Présidente Association humanitaire ALBARKA au Mali, Mme Daraja Haïdara s’est engagée pour la cause des enfants démunis. Femme brave, celle qui même étudiante scolarise des enfants en situation de cas social, se confie sur son association ALBARKA et les conditions de travail sur le terrain. Interview.
Icimali.com : Association humanitaire Albarka, pour quoi ?
Mme Daraja Haïdara : Albarka vient en aide aux enfants démunis, notamment la scolarisation des enfants, à l’équipement des enfants en kits scolaires, aux octrois d’actes de naissance aux enfants qui n’en ont pas. Nous venons en aide également aux populations rurales notamment les femmes à travers un programme dénommé « Prêts Bara » qui consiste à octroyer des prêts remboursables sans intérêts ou équiper des femmes de coopératives en localités rurales afin qu’elles puissent entreprendre des activités génératrices de revenus.
Notre troisième volet est à l’endroit des personnes âgées. Nous leur offrons gratuitement de l’assistance médicale.
Quelles sont vos zones d’intervention ?
« Nous intervenons sur toute l’étendue du Mali. Il y a six mois de cela j’étais à Bamaba, j’ai fait le trajet de Bamba à Gourma-Larhousse en pinasse parce qu’il n’y a pas de route, ce qui fait qu’il n’y a pas de zone qui nous est exclue. On ne se dit pas que telle zone en rouge du Mali on ne va pas, parce que tout ce qui est l’éducation, tout ce qui touche la femme rurale, tout ce qui touche les personnes âgées de tout le Mali. Donc, c’est tout le Mali entier qui est concerné »
Des difficultés rencontrées ?
Le Malien n’est pas dans l’optique du bénévolat. C’est dire qu’il y a des gens qui se sont engagés à mener des activités à but non lucratives, les gens n’adhèrent pas tout suite. Il y a seulement quelques médecins qui nous accompagnent. Nous n’avons pas forcement une présence considérable de nos autorités non plus. Ce qui fait que nous essayons d’initier des Galas de charité pour collecter des fonds pour la concrétisation de nos actions.
L’autre difficulté, c’est la crise qui touche notre pays. Ce qui fait que durant mon séjour au Nord du Mali, nous avons fait le trajet sur l’eau, nous sommes obligés de garer la pinasse la nuit parce que les hors la loi, des personnes, des groupes armés, qui sont là-bas au nom de qui on ne sait pas qui nous font arrêter parce qu’on n’a pas le droit de faire rouler une pinasse sur l’eau. Ils ont des postes de contrôle sur l’eau, ils nous faisaient payer de l’argent aussi. Les difficultés sont énormes, tantôt on n’a pas de soutiens, tantôt la crise aussi vient s’ajouter.
Votre message à l’endroit des autorités maliennes.
Je lance un vibrant appel à l’endroit de nos dirigeants, de redoubler l’effort pour que le Mali puisse retrouver sa paix, sa tranquillité d’avant, parce que quelles que soient les actions menées, s’il n’y a pas de pas, de sécurité, personne ne peut vaquer à ses occupations.
Interview réalisée par CYRIL/Icimali.com