En décidant de projeter pour la toute première fois son film « De sable et de feu » au Mali, le célèbre Souheil Ben Barka, réalisateur et pionnier du Cinéma, Commandeur de l’Ordre national du Mali, honore sa terre natale. Il martèle faire de l’avenir du cinéma malien sa préoccupation.
Distingué, le 15 décembre 2018, de la plus haute distinction de notre pays : Commandeur de l’Ordre national du Mali, par le Président de la République, Grand Maître des Ordres Nationaux , Ibrahim Boubacar Keïta, le célèbre réalisateur de courts et longs métrages malien, Souheil Ben Barka, est de retour à Bamako ,seulement 8 mois après sa participation de qualité aux journées cinématographiques Mali-Maroc du 14 décembre 2018 sous le haut parrainage de la Première Dame Keita Aminata Maïga, Présidente de l’ONG AGIR, pour l’environnement et le cadre de vie , sous le thème « Cinéma et Migration ». Ainsi avait-il annoncé ses futurs projets pour le Mali nouveau dans le domaine du cinéma et en rapport avec l’actualité, notamment la paix, la réconciliation, le vivre ensemble, le développement.
Homme de parole d’honneur, Souheil Ben Barka est de retour dans la capitale bamakoise depuis ce vendredi 6 septembre 2019 dans le cadre de la première Africaine de son film « de sable et de feu ». Ce qui l’a conduit à animer une conférence de presse le samedi 07 Septembre 2019 à l’hôtel Sheraton, sur la première Africaine de ce dernier film qui a eu lieu hier dimanche dans la salle du Ciné Magic (Ex-Babemba).
C’était en présence l’ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko, le directeur nation de la Cinématographie Modibo Sylla, du Président de l’Union nationale des cinéastes du Mali M. Salif Traoré, du représentant de Afri Ciné, Fakoly Faye, non moins distributeur des films, et des acteurs du monde culturel malien.
Plantant le décor, l’ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko reconnaîtra en le cinéaste Souheil Ben Barka un chantre du cinéma africain, précisément du Maroc et du Mali, car c’est lui qui a sauvé le Cinéma du Mali en l’archivant. « Ben est un homme attaché pour le devenir du cinéma du Mali, il est un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe », a renchéri le président de l’Union nationale des cinéastes du Mali M. Salif Traoré.
Selon le cinéaste Souheil Ben Barka, ses premiers pas dans le cinéma ont commencé avec le CINA, qui l’ont conduit à la tête du Centre de Cinéma du Maroc, à la demande du Roi du Maroc. Le natif de Tombouctou a révélé avoir mené des démarches auprès de la Yougoslavie où étaient stockés les films des deux pays, qui ont permis de rapatrier lesdits films et les archiver au Maroc.
« Le cinéma, c’est la culture, c’est un message. Je ne vois pas un cinéma malien, marocain, burkinabè, etc., mais il y a un cinéma Africain. A l’exception de 10 pays, il n’y a pas de salle de cinéma en Afrique. Nous faisons le travail de riches pour les pays pauvres», a déclaré monsieur Ben Barka. Avant d’ajouter : « Le film, c’est la cartouche, il faut le fusil. Nos Etas doivent savoir que le cinéma est une culture. Les Gouvernements doivent soutenir le cinéma Africain ».
Depuis deux ans, le Maroc a opté pour la digitalisation des archives, a annoncé le cinéaste. Qui reste rassurant quant à l’avenir du cinéma malien : « J’en fais ma préoccupation ». Aussi a-t-il promis de produire un film sur l’histoire du Mali.
Dans son agenda, l’enfant de Tombouctou a eu une rencontre le même jour avec tournage Émission Écran D’Afrique et du Mali, Mali culture Média Conseil, les professionnels du cinéma, toujours à l’hôtel Sheraton. Les cinéastes, professionnels de l’image et du son, les hommes de culture, se sont tous mobilisés aux côtés de leur compatriote pour honorer le Mali durant les activités.
Du côté du ministre N’Diaye Ramatoulaye Diallo de la Culture, arrivée tard sur les lieux, ‘’la réalisation de ce film est un honneur pour le Mali, pour le cinéma Africain ‘’, d’où sa fierté affichée envers l’homme, tout en lui souhaitant bon vent.
Rappelons que Souheil Ben Barka est né à Tombouctou au Mali, il y’a 76 ans. Il fut Directeur du Centre Cinématographique Marocain de 1986 à 2003. Il a fait des études au Maroc, puis en Italie, au Centro Sperimentale de Rome. Parmi ses réalisations «Les Tambours du feu » déjà projeté au Mali le 15 décembre 2018 au Ciné-Magic Babemba de Bamako. Parmi ses œuvres, l’on peut citer également entre autres son premier long métrage, « Les Mille et Une mains » en 1972, puis « La guerre du pétrole n’aura pas lieu » en 1975, les « Amants de Mogador en 2002, « l’Ombre des pharaons » en 1996, « les cavaliers de la gloire en 1990, « Ampé en 1982 », « Noce de sang » en 1977. Il prépare actuellement un film sur le grand géographe du XVIe siècle « Léon l’Africain », qui aura pour titre « Le chrétien de la Mecque ». L’enfant de Tombouctou parle couramment les langues locales arabes et songhoï.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire