Entre volonté de racketter et prétexte de couvre-feu, des policiers semblent verser dans une véritable prébende jamais vécue en République du Mali. Le dimanche 05 avril avant 21 heures, au poste de police de Niamana, des passagers ont été contraints de mettre la main à la poche, a-t-on appris d’une victime.
« Bientôt, c’est 21 heures, il y a le couvre-feu. Nous allons vous tabasser, bien, si vous perdez du temps ici » ! Propos d’un policier au poste de Niamana, rapporté par une victime qui s’est confiée à notre rédaction.
Arrivé à Bamako venant d’une zone d’orpaillage, le dimanche 05 avril, dans la soirée, un groupe de jeune tombe dans le cercle des policiers en poste à Niamana avant que le couvre-feu ne démarre.
« Dès notre arrivée, nous avons été arrêtés par des policiers qui ne nous ont rien demandé comme pièce d’identité ou autre information. Ils nous ont dit de payer 35.000F chacun, à défaut d’être maltraités et payer même plus quand le couvre-feu démarrera à 21 heures. Ne sachant pas ce qui nous attend après, nous avons payé », témoigne une victime.
Fréquent sur l’axe Niamana, un homme dont le petit frère a été victime du même scenario soutient que cette pratique est quotidienne surtout la nuit.
« C’est l’histoire typique de mon petit frère dans la même zone de Niamana, Tabacoro et Diatoula. Les policiers l’ont interpellé aux environs de 20 heures sur sa moto pour contrôler la vignette. Lui, il disposait celle de 2019 courant mars 2020. Et ces flics l’ont menacé de payer 6.000F non négociable, sinon à 21heures pile, ils vont commencer de le tabasser », rapporte notre source qui affirme avoir expliqué en vain la validité de la vignette jusqu’en fin mars 2020.
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Cette pratique des éléments de police à Niamana ne profite qu’à eux qui terrorisent la population des quartiers environnants de Bamako situés sur l’axe, estime l’homme dont le frère a été victime. Et qui a lui-même vu sa moto volée deux fois de suite sans réponse policière.
«Ma moto a été volée deux fois dans la même zone. Ils n’ont rien apporté pour la sécurité des populations. Même pour des simples déclarations, ils sont incapables et demandent d’aller à Yirimadio», déplore-t-il.
Véritable carrefour, le poste de police de Niamana est en passe de devenir un endroit de prébende pour des policiers qui, se basant sur du couvre-feu, terrorisent des individus, souvent des passagers pas familiers aux tracasseries policières et qui par peur, acceptent de se soumettre au banditisme policier.
Habi Sankoré
Source: Le Soft