Pour apporter une protection et une assistance nécessaires aux personnes déplacées dans notre pays, un avant-projet de loi nationale vient d’être validé.
Cette loi s’inscrit en droite ligne de la convention de Kampala, signée en octobre 2009 par les Etats de l’Union Africaine.
Réunis en atelier, hier jeudi, à l’hôtel Sheraton de Bamako, des responsables du ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, le ministère de la sécurité et de la protection civile, la MINUSMA, des honorables députés, le représentant de la Mission de l’Union Africaine pour le Sahel et le Mali, ont, après analyses et réflexions, procédé à la validation de la mouture de l’avant-projet de loi relative à la protection et à l’assistance aux personnes déplacées en République du Mali.
Présidée par le représentant du Ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, M. Abdoulaye Maïga, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence de la représentante au Mali du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, Mme Angèle Djohossou et le directeur national du développement social, M. Abba Sangaré.
Se réjouissant de l’organisation de cette importante rencontre sur la domestication de la convention de Kampala, la représentante du HCR au Mali a félicité le Ministère de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté.
La ratification de la convention de Kampala par les Etats membres de l’Union Africaine, explique-t-elle, vise à protéger les personnes les plus vulnérables de nos sociétés que sont les personnes déplacées internes.
Pour Mme Angèle Djohossou, le Mali est un bon élève par rapport à la convention de Kampala.
«Le Mali continue d’inspirer et de montrer sa solidarité et sa générosité envers ceux qui ont été forcés de fuir les violences en ratifiant la Convention de Kampala le 16 juin 2010 et déposé les instruments de ratification auprès de l’Union Africaine en novembre 2012 », indique-t-elle.
Avant d’ajouter que notre pays deviendra bientôt, aux côtés du Niger, l’un des premiers pays africains à adopter une loi nationale sur la protection et l’assistance des déplacés internes.
Adoptée en octobre 2009, la convention de Kampala vient de rentrer dans sa dixième année d’existence en tant qu’instrument juridique protégeant les populations obligées de se déplacer, à l’intérieur de leurs pays, pour des diverses raisons et n’ayant pas traversé la frontière internationale.
L’insécurité dans le nord et le Centre ont occasionné de nombreux déplacés internes, selon le représentant du Ministre Hamadou Konaté, avec plus de 170.000 déplacés.
« Face à cette situation une action urgente est requise en vue de travailler à la mise en œuvre effective des dispositions contenues dans la convention de Kampala », estime-t-il.
Pour lui, ‘’il est important que le plan d’action et les stratégies à mettre en place dans le cadre de cette convention tiennent compte des récents développements au niveau continental notamment, de la position africaine commune sur l’efficacité humanitaire en Afrique adoptés par
nos Chefs d’Etats et des Gouvernements en janvier 2016 et qui reconnaît le rôle et la responsabilité première des États dans la protection et l’assistance de leurs populations’’.
Pour conclure, Abdoulaye Maïga a invité les participants à procéder à un examen minutieux du projet et un examen critique du contenu pour que les préoccupations des plus hautes autorités en matière de protection des personnes déplacées internes, soient prises en compte, afin que notre pays demeure dans le peloton des nations garantissant les droits des citoyens.
Ousmane MORBA
L’Observatoire