Le mardi 13 septembre, le Général El Hadj Gamou, leader de la communauté Imghad, a lancé un message vocal via les réseaux sociaux à ses parents et proches. Le discours est alarmant, défaitiste. C’est bien un sauve-qui- peut général.
En effet, le Général disait dans sa langue maternelle, en Tamasheq, que l’heure est grave, avant d’ajouter : « c’est un message que je lance à tous. J’en appelle aux uns et aux autres pour qu’ils se rapprochent des grandes villes. La situation est telle que personne ne contrôle plus rien. Ceux qui disaient tenir ont été défaits (JINM). Il y a plus sur qui compter. J’en appelle aux gens de Djebock pour qu’ils se rapprochent des villes. Les ennemis (EIGS) arrivent sur les campements, il n’y a rien pour les arrêter ! Les gens ne peuvent plus rester dans les campagnes. »
Ce message a vite fait le tour du monde. Aussitôt reçu par les cibles, les campements, villages et autres hameaux qui sont au tour des régions de Gao et Ménaka ont vu leurs habitants prendre la direction de la cité des Askias pour y être des réfugiés. Ceux-ci continuent d’arriver à Gao dans la journée d’hier, mercredi 14 septembre. Ils sont nombreux à s’installer derrière le camp militaire et à proximité de la direction régionale de la douane, dans des tentes de fortunes.
Sur la route de Tacharane également, plusieurs réfugiés y sont installés, notamment les Daoussack.
A LIRE AUSSI
« Il y’a des animaux notamment des chameaux dispersés un peu partout. Des enfants, des femmes, des vieilles personnes, tous sont au sol. Certains n’ont ni couvertures ni nattes, encore moins à manger. La situation est catastrophique. Le message de Gamou a davantage fragilisé la situation. Nous, les citadins, qui sont au centre ville, nous nous interrogeons toujours s’il faudrait partir ou rester ? », S’interroge un tailleur du marché Washington de Gao.
« Vers Wabaria, de l’autre côté du fleuve, les réfugiés y sont nombreux. Ce qui est inquiétant, c’est l’apparition des enfants mendiants qui inondent le centre ville de Gao avec notamment des petites filles. Certains se promènent avec des ordonnances en pleurnichant pour demander des soutiens par-ci et par-là. Je me demande si les responsables régionaux disent la vérité à Bamako. En tout cas, le message du Général Gamou continue de susciter beaucoup d’inquiétudes », nous a expliqué un enseignant de Gao V.
« Nous voulons fuir , mais nous ne savons même pas de quel côté partir étant donné que la route Sévaré-Gao est coupée. Les barbues sont vers la route qui mène au Niger, celle qui conduit à Tombouctou est aussi incertaine. Que faire ? Nous nous remettons à Dieu », nous a confié un commerçant de la place.
Voilà que la panique s’installe dans les régions de Gao et de Ménaka. Il urge que le gouvernement rompt le silence pour rassurer les populations.
Il est aussi urgent que les ONGs se mobilisent pour éviter une catastrophe humanitaire, et par la même occasion tenter de sauver le cheptel, déjà affamé.
A suivre
Wa Salam !
El Hadj Chahana Takiou
22 Septembre