Après la rectification de la Transition, et la demande de clarification par l’imam Dicko, restée lettre morte, place maintenant à la révision de la Charte de la Transition. Le Conseil des ministres extraordinaire du vendredi 4 février dernier a adopté un projet de loi portant révision de la Charte de la Transition en vigueur.Parmi les projets de textes soumis au Conseil national de la transition pour examen et adoption, figure celui du remembrement du CNT pour plus d’inclusivité. A cet effet, les membres du Conseil national de la transition sont convoqués en session par un décret du Premier ministre Choguel KokallaMaiga pour examiner et adopter lesdits projets de textes. Adoptée par les forces vives de la nation le 12 septembre 2020, la Charte de la Transition comprend trois organes essentiels : Le Président de la Transition, le Conseil national de la Transition et le Gouvernement de la Transition. La durée de 18 mois à compter de la date d’investiture du Président de la Transition, qui était impartie, n’a pas permis de mettre en œuvre des objectifs déclinés dans la Charte de la Transition, selon le gouvernement, qui justifie ce manque de résultats par une situation due à plusieurs contraintes liées entre autres : aux difficultés de gouvernance conduisant à une lenteur dans la mise en œuvre des réformes liées, notamment à la défense, à la sécurité et à la refondation de l’Etat ; à la gestion du front social et des urgences de défense et de sécurité. Le Gouvernement estime que le projet de loi qui vient d’être adopté au conseil des ministres du 4 février permettra de procéder aux ajustements nécessaires en vue d’une mise en œuvre efficiente des objectifs de la Transition. A LIRE AUSSI Suivant les précisions du Gouvernement, les modifications apportées portent, entre autres, surla suppression du poste de Vice-président pour éviter les duplications des missions et permettre au ministre chargé de la Défense et au ministre chargé de la Sécurité de recouvrer et d’exercer la plénitude de leurs attributions traditionnelles,la suppression du nombre de membres du Gouvernement pour une meilleure gouvernance politique et sociale objective et efficiente,l’augmentation du nombre de membres du Conseil national de Transition pour renforcer davantage l’inclusivité autour du projet de refondation de l’Etat,l’adaptation de la durée de la Transition aux recommandations des Assises Nationales de la Refondation dans le but de mener des réformes indispensables au retour à l’ordre constitutionnel. Toutefois, les modifications attendues sont importantes et semblent répondre aux vœux du Chef du gouvernement de la Transition Choguel K.Maïga, qui qualifiait le CNT, organe législatif de la transition, d’illégitime et d’illégal, au point d’appeler à sa dissolution, janvier 2021. Pour des observateurs de la scène politique nationale, l’augmentation du nombre de membres du CNT, envisagée par le PM, pour renforcer davantage l’inclusivité autour du projet de refondation de l’Etat, est plus ou moins un moyen de faire entrer le M5-RFP au sein de cet organe législatif. Ousmane Morba L’Observatoire |