Le Maire de Ségou, au nom d’un « Schéma directeur d’urbanisation de la ville Ségou et du plan stratégique d’assainissement des communes de Ségou, Sébougou, Sakoiba, et Pelengana » veut forcer l’implantation d’une station de traitement des boues de vidange dans l’ancienne ferme de Soninkoura. Et cela en des réserves justifiées des populations du quartier qui en mesure les risques de santé publique et malgré aussi la mise en garde du Ministre en charge du domaine et du foncier.
Le 29 octobre dernier, le ministre des domaines et des affaires foncières a sommé le maire de Ségou de mettre fin à l’implantation de station dépuration dans la ferme de Soninkoura . Il a invite l’élu communal à « cesser toute forme d’occupation » et ministre de rappeler ceci « je profite pour faire observer que vos actions et opérations sur cette ferme, propriété de l’Etat je le répète, s’apparente à l’atteinte à un bien public, à la disposition du bien d’autrui et du dommage à la propriété, toute retenue comme infraction et punie par la loi 01-079 du 20 août 2001 portant code pénal en République du Mali……».
A cet avertissement, on ne peut plus clair le maire oppose ceci « je tiens à vous rappeler que la réalisation de la station de boues de vidange est un projet de l’Etat du Mali piloté par l’agence nationale de gestion des stations dépurations du Mali(ANGESEM) sous la tutelle du ministère de l’environnement…….. Lequel a prévu la réalisation des stations de traitement des bous de vidange dans 11 villes du Mali dont Ségou pour une première phase… » Le maire estime n’être concerné par les dispositions du code pénal évoquées par le ministre au motif qu’il a sollicité du gouverneur (est ce obtenu ?) la réalisation de la station laquelle réalisation figurerait dans le plan stratégique d’assainissement des quatre communes qui sont Ségou,Sébougou Sakoiba et Pelengana . Comme on le voit, le maire tient à son projet.
Pour comprendre les faits, sachons que la ferme de Soninkoura est située à l’extrémité Est du 3eme quartier ou Bougoufie qui couvre une centaine d’hectares. Ancien jardin Agro zoologique de l’Office du Niger, elle a abrité nombre de recherche variétale des tropiques. Suite à la restructuration de l’office du Niger Intervenu en 1994, la ferme est devenue patrimoine du Ministère des finances d’alors. Et avec les différents changements institutionnels elle reste patrimoine de l’Etat du Mali dont la gestion relève du Ministère des domaines et des affaires foncières. La ferme a fait toujours l’objet de convoitise de la part des puissants qui ne comprennent pas comment un tel espace en plein centre urbain se trouve en jachère. Des projets ont toujours été monté pour grignoter tout ou partie de cet espace avant d’être classer dans les tiroirs.
Pour revenir à l’actualité, les faits remontent au 20 Septembre dernier, le Maire lance le chantier et il invite la presse, le chef de quartier de Bougoufie, et des services techniques pour la cérémonie du lancement. Mis devant les faits accomplis, le chef du quartier se réunit avec son conseil pour plancher sur la situation. A l’unanimité, il a été décidé de demander la délocalisation du projet pour plusieurs raisons évidentes La présence d’une telle station entrainera de facto des nuisance et par la même occasionne des risques sanitaires pour la population. Les mauvaises odeurs et la brume de particules que déversent au quotidien les huileries et la tannerie sont des cas existants qui font craindre à la population les risques pollution à grande échelle. Non informé au préalable, et jamais associé à une étude d’impact environnementale, le conseil sans mettre en cause la nécessité de la réalisation de l’ouvrage, a demandé de choisir un autre site en dehors des agglomérations humaines.
Une lettre dans ce sens a été adressée au Maire avec ampliation au Préfet, au Gouverneur de Région, au Premier ministre, aux ministres en charge de l’environnement des domaines, et de l’enseignement supérieur.
La réponse du ministre en charge des domaines ne s’est pas fait attendre invitant le maire à arrêter ce projet qui à tout point de vie met en danger la vie de milliers de citoyens de la commune.
Malgré tout, le Maire de Ségou veut forcer l’implantation de cette station . Ce qui nous amène à nous interroger sur certaines de ses déclarations.
Il dit avoir sollicité le représentant de l’état en la personne du gouverneur. Mais solliciter et obtenu font deux en administration. Est-ce que M. le gouverneur a autoriser et se fondant sur quel permis environnemental ?
M le maire estime que la réalisation de la station de boues de vidange est un projet de l’Etat du Mali piloté par l’agence nationale de gestion des stations dépurations du Mali(ANGESEM) sous la tutelle du ministère de l’environnement. Peut-il exhiber un permis ou toute autre étude ou autorisation environnementale qui permet la réalisation de l’ouvrage ?
Déjà le site de Koune est prévu pour réaliser le dépôt final pour l’agglomération urbaine de segou (les communes de Ségou, Sébougou Sakoiba et Pelengana) et pourquoi pas la station d’épuration ?
En fin quant le maire dit avoir impliqué le quartier ,il s’agit là d’un abus de langage . Il a plutôt mis le chef de quartier devant le fait accompli comme c’est la pratique dans nombre des collectivités en matière de consultation de la population.
(affaire à suivre)
Delta Tribune