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Conduite de la transition : L’heure de la délivrance

Depuis les évènements du 18 Août 2020, qui ont précipité le départ d’IBK du pouvoir, le peuple malien tout entier a poussé un grand ouf de soulagement. Pour lui, l’heure de la délivrance et du changement venait de sonner.

Un groupe de jeunes officiers, après s’être emparé du pouvoir, a nommé un Président et un Premier Ministre avant de mettre en place un Conseil National de Transition. Le Colonel Bâ N’Dao et son Premier Ministre Moctar Ouane ont été écartés des affaires. Assimi Goita, depuis Koulouba et Choguel Kokala Maiga depuis la primature, ont été investis de la lourde et délicate mission de redonner le sourire au peuple malien abandonné par certain de ses dirigeants véreux.

Ces institutions ont été investies de la lourde et délicate mission de gérer le pays pour une période déterminée avec comme tâche essentielle l’organisation des élections libres, transparentes et acceptées par tous. Mais, après deux ans et demi d’exercice, le pays semble dans l’impasse. Où en sommes-nous ? Où allons-nous ? Qu’est ce qui a été fait ? Qu’est-ce qui reste à faire ? se demande le commun des mortels.

« Le bilan à ce jour évoluerait entre mal et nul », selon certains observateurs de la vie politique malienne. Les attentes des populations sont loin d’être comblées. Les autorités de la transition auraient manqué le rendez-vous de l’inclusivité tant réclamée par d’aucuns. Les nominations aux postes de responsabilités se font et se défont sans tenir compte de la valeur intrinsèque. Au CNT on ne nous dira pas le contraire. Les hommes et les femmes y sont bombardés avec une légèreté déconcertante.

Les officiers tous corps confondus sont catapultés dans les labyrinthes de l’administration malienne à tous les niveaux. Les liens de parenté, d’amitié et de copinage ou de promotion seraient devenus les seuls critères qui vaillent pour se faire parachuter à un poste lucratif.

Par ailleurs, dans le pilotage du train de la transition, certains ténors de la classe politique ont été purement et simplement écartés. La raison évoquée par les maîtres du jour est qu’ils ont atteint toutes leurs limites. Oui, il faut le dire, ils ont déçu à tous les niveaux. De 1991 à nos jours, ils ont exercé le pouvoir sans pour autant réussir, comme cela se doit, à répondre aux aspirations légitimes des Maliens. « S’ils avaient bien géré, on n’en serait pas arrivé là aujourd’hui », s’est larmoyé un tenant du pouvoir actuel.

A titre de rappel, aux premières heures du renversement d’IBK, les acteurs du coup d’état ont solennellement déclaré qu’ils n’ont fait que parachever l’œuvre du peuple malien dont le M5-RFP fut la figure de proue. Les mêmes personnes ont laissé entendre qu’elles donneraient le pouvoir aux civils et retourneraient illico dans les casernes. Hélas ! La réalité serait devenue toute autre.

Le Premier Ministre Choguel Kokala Maiga vient de s’abonner à un exercice qui vise à préparer l’opinion sur une prolongation de la transition. « Les élections oui, mais elles doivent être précédées de réformes appropriées » a-t-il martelé. A ses dires, il faut combattre le terrorisme qui, comme un cancer, menace les fondements de la République et la cohésion de la nation. L’ordre de priorité élevé dans le Programme d’action du Gouvernement reste le retour définitif de l’ETAT et des services sociaux de base dans les zones affectées par la crise.

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L’insécurité, malgré les efforts déployés pour y faire face, prend des proportions inquiétantes même si, il faut le reconnaître, les FAMAS ont fait une montée en puissance sur les différents fronts.

Le partenariat avec la Russie a facilité la dotation de notre vaillante armée en moyens militaires terrestres et aériens dévastateurs. L’ennemi est traqué jusque dans ses derniers retranchements sur toute l’étendue du territoire.

Le front social est loin d’être apaisé. Les calculs politiciens ont commencé en vue de se positionner pour les futures élections générales. Le problème de l’emploi des jeunes reste entier. Oui ces espoirs de demain qui ont perdu confiance en leurs dirigeants, s’en sont remis à Dieu.

Depuis un certain temps, surtout depuis la veille des fêtes de fin d’année, un contrôle systématique des prix s’impose pour éviter que la cherté de la vie ne s’installe davantage, si ce n’est pas déjà fait. Les Maliens on faim et croupissent sous le poids de la misère, de l’incertitude et de la désolation à cause de l’insoutenabilité des prix des denrées de première nécessité.

« La lutte contre la corruption et la délinquance financière se fait de façon timide sur fond de sélection des dossiers y afférents », a décrié un citoyen sous le couvert de l’anonymat.

Certains responsables du régime défunt, qui y sont trempées de la tête aux pieds, ont réussi contre toute attente à quitter le pays. Tous ces milliards chapardés par ces individus sur le dos du contribuable malien retourneront-ils dans les caisses de l’état ? Cette impunité va-t-elle s’arrêter un jour ?

Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer une vaste concertation autour de l’essentiel. Elle sera l’occasion d’impliquer les hommes et les femmes du Mali dans la gestion de la période transitoire aux fins de lui garantir un succès retentissant. Tous ensemble autour d’une table, les Maliens devront se réconcilier et souffler dans la même trompette pour sauver le pays du chaos.

Pour relever tous ces défis majeurs, le moment est venu de faire l’union sacrée autour du Mali pour lui redonner son honneur et sa dignité d’antan. Chaque Malien, civil ou militaire, fonctionnaire ou opérateur économique, sans distinction de race ou d’ethnie, doit s’investir pour le nouveau Mali débarrassé de « toutes ses mauvaises graines ».

Que Dieu nous y aide.

 Prosper Ky

Source : Le Soft

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