Récemment vilipendé, à tort et à travers, par Mme Cissé Zeynabou Haïdara lors d’une conférence de presse à Koulikoro, le Secrétaire général de la section de Dioila, Sekou Fatamady Traoré, balaie d’un revers de la main ces allégations et déplore le retard accusé, jusque-là, dans la mise en place du bureau de la section de Koulikoro.
Politicien avisé et très attaché à sa base électorale de Dioila, l’ex-député Sékou Fatamady Traoré, 9ème vice-président du Comité exécutif de l’Adema-Pasj au sortir du dernier congrès, non moins président du conseil régional de Koulikoro, reste un cadre opérationnel. Il est l’un des secrétaires généraux de la Coordination de Koulikoro, mandaté par le Comité Exécutif à faire la médiation en vue du renouvellement de la section Adema-Pasj de Méguetan. Selon lui, le président de la Coordination régionale, Ali Simpara, s’est beaucoup investi en prônant l’unité, l’entente et la cohésion entre tous les acteurs pour que la section de Koulikoro soit renouvelée. ‘’Une approche rejetée par Abdoul Baci Cissé qui a préféré un pilotage à vue, précise-t-il. Chose que le président de la Coordination n’a pas acceptée’’. Interview
L’Observatoire : Des responsables politiques de la section ADEMA-PASJ Koulikoro vous accusent d’être à l’origine d’un acharnement contre eux. Votre réaction ?
Sékou Fatamady Traoré : Ces responsables n’ont pas fait leur travail pour que la section ADEMA-PASJ de Koulikoro soit renouvelée à la date indiquée. Je rappelle que les préalables de la convocation d’un congrès sont le renouvellement des instances du parti, des comités à la sous-section et jusqu’à la section. Chaque instance est supervisée par l’instance directement supérieure. Les comités des villages sont supervisés par la sous-section. Quant à la mise en place des sous-sections, elle est supervisée par la section. C’est après tout cela que le secrétaire général écrit au Comité Exécutif pour demander le renouvellement de la Section. A son tour, le Comité Exécutif envoie une ou deux personnes pour la supervision. Ça trouve déjà que les sous-sections ont désigné les cinq délégués devant venir pour la conférence de renouvellement de la section. Les superviseurs ont pour mission de voir la légalité. A travers la liste de présence, si toutes les sous-sections sont représentées. Ensuite, ils mettent en place un bureau à travers un comité Ad hoc qui vient présenter le bureau à la conférence des sections. Quand le bureau est accepté à la conférence des sections, le superviseur et le nouveau secrétaire général visent le nouveau bureau. Ça, c’est le principe au sein de l’ADEMA-PASJ.
Mais chez lui (Abdoul Baci Cissé, secrétaire général sortant de la section Adema-Pasjde Koulikoro), rien n’a été fait. Les lettres d’invitation aux bureaux des sections avaient été envoyées deux (2) ans avant. Aucun membre de sa section n’était au courant. C’est la dernière semaine, alors on doit venir au congrès. Il se précipite pour convoquer une conférence élective de section. C’est là où les gens n’ont pas été d’accord. Parce que les secrétaires généraux légitimement élus en 2015 n’ont pas été conviés. Donc ces derniers ont écrit au Comité Exécutif. C’était au moment où le Pr. Tiemoko Sangaré était le président. Tiémoko l’a fait constater et a mis en place une Commission. Et, le bureau de la section n’a pas pu être renouvelée jusqu’au congrès. Tous ceux qui n’avaient pas de nouvelle section n’ont pas participé au congrès.
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Alors, la procédure n’a pas été respectée ?
Cette procédure n’a pas été du tout respectée à leur niveau jusqu’au congrès. Ils n’ont pas pu mettre en place le bureau de la section. Donc, on est parti au congrès sans que la section de Koulikoro, tout comme Ténenkou, ne soient renouvelées. Mais, Abdoul Baci Cissé s’est retrouvé au congrès parce qu’il était dans le bureau exécutif sortant. Il était membre électeur et lisible. C’est à ce niveau qu’il a été reconduit, mais pas au nom de la section ADEMA de Koulikoro. Parce qu’après le congrès, toute section non renouvelée n’existe pas.
Après ce constat, le Comité Exécutif s’est réuni sous la présidence de son nouveau président, Marimantia Diarra. Les sections à litiges ou à problèmes ont été évoquées, à savoir celles deTénenkou et de Koulikoro. On a instruit à chaque Coordination d’aller faire la médiation. Au cours de ces médiations, Abdoul Baci a refusé tout compromis. Alors que Koulikoro ne peut pas rester sans section. C’est ainsi que nous avons fait le compte rendu au Comité Exécutif. A la conférence, il a été dit sur douze (12) sous-sections, ce sont huit (8) qui n’ont pas été renouvelées. Le Comité Exécutif a instruit la Coordination d’aller superviser si les renouvellements de ces sous-sections-là sont prêts. Cela a été dit devant Abdoul Baci au siège du parti. A la réunion des sept(7) sections de la Coordination de Koulikoro pour la mise en place des structures à problème sur la demande du Comité Exécutif, Abdoul Baci a été invité bien que sa section n’existe pas. Ce jour-là, il a refusé de venir. Il a été invité parce qu’il est un camarade à nous. Sinon, on n’était pas obligé. La lettre qui nous autorisait d’aller à Koulikoro pour le renouvellement des structures lui a été envoyée via Whatsapp, puis physiquement.
La deuxième réunion a eu lieu au siège. L’état des lieux a été fait. Séance tenante, nous avons fait le chronogramme, qui lui a été transmis. On a instruit aux secrétaires généraux authentiques de procéder au renouvellement de leurs comités, après, nous faire signe pour le renouvellement de leurs sous sections. Tout cela a été fait sous son contrôle. Mais, à la dernière minute, il a fait le faux bon.
Qu’est-ce que vous lui reprochez ?
Pour nous, il est de mauvaise foi. Parce qu’il pense que la section de Koulikoro est sa propriété privée. Car, ce qu’il veut c’est ce qui doit être. Or, à ce jour, les élections communales qu’il a organisées, Koulikoro sur neuf (9) sous-sections n’a qu’un seul maire. Aux élections législatives de 2018 reportées, sa femme était candidate sur la liste RPM-ADEMA. En 2020, Isaak Sidibé a dénoué cette alliance pour aller avec l’URD. C’est là où prend racine les problèmes avec les secrétaires généraux des sous-sections. Parce qu’il a instruit après la chute de sa femme au 2eme tour qu’aucune sous-section ne vote le RPM à Koulikoro. Tout le problème est venu de là. Partout où les sous sections n’ont pas répondu favorablement à lui, il a dit que ces secrétaires généraux ne sont plus ADEMA-PASJ.
Comment la Coordination régionale a gommé le remplacement de leur candidate par celui de l’URD sur la liste avec Isaak Sidibé du RPM, lors des élections législatives reportées de 2018 ?
Les alliances se négocient au niveau local. Moi, en 2013, le RPM avait besoin de moi, on est parti en alliance à Dioila. Par contre, en 2020, le RPM n’avait plus besoin de moi. Ils sont partis seuls mais ils n’ont pas passé au 1er tour comme cela a été en 2013. C’est l’union qui fait la force. Donc, les alliances se tissent de façon locale. Quand Isaak avait décidé d’aller ensemble avec sa femme, il ne nous a pas demandé et lui-même ne nous a rien dit.
Ce sont les autochtones de Koulikoro qui ont décidé de prendre leur destin en main. Même s’ils n’ont pas un franc, ils n’accepteront plus qu’Abdoul Baci Cissé, secrétaire général, Mme Cissé Zeynabou Haidara, épouse d’Abdoul Baci Cissé, présidente du mouvement des femmes et leur fils secrétaire général du mouvement des jeunes, Koulikoro a juré d’en finir avec cela. Et tout son problème est à ce niveau. Ça, ce n’est pas nous.
Propos recueillis par Ousmane Morba
L’Observatoire