Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du Pôle Economique et Financier de Bamako, Mamoudou KASSOGUE, a accordé une interview à l’Office des Radiodiffusions et télévision du Mali (ORTM), le 05 août 2020, pour donner des détails sur l’enquête ouverte par rapport aux tueries lors de la manifestation du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) les 10, 11 et 12 juillet 2020 à Bamako.
Selon le Procureur Mamoudou Kassogué, une information judiciaire a été ouverte contre X au niveau du tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako pour « fait de meurtre, coups de blessures aggravés et coups mortels ». «Les enquêtes sont en cours au niveau du juge d’instruction qui a été saisi du dossier, le juge a notamment commencé l’audition des victimes et des témoins », a révélé le procureur Mamoudou Kassogué.
Dans cette interview accordée à notre confrère de la télévision nationale, Mamoudou Kassogué, procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako, a fait savoir que le vendredi 10 juillet 2020, le Mouvement M5-RFP a organisé des manifestations à Bamako, à l’intérieur du pays et dans la diaspora. «Au cours de ces manifestations des 10, 11 et 12 juillet 2020, il a été enregistré des morts et des bénédictions par armes à feu. Sur la base de ces faits extrêmement graves, sur instruction du procureur général près la Cour d’appel de Bamako qui lui-même relayait les instructions du secrétaire général du ministère de la justice et des droits de l’homme, pour le compte du ministère de la justice, une information judiciaire a été ouverte contre X au niveau du tribunal de grande instance de la commune III de Bamako pour fait de meurtre, coups de blessures aggravés et coups mortels. « Les enquêtes sont en cours au niveau du juge d’instruction qui a été saisi du dossier, le juge a notamment commencé l’audition des victimes et des témoins », a révélé le procureur Mamoudou Kassogué.
Selon lui, à ce stade de l’enquête, il est prématuré de dire qui a fait quoi. «Nous allons commencer l’enquête sur la base de l’audition des victimes et des témoins. Les victimes peuvent nous indiquer à peu près qui a eu à tirer sur elles tout comme les témoins qui peuvent nous rapporter des faits qui se sont passés devant eux, sur leurs yeux où ils ont entendu parlé. Il y a aussi les éléments de la balistique qui vont entrer en jeu pour pouvoir situer les responsabilités » , a-t-il dit. Selon le procureur Kassogué, l’état d’évolution du dossier fera l’objet d’autres communications dans le strict respect du secret de l’information.
A rappeler que les 10, 11 et 12 juillet 2020, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a organisé une grande manifestation à Bamako. Durant ces manifestations, des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. Le bilan de ces échauffourées est lourd: des morts, des blessés et des dégâts matériels importants. A cet effet, le 27 juillet 2020, lors de son Sommet extraordinaire des chefs d’Etat par visioconférence sur la situation au Mali, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a exigé la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des bénédictions les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés.
Le 4 août dernier, Choguel Kokalla Maïga indiquait à la presse une plainte a été déposée auprès des juridictions nationales pour situer les responsabilités dans les tueries et les blessures causées lors de la manifestation des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Bamako. Il a, en outre, ajouté qu’une plainte est en cours d’être déposée auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour les mêmes faits.«C’est une affaire qui tient particulièrement le M5-RFP à cœur parce que nous ne pouvons pas accepter que l’argent du contribuable utilisé pour équiper nos forces armées et de sécurité pour combattre le terrorisme que ces armes soient retournées contre les Maliens à mains nues », at-il dit.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain