Certains hauts gradés de l’armée malienne qui ne souhaitent pas la tenue du procès du général Sanogo, auraient décidé d’acheter le silence de l’ex-chef de la junte militaire qui a renversé le général Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars 2012. Pour cela, ils auraient contribué à hauteur de 400 millions de nos francs. Mais à leur grande surprise, il aurait mis dehors l’émissaire des généraux et leur argent.
Depuis l’annonce de la tenue du procès du général Amadou Haya Sanogo, ancien président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), certains de nos compatriotes ne dorment que d’un œil. Ils ne souhaitent pas que ce procès de la clarification, de la vérité ait lieu. Ces femmes et hommes se recrutent au niveau de tous les échelons de notre société qui ont bénéficié des largesses du général Sanogo. Mais là où les secousses telluriques se sont le plus senties, c’est au sein de la tenue kaki. Certains de ses anciens camarades et collaborateurs qui occupent aujourd’hui de hautes fonctions dans l’administration ne veulent pas que l’ex- chef de la junte ouvre sa bouche, craignant d’être cités dans une affaire sombre ou dans un dossier qu’ils n’ont pas su gérer à hauteur de souhait en son temps. Outre les militaires, des chefs de partis politiques et chefs religieux ne dorment que d’un œil. Accusés ! Répondez à vos injonctions !
Selon certaines sources concordantes, certains généraux, qui doivent leur promotion fulgurante dans l’administration militaire et civile (grade d’officiers généraux, ministres, ambassadeurs…), au général Amadou Haya Sanogo, seraient en train de remuer ciel et terre pour que le peuple malien ne sache pas la réalité dans les événements du 30 avril 2012 et l’affaire dite de l’assassinat des bérets rouges. Un dossier qui a terni l’image du général Sanogo. Leur refus de voir se dérouler le procès est consécutif à la déclaration de l’ex-chef de la junte militaire du 22 mars 2012 lorsqu’il a laissé entendre : « Il y aura des révélations même si je serai condamné à perpétuité ».
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Cette déclaration ne serait pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Aussitôt, la panique s’est emparée de ceux qui ne souhaitent pas que les révélations de l’ancien président du CNRDRE ne leur font descendre de leur piédestal et crouler tout un mythe dont ils se sont fait entourer en diabolisant leur bienfaiteur. Ils se seraient alors empressés de se réunir pour dégager une stratégie de faire taire le général Sanogo, décidé à laver son honneur dans l’affaire de l’assassinat des bérets rouges. Au bout de leurs réflexions, nos sources dévoilent que des généraux auraient mis la main à leur poche. Ils auraient récolté 400 millions de F CFA.
Cette somme devrait servir à acheter le silence de l’homme par lequel ils sont sortis de l’ombre. Ils auraient chargé un officier de police pour aller plaider leur cause auprès du général Amadou Haya Sanogo. Ce policier, d’ailleurs proche de Haya, après les salutations d’usage, le général lui aurait prié de rebrousser chemin avec les 400 millions de F CFA.
Et depuis, c’est le sauve-qui peut chez ces généraux. Mais, on apprend de nouveau qu’ils n’auraient pas baissé les bras. Ils lorgneraient du côté de la justice. Leur dernier espoir serait que Sanogo bénéficie de la liberté provisoire lors du délibéré de demain.
La Rédaction
L’inter de Bamako