La transition souffle sa première bougie dans un contexte où la prolongation occupe les esprits. Peut-on dire que nous sommes sortis de l’abime quand on voit que les indésirables d’hier reviennent en force tandis que les héros du même moment rasent les murs ?
Les législatives de 2020 ont mis le feu aux poudres d’un contexte où le peuple et son IBK ne parlaient plus le même langage. L’imam de Badalabougou aura conduit la contestation à faire le forcing pour renverser les institutions.
Ce qui arriva un 18 Août 2020 avec des jeunes loups des forces spéciales qui déposent le Président de la République. Si le CNSP a vu le jour avant de formellement disparaitre sous pression de la CEDEAO, son noyau compose l’ossature gouvernementale. Ce n’est pas Bah N’Daw ou Moctar Ouane qui diront le contraire, eux qui ont subi la foudre de Kati et continuent de ronger leur frein en résidence surveillée.
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L’imam de Badalabougou est désormais effacé lui qui avait pourtant fait de la CMAS le centre de l’actualité du pays. En plus d’une proximité avec les militaires de Kati oubliant ses camarades du boulevard de l’indépendance, il sera vite au cœur de la polémique. Sa « trahison » fait qu’il n’a plus cette influence du départ et son homme de main, Issa Kaou Djim qui est une figure prépondérante du CNT.
Faisant allégeance au colonel de Koulouba qui a échappé belle , le jour de la tabaski , à une agression à couteau jusqu’ici non élucidée, l’élève de Dicko semble avoir dépassé le maître. D’une part, il fait les louages du premier Vice-président de l’histoire du Mali finalement devenu Président pleins pouvoirs. Aussi, il a créé une association pour s’exprimer librement.
Cette fois, il évolue à son propre compte. Le numéro 4 de l’organe législatif compte bien concourir aux prochaines élections pour Koulouba 2022, il opte pour le choix Assimi. Actuel DJ du parlement, il n’hésite pas à faire feu de tout bois quand on saborde le bilan du CNSP. D’ailleurs, il fut le tout premier à parler de prolongation de la transition.
Après 9 mois aux affaires et deux Premiers Ministres au compteur, la Transition se remet en cause qu’après avoir déposé le diplomate qui occupait la Primature.
Le président du comité stratégique du M5 est censé aller au bout mais les embûches sont légion. Tout d’abord, le passage au CNT pour son programme d’action gouvernemental a été validé. Aucun des députés nommés, n’allait accepter de se faire vider pour avoir désavoué le PM du Colonel Président. Sauf que cette fois, c’est l’ombre de la Cour Constitutionnelle qui plane suite à la plainte portant illégalité de l’organe législatif. Si jamais les griefs émis sont confirmés et valident l’illégitimité dénoncée, alors le Chef du gouvernement qui est en tournée auprès des paysans devra rendre le tablier.
Si on en parle plus de KATIO, Timbiné, Boua ou Tréta, reste que la situation est devenue précaire. Le panier de la ménagère est devenu intenable et les djihadistes tiennent bon. L’article 39 est aussi revenu sur la table au nom de l’uniformisation des salaires. Une polémique qui secoue l’arène scolaire provoquant un divorce avec la famille des enseignants. A l’heure du 18 Août 2020, le RFP avait en son sein cette corporation ainsi que l’actuel ministre de la Primature et celle qui occupe l’éducation nationale. Des divergences sociales qui ne sont que des querelles entre les fils du célèbre boulevard dédié au 22 Septembre.
Avec la refondation qui est le maitre-mot du changement, la rupture annoncée n’a pas vu le jour. Ceux qui furent vomis par le peuple sont dans l’arène et multiplient les actions. Ils ont d’ailleurs mis en place un bloc qui compte mettre la pression face à toute prorogation de la transition. Une classe politique qui pense bien que sans elle, le Mali n’existe pas alors que celle censée émerger reste hésitante et n’occupe pas comme il faut l’arène. Exception faite du jeune Nouhoum Sarr qui a fait un réquisitoire sur la classe politique de la génération des années 90 depuis la télé du Président issu de l’ère démocratique.
Finalement , les mêmes s’annoncent aux prochaines élections , les acteurs démocratiques censés raser les murs s’assument comme s’ils n’avaient pas à méditer sur leur sort et la nostalgie d’IBK a bien pris forme. Telle est la première partie du bilan de l’an 1 de la transition d’ici la prochaine parution du SOFT !
Idrissa KEITA
Source: Le Soft