Société

Syndicats des magistrats contre la rentrée judiciaire : Le temps de la rigueur

Boycott de la rentrée judiciaire présidée par Nouhoum Tapily annoncé, vaste arrestation continue de présumés de détournement de fonds publics…, la justice malienne montre un nouveau visage : la rigueur. Bien entendu sous la conduite des jeunes magistrats, cuirassés de valeurs syndicalistes.

Deux grandes forces des gens de robe, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) renouvèlent par communiqué leur volonté de boycotter la rentrée judiciaire 2019-2020, prévue probablement le 18 novembre prochain.

Pour rappel, cette décision avait été prise, lors de l’Assemblée générale extraordinaire souveraine de novembre 2018, consacrant, d’une part, la suspension du mot d’ordre de grève illimitée qui avait duré cent jours, et d’autre part, boycotter toutes activités de la Cour suprême sous la présidence du magistrat de classe exceptionnelle, Nouhoum Tapily.

Selon les deux syndicats de la magistrature, le doyen Nouhoum Tapily est celui-là qui aurait concocté avec le Premier ministre d’alors Soumeylou Boubèye Maiga la décision de réquisitionner les magistrats grévistes par Décret n° 0773/P-RM du 9 octobre 2018. Un acte qualifié de trahison par les deux syndicats, qui depuis lors se sont retranchés dans une logique de guerre ouverte contre l’actuel président de la Cour suprême.

« Le SAM et le SYLIMA, respectueux de la volonté de leur base commune, informent les Magistrats du Mali de ce qu’ils ont refusé de participer aux travaux de la commission d’organisation de cette cérémonie organisée par la Cour Suprême », peut-on lire dans le communiqué qui précise que la Magistrature malienne continue à ruminer le traitement, peu amène, qui lui a été réservé par certains de ses interlocuteurs lors du mouvement de grève passé et cela, curieusement, avec la complicité active de certains de ses propres fils avec à leur tête l’actuel plus haut magistrat professionnel de la République.

Malgré tout le temps passé et le vaste mouvement de mutation des magistrats, la promotion de certains syndicalistes, opérée par le Ministre de la justice et Garde des Sceaux, Malick Coulibaly, en juin 2019, n’ont pas permis d’oublier aux deux syndicats ce qu’ils avaient décidé.

Pour certains observateurs, le fait de renouveler cette décision n’est autre que le respect de la décision prise, obligeant les gens de robe à respecter ce qu’eux-mêmes prennent comme décision.

Aussi, c’est un message au peuple, une manière de die que la justice n’oublie pas, malgré sa lenteur. Ce qui pourrait expliquer la lutte engagée contre la corruption dans notre pays avec des vagues d’arrestations des personnalités politiques et publiques présumées coupables.

Alors, nous pouvons l’affirmer aisément que, montrer la fermeté et l’intransigeance de la corporation judiciaire sur soi la décision ou la loi renforcent la confiance du peuple envers la justice. Toute chose que les magistrats semblent comprendre.

Habi Sankoré

Le Soft

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