La série de visites de courtoisie effectuée par le Premier ministre auprès de ses prédécesseurs, des présidents d’institutions, le Patronat, les familles fondatrices de Bamako… passe à côté de nombreuses attentes du peuple malien. |
Les attentes du peuple sont énormes alors que la transition est en pleine mi-temps. De Mondoro à Dinangourou, le blocus des groupes armés terroristes-djihadistes perdure honteusement, sans oublier la vie chère dans la capitale. Ces situations interpellent au-delà des visites.
Aux commandes de la primature, c’est désormais sur l’épaule du Dr Choguel Kokalla Maïga que reposent les énormes problèmes du pays, pour lesquels il est appelé pour apporter des solutions idoines. Premier acte à son actif, une série de visites chez les anciens Premiers ministres, les présidents de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle, le Patronat, les familles fondatrices de Bamako…Selon son entourage, cette initiative vise à prendre des conseils dans l’exercice de ses fonctions afin de réduire les risques d’erreurs.
Les échanges avec ses hôtes du jour tournent autour des trois grands chantiers définis et arrêtés par le président de la Transition Assimi Goïta, a-t-on appris. Il s’agit de la sécurisation du territoire, des réformes politiques et institutionnelles, et l’apaisement du climat social.
Selon des observateurs indépendants, cette initiative du PM, même salutaire, est en déphasage avec les priorités du pays qui sont connues et largement citées par le M5-RFP dont il fut le président du comité stratégique.
Submergées par des défis gigantesques, les populations du nord, du centre et de la capitale Bamako commencent à perdre patience quant à un début de solutions à leurs préoccupations. Après avoir critiqué ses prédécesseurs ‘’d’incapable’’ à apporter des solutions aux problèmes du pays, Dr Choguel Maïga est au pied du mur. Ses premières initiatives semblent s’éloigner des priorités du moment qui demandent d’action immédiate.
Le blocus autour de Mondoro et Dinangoura reste, quoi qu’on dise, des préoccupations majeures des populations, surtout de ces zones. Alors que Dr Choguel, champion des diatribes contre les derniers gouvernements du Mali, brille par la recherche de légitimité.
Une façon de gagner du temps ?
Ousmane Morba