La 3eme édition du Fest Hip Hop Rapou Dôgokun est ouverte hier lundi au palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Du 23 au 29 novembre, des jeunes rappeurs venus des régions et de la capitale seront outillés non seulement sur les techniques d’écriture d’un rap conscient mais aussi sur la justice, l’Etat de droit et autres.Ils sont venus de Kayes, de Sikasso, de Ségou, de Mopti, de Gao, de Diré, de Banconi, de Djalakorodji et de Bamako. Ces jeunes rappeurs venus de toutes ces régions sont les admis au concours de 16 mesures pour convaincre, initié par le Fest Hip Hop Rapou Dôgokun pour détecter les jeunes talents afin de les accompagner par la formation. A ceux-là s’ajoutent des artistes locaux invités, très connus dans leurs régions respectives. Cette 3eme édition sera riche en activité. Ainsi, il est prévu du 23 au 25 novembre, un atelier de formation des participants. Le 26 novembre, il y aura un panel de discussions. Du 27 au 29 novembre, il y aura encore le concours-concert et la remise des attestations. Pour le directeur du Fest hip hop, Kalifa Tangara alias Dony Brasco, l’objectif recherché est la conscientisation des jeunes rappeurs sur la justice et l’Etat de droit. Il s’agira, aussi, dit-il, durant ce fest, « d’aborder des thèmes sur la corruption, la démocratie, l’incivisme, l’immigration, la radicalisation des jeunes… ». «Cette rencontre va permettre de créer de lien entre vous les rappeurs venus de différentes régions du Mali. Il faut profiter de cela pour faire la connaissance de l’autre », ajoute la directrice du projet Donkoni Maya GIZ, Mme Magali Moussa. C’était en présence de son ambassadeur, lequel dans son intervention, a rappelé que son pays entretient de bonne relation depuis l’accession à l’indépendance du Mali. Invité pour une présentation à cette 3eme édition du Fest Hip Hop rapou Dôgokun, l’ancien ministre de la justice, Malick Coulibaly, a salué l’engagement des jeunes rappeurs et de la jeunesse pour une justice de qualité dans notre pays.
Des entraves d’accès à la justice Suivant ses explications, il y a trois entraves d’accès à la justice. « D’abord, cette entrave est d’ordre psychologique, du fait que la justice fait peur et que certains juges se croient au-dessus des justiciables. La deuxième entrave est économique. La pauvreté, de certains, fait qu’ils ne peuvent pas prendre en charge une assistance judiciaire. Donc, il revient à l’Etat d’aider par une assistance judiciaire les plus vulnérables d’accéder à la justice. La troisième, c’est la lenteur excessive qu’il faut corriger ». «Le sentiment d’impunité est la source nourricière de crime. Il faut engager et réussir la lutte contre l’impunité. Trouver le mécanisme nécessaire. Et il faut plus de sérénité dans l’archivage des dossiers », préconise l’ancien ministre Malick Coulibaly. A cela, selon lui, il faut ajouter l’amélioration de condition de vie et de travail des acteurs de la justice. « Il faut mettre le juge à l’abris du besoin », suggère-t-il. Artiste rappeur et initiateur du Fest Hip Hop Rapou Dôkokun, Master Soumy a, dans son interview accordée après la cérémonie d’ouverture, rappelé que le but est aussi de rassembler les rappeurs, professionnaliser le secteur, sensibiliser, dénoncer et cultiver un rap qui éveille et conscientise le peuple. « Nous pensons qu’un pays sans justice est un pays qui n’émerge pas. Donc, il faut rétablir la confiance entre la justice et les justiciables », souligne Master Soumy, qui pour lui la thématique de cette 3eme édition « Quelle justice pour un Mali meilleur ? » doit susciter le débat. Ousmane Morba L’Observatoire |