Alors qu’il sait qu’en acceptant le poste de Premier ministre, il ne pourra plus se présenter aux présidentielles après la transition, Dr Choguel Kokalla Maïga en panne de crédibilité berne le peuple malien.
Certes le président du MPR, Dr Choguel Maiga a, de concert avec d’autres forces politiques et sociales, conduit le mouvement ayant conduit au coup d’Etat du 18 Aout dernier contre le régime démocratiquement élu du Président IBK qui l’a pourtant fait sortir du bois pour faire de lui ministre.
Après la désignation du Colonel Bah N’Daw comme Président de la Transition, poste pour lequel il s’est battu bec et ongles, Dr Maïga finira par rejeter l’offre du CNSP dans sa demande de lui proposer les noms de trois membres du M5-RFP pour le poste du Premier ministre.
De fait, lors de la réunion du Comité stratégique du M5-RFP, qu’il a présidée le vendredi 26 septembre 2020, au sujet de la demande du CNSP, le Président du MPR s’est catégoriquement opposé à tout dépôt de CV. «Depuis le coup d’État du 18 août, le CNSP n’accorde aucune importance au M5 qui, pourtant, devrait être son partenaire naturel. La charte de la transition dont se prévaut le CNSP n’a jamais été approuvée par le M5. En outre, le CNSP n’a jamais voulu adopter avec le M5 la moindre feuille de route commune. Le M5 n’a même pas été invité à l’investiture du Président et du vice-président de la transition. C’est dire que le futur Premier ministre, s’il est issu du M5-RFP, sera appelé à exécuter sans murmure ce que lui dictera le CNSP. Moi, je me suis battu contre le régime IBK pour obtenir le changement. Pas pour jouer les pantins. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi il faudrait adresser nos CV à la junte après qu’un président de transition a déjà été investi! », s’est-il plaint.
Choix du Premier ministre: Comment le M5-RFP évite la peau de banane sous ses pieds!
Cette attitude a beaucoup déplu les participants à la réunion. « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre », dit un adage qui semble méconnu du Dr Choguel. A la suite des échanges, « une large majorité de participants finit par se dégager en faveur de l’envoi des CV au CNSP ».
La réplique de l’ancien ministre d’IBK, Dr Choguel Maïga, ne s’est pas faite attendre : « Je demande que devant l’histoire, on me donne acte de ce que j’ai été mis en minorité. Mais je refuse, moi, d’envoyer mon CV ». Ce refus ouvre largement la voie aux autres membres du M5-RFP de présenter leurs CV. Une quinzaine seraient déposés sur la table du CNSP.
Cyril Adohoun
L’Observatoire