En introduisant cette édition du Grand Débat de la radio panafricaine Africa n°1, Francis Laloupo, son présentateur, dira que c’est une émission spéciale dont l’invité était Dr Boubou Cissé, Ministre de l’Economie et des Finances, le lundi 30 avril 2018 à Paris. Au crible, la situation de l’économie malienne, cinq ans après la crise socio sécuritaire majeure que l’Etat Malien s’évertue à résoudre. Les ressorts dont dispose le pays pour maintenir les grands équilibres face aux urgences quotidiennes issues des foyers de tension sur le territoire. Ou encore, comment rendre l’économie résiliente dans ce contexte de conflit au Mali. Le bilan économique du Président va-t-il échapper aux attaques des opposants à l’heure de l’élection présidentielle, prévue pour juillet prochain. Le Président sortant IBK est-t-il candidat ? Autant de questions auxquelles le Ministre Dr Boubou Cissé a apporté des réponses. Une édition spéciale d’Africa n°1 avec un invité exceptionnel, qui a réussi l’exploit de nous révéler le politique qui dort en l’économiste.
Ce n’est peut-être pas un secret de gérer une économie dans un pays en convalescence, comme c’est le cas au Mali. Cela ne demande outre mesure que la simplicité. Une simplicité qui permettra d’éviter tout dérapage pour ne pas créer d’autres problèmes. Il ne s’agit pas là d’une gestion ordinaire mais en même temps il faut la rendre ordinaire, répond d’emblée Dr Boubou CISSE. La démarche consiste alors à aller chercher plus pour faire face aux dépenses sécuritaires tout en ayant à l’esprit les dépenses sociales.
Au Mali, dit le Ministre Cissé, il y a un gouvernement ordinaire qui fait face à une situation exceptionnelle et, l’intelligence dans la gestion des finances publiques doit être de mise. A l’avènement du Président IBK au pouvoir, le Mali était un pays en grande difficulté : tissu économique délabré, apport timide ou pas du tout des partenaires, attentes croissantes et grandissantes des populations et le Mali faisait face à l’arrêt brutal des appuis budgétaires.
Mais, on ne le dit pas assez, dans un pays en situation de post conflit comme le Mali, le cadre macro-économique est resté robuste depuis quelques années. Si bien que la croissance économique a affiché un rythme plus soutenu en 2014 et en 2015 avec des taux de croissance respectifs de 7,2% et 6%, permettant de jeter les bases d’un développement économique et social, inclusif et durable malgré un contexte sécuritaire fragile. Alors avec quelles ressources faut-il relancer l’économie au Mali, s’interroge le présentateur.
Pour Dr Boubou Cissé, la relance de l’économie et le résultat ci-dessus évoqué, proviennent de la mobilisation de l’effort interne, des ressources propres, à travers des réformes engagées qui ont donné des résultats. Il s’agissait principalement, des recettes budgétaires qui ont augmenté de plus de 50% sur ces quatre dernières années. Ensuite avec l’arrivée de l’ordre institutionnel, le Mali a bénéficié de la reprise des appuis budgétaires et du retour de certains investisseurs.
Effort militaire, 22% du budget national
Parmi les priorités en matière d’investissement depuis l’avènement du Président IBK au pouvoir expliquera le Ministre Cissé, figure la structure même du budget. Ce n’est plus un budget de fonctionnement mais plutôt un budget d’investissement. Pour preuve, un peu plus de 40% du budget est orienté vers les investissements qui vont directement vers les infrastructures routières, énergétiques, agricoles et les facteurs de production. Dans ce domaine, de gros efforts ont été menés. Sur la reconstruction de l’armée au Mali, le Ministre Cissé indique que l’effort militaire représente aujourd’hui 22% du budget national, sur fond d’un processus réel d’amélioration des capacités opérationnelles des forces de sécurité et de défense au Mali. Le moral des troupes est de plus en plus au beau fixe de nos jours : l’initiation de la Loi d’Orientation de programmation militaire par le Président IBK, votée par l’Assemblée Nationale, qui établit le budget de l’armée sur cinq ans de 2015 à 2019 à plus de 2200 milliards de FCFA, soit une augmentation de budget de plus 100% sur les dix dernières années, en est pour beaucoup. Aujourd’hui, le Mali dispose de sept vecteurs aériens pour son armée, ce qui n’était pas le cas avant l’année 2013. Et depuis un certain temps, l’armée malienne par les succès sur le terrain, retrouve la confiance des populations. Une armée qui voit ses conditions de vie s’améliorer par des initiatives majeures en sa faveur. La motivation de l’armée, fortement présente au centre du pays, est visible.
Sur ce chapitre, Dr Boubou Cissé révèle que l‘Accord de Paix est financé par les ressources maliennes et pense bien que les efforts engagés dans la paix sont visibles et rentables. Le Ministre rassure qu’au Mali, il n’y a pas de dépenses hors budget : c’est le respect des lois et des engagements pris avec les partenaires techniques et financiers, conformément à la volonté du Président de la République et de celle du Premier ministre. Et si l’accès à Kidal pouvait se négocier à coup de valise d’argent, même l’opposition allait se rendre à Kidal, rétorque le Ministre Cissé, en réponse à la question de Francis Laloupo, sur la visite du Premier ministre à Kidal.
Pour Dr Boubou Cissé, le Mali, par le respect des critères communautaires de l’espace UEMOA, occupe la 3ème place économique après la Côte d’Ivoire et le Sénégal et se place en 7ème place dans la CEDEAO. Une crédibilité du pays qui fait qu’il est important que le grand public sache qu’il a des dirigeants qui respectent les engagements pris auprès des partenaires au nom du Mali, malgré les difficultés. Il est également plus important que cette croissance soit au grand bénéficie des couches défavorisées : ce qui est une volonté du Président IBK.
La gestion de la sortie de crise est adossée à une politique de développement social, dira le Ministre Cissé. Ce volet social a pour but l’amélioration des conditions de vie des populations. Une volonté du Président de la République, basée sur le programme présidentiel d’urgence sociale pour que les populations bénéficient d’avantage de la croissance économique surtout au niveau des services sociaux de base : la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et le volet infrastructure rurale.
La croissance économique a permis aussi d’augmenter les salaires des fonctionnaires. Au Mali, les salaires ont augmenté de 20% et ce, depuis 2015 avec une baisse de l’impôt sur les salaires de l’ordre de 8%. Ce qui a permis une augmentation sensible des pouvoirs d’achat. L’augmentation de 100% des allocations familiales et du SMIG à 100%. Des efforts ont été faits et les faits plaident pour ces mesures.Sur la tenue des élections présidentielles, Dr Boubou Cissé indique que le gouvernement a déjà mis en place un plan d’urgence intégré pour sécuriser l’opération qui bénéficiera sans doute des effets de l’opération Dambé lancée par le Premier ministre. Le Président sortant, IBK, pour des raisons de continuité et du fait de son sens de l’équilibre et de retenue pour un Mali réconcilié et en paix, doit se représenter aux élections présidentielles de 2018, affirme Dr Boubou Cissé. Son bilan n’est pas négatif mais bien positif, le Mali marche et les fondements d’un pays émergent sont là. Il s’agit de travailler ensemble pour un Mali réconcilié et en paix, conclut-il.
Programme d’Appui au Développement de l’Office du Niger (PADON 2) : « 500 hectares aménagés seront disponiblesd’ici l’hivernage prochain »
En vue d’évaluer le point d’exécution des travaux d’aménagement du Programme d’Appui au Développement de l’Office du Niger (PADON2), le Président Directeur Général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, a visité, le mercredi 9 mai dernier, les travaux d’aménagement de 1230 hectares et le revêtement du canal de distributionsur une longueur de 400 mètres dans la zone de Niono.
Dans la capitale du riz, la délégation a fait le tour des chantiers en cours en plus des travaux de revêtement du canal distributeur du Programme d’Appui au Développement de l’Office du Niger. Le constat est reluisant : les activités se déroulent à la satisfaction générale.
Cependant, le PDG a invité les prestataires à respecter le délai de livraison d’au moins 500 hectares d’ici l’hivernage prochain.Une demande que l’entreprise et le bureau de contrôle ont accepté en prenant l’engagement de livrer les 500 hectares sur les 1 230 hectares d’ici le 30 mai prochain. Ce souhait, s’il se réalise, «serait un facteur pour accélérer la cadence des aménagements dans la Zone Office du Niger afin d’accroitre la production agricole, tout en atteignant, voire dépasser les objectifs du plan de campagne 2018/2019, récemment validé par le Président de la République lors du Conseil supérieur de l’Agriculture tenu à Ségou. Ces objectifs, il faut le rappeler, visent à dépasser la barre symbolique des dix millions de tonnes de céréales après une réalisation de 9.295.974 tonnes en 2017-2018, soit une augmentation de 5,04% par rapport à la campagne agricole de 2016-2017 qui s’était soldée par 8.849.551 tonnes.
Notons que le PADON 2,entièrement financé par l’Agence Française de Développement (AFD) dans la zone de production de Niono. Il comprend deux composantes, à savoir la composante des aménagements ainsi que la composante des réhabilitations, pour une durée d’exécution de 9 mois, hors saison des pluies.
Les travaux sont exécutés par le groupement RC Construction et contrôlés par le bureau BETICO. Le PADON 2 vise non seulement à augmenter les superficies cultivables mais aussi et surtout à réhabiliter les vieilles superficies peu productives afin d’augmenter de façon générale l’ensemble de la production agricole en Zone Office du Niger.
Source : CCON