Après avoir enduré toutes les souffrances (crise financière, arrestations, blessures, emprisonnements, décès,…) au cours de la lutte syndicale pour l’application de l’article 39, les enseignants maliens ne sont pas aujourd’hui prêts à rejoindre les classes sans l’application immédiate de notre article.
L’application de l’article 39 du statut du personnel enseignant continue de faire du bruit. La synergie des syndicats signataires du 15 octobre conditionne l’ouverture des structures scolaires à l’application dudit article.
« Nous prenons note de toutes les propositions faites par la junte dans le sens de l’application de l’article 39. Aujourd’hui, aucune promesse ne peut tenir face aux enseignants, puisque nous avons vécu plusieurs promesses non tenues », soutient M. Mamady Diakité du SYNEFCT.
Entre autres promesses non tenues, celles du 04 octobre 2019 par l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, celle du 05 octobre 2019 par le Président de la république, IBK au palais présidentiel lors de la journée du mondiale des enseignants, celle liée à l’application de l’article 39 au mois d’août 2020.
« Nous sommes en face de rupture de confiance aujourd’hui. Si nous ne faisons pas attention, nous allons partir de promesse en promesse pour perdre notre lutte en sortant bredouille », prévient le syndicaliste Diakité.
Se claquant sur l’adage selon lequel « il faut battre le fer quand il est chaud », l’enseignant Diakité incite ses camarades à « exiger à tout prix le respect du contenu du PV de conciliation qui instruit l’application de notre article 39 au plus tard le mois de septembre 2020 ».
« L’État étant une continuité, confirmée par la junte, alors les dirigeants actuels doivent s’assumer. S’il y a incapacité d’assurer la continuité de l’État alors qu’on nous dise la vérité ».
« Les mêmes causes produisent les mêmes effets »
M. Mamady Diakité du SYNEFCT appelle ses camarades à rester ensemble. Ainsi expliquera-t-il : « En réalité, selon la base aujourd’hui de façon générale, si on repousse l’application de l’article 39 au mois d’octobre ou novembre,…alors toutes les structures scolaires resteront fermées sur toute l’étendue du territoire national jusqu’au mois de l’application dudit article. Compagnons de lutte, si jamais cette lutte syndicale échoue, nous n’allons plus jamais gagner un combat sur le sol de nos ancêtres. Donc nous lançons un vibrant appel à tous les camarades de lutte sur toute l’étendue du territoire national de veiller à la stricte fermeture de toutes les structures scolaires jusqu’à l’application immédiate, complète et pleine de l’article 39 ».
A en croire au syndicaliste, la non application de l’article 39 à la date indiquée « peut être une mauvaise foi, sinon l’ex ministre de l’économie et des finances, M. Daffé, a dit que le fond alloué à l’application de l’article 39 est disponible lors du dernier contact avec les leaders syndicaux ».
« Si les dirigeants actuels parviennent à nous tromper afin d’organiser les examens fin d’année scolaire, ils diront qu’il faut attendre le gouvernement de transition ensuite le gouvernement de transition dira à son tour qu’il faut attendre un président démocratiquement élu pour résoudre notre affaire. C’est ce qui est planifié pour empêcher l’application de l’article 39 », prévient M. Mamady Diakité.
Cyril Adohoun
L’Observatoire