cohésion sociale et surtout la fameuse concertation nationale inclusive qui est actuellement sur toutes les lèvres politiques. Cette déclaration prouve que Boubou Cissé est en mission pour faire du « Soumeylou sans Soumeylou ». La seule différence entre Boubeye et Boubou consistera à la méthodologie. Le nouveau Premier ministre a affirmé sa volonté et celle du Président de la République de former un gouvernement de consensus ouvert à l’opposition et à la société civile.
Nous pouvons dire que les Maliens auront peu à espérer vu que ces priorités dégagées par le nouveau Premier ministre sont totalement déconnectés de la réalité urgente du terrain. L’absence, dans ses priorités, des éléments comme la lutte contre l’insécurité par des mesures fortes, l’occupation de les toutes zones dangereuses du Centre avec le désarmement total de toutes les milices, le sauvetage du peu qui reste de l’année scolaire en retrouvant un accord urgent avec les syndicats grévistes, la lutte contre la délinquance financière ou la fin de l’instrumentalisation de la justice, dans la déclaration du nouveau Premier ministre, prouve à suffisance que les Maliens doivent se tenir prêt affronter des jours plus houleux.
Ousmane Dembélé
L’Aube