Face à l’obstination du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) de renverser le régime IBK, les Etats-Unis d’Amérique (USA) hausse le ton, en s’opposant « à tout effort visant à imposer un changement anticonstitutionnel du gouvernement au Mali ».
Dans une déclaration sur la Crise Malienne, l’Ambassade des États-Unis à Bamako dit suivre de près les manifestations appelant le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, à démissionner. Il s’agit en effet, des manifestations des 5 et 19 juin 2020 au cours desquelles Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) dénonce, non seulement la mauvaise gouvernance du régime en place, mais exige la démission du Président IBK.
Après la première tentative de s’introduire jusqu’au domicile privé du Chef de l’Etat à la suite de la manifestation du 5 juin, des acteurs du Mouvement, tels Mahmoud Dicko, Choguel Kokalla Maïga, Cheick Oumar Sissoko, Issa Kaou Djim, ont dépêché trois acolytes pour monter la colline de Koulouba afin de remettre leur fameuse lettre de démission au locateur des lieux. Malheureusement, ils se sont buttés sur des agents de l’ordre, pétris de professionnalisme sans égal.
Dans la même période, une mission de la CEDEAO séjournait au pays, elle a eu à rencontrer les différents protagonistes de la crise sociopolitique, notamment le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques, l’Imam Mahamoud DICKO et sa délégation, la Majorité présidentielle au Parlement (EPM), le Cadre d’actions, de médiation et de veille des confessions religieuses et des organisations de la société civile, le Réseau des Femmes parlementaires, et la Convergence des Forces Républicaines. Cette mission s’est soldée par un appel au dialogue, et une invite au « Gouvernement de la République du Mali à reconsidérer les résultats de toutes les circonscriptions ayant fait l’objet de révision par l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle. De nouvelles élections partielles pour les circonscriptions concernées devraient être organisées dans les meilleurs délais ».
En outre, la Mission a insisté spécifiquement sur « la nécessité d’œuvrer pour le rétablissement d’un climat de confiance renouvelée entre les parties maliennes, d’éviter la violence comme moyen de règlement de crise et privilégier le dialogue, de préserver les Institutions de la République afin de maintenir la stabilité du pays et d’éviter le chaos institutionnel aux conséquences imprévisibles et désastreuses pour la paix et la stabilité du Mali et de la sous-région, de mettre en place un Gouvernement consensuel d’union nationale tenant compte des recommandations du Dialogue National Inclusif, d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger , de poursuivre résolument la mise en œuvre des conclusions du Dialogue National Inclusif, de mettre en œuvre les réformes prévues concernant la Constitution et le Code électoral, et d’envisager une relecture des textes régissant la Cour Constitutionnelle.
Dialogue et main tendue de IBK: que veut réellement le M5-RFP?
Ces propositions de la CEDEAO sont balayées du revers des mains du mouvement de l’imam Mahmoud Dicko, obstiné à renverser le régime que de passer par les urnes. « Dans les circonstances actuelles, aucun gouvernement, même d’union nationale, dont le M5-RFP n’est ni demandeur ni preneur ne saurait résoudre les problèmes du Mali… Le M5-RFP réitère sa demande de démission du Président Ibrahim Boubacar Kéita et son régime…», peut-on lire dans le communiqué du 20 juin 2020 du mouvement.
Soucieux de la stabilité au Mali dans un contexte de crise sécuritaire et sanitaire, la première puissance du monde hausse le ton. Les USA se joignent à l’ONU, à l’UE et à l’UA pour appeler tous les acteurs au dialogue et à la retenue, et réaffirment le droit de manifester pacifiquement. « Nous soutenons l’appel de la délégation de la CEDEAO à reconsidérer les résultats des élections législatives dans les circonscriptions électorales ayant fait l’objet de la révision par l’arrêt de la Cour constitutionnelle », précise la déclaration des USA. Avant de prévenir : « Nous continuons de nous opposant à tout effort visant à imposer un changement anticonstitutionnel du gouvernement au Mali ».
Somme toute, la communauté internationale affiche ainsi son opposition à toute action anticonstitutionnelle visant à déstabiliser la république et l’exposer aux mouvements terroristes.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire