La tenace euphorie suscitée et tant vantée de la révolution de mars 1991 est-elle définitivement enterrée ? Des indices concordants étalent au grand jour la fin d’une époque de gouvernance. Qu’est-il arrivé réellement aux acteurs du 26 mars ?
A la chute du pouvoir du Président Ibrahim Boubacar Kéita, le slogan phare était « plus d’acteurs du 26 mars 1992 au pouvoir ». En plus, d’autres refrains revenaient à savoir « la classe politique est obsolète », « il faut une nouvelle génération aux commandes ». Ainsi, on peut voir clairement une volonté populaire de porter un coup de massue à la révolution de mars 1991. Est-ce vraiment le début des hostilités pour effacer les acquis et hauts faits de plus de 30 nans de vie démocratique ?
Nous sommes en droit de s’interroger au regard des nombreuses qui ont suivi le 18 aout 2020. L’organisation des concertations nationales ayant débouché sur la Charte de la transition qui va désormais cohabiter avec la Constitution de 1992, était-elle les prémices ?
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La tenue des Assises nationales de la refondation (ANR) a scellé un nouveau pacte dont la finalité est de doter le pays d’une nouvelle Constitution en lieu et place de l’option de la révision constitutionnelle. Au moment où on commémore les 32 ans de l’avènement du multipartisme intégral, les autorités de la transition s’activent à la vulgarisation du projet de Constitution. A ce stade, tout porte à croire que nous nous acheminons vers un « Oui » massif.
Somme toute, l’adoption de cette nouvelle Constitution va-t-elle être le prolongement des acquis de la révolution de mars 91 ? Bien plus malin celui qui parvient à répondre à cette interrogation. Le fait est que plusieurs acteurs de la révolution de 1991 prêchent à contre courant de l’avènement de cette nouvelle Constitution pet-il être considéré comme une inquiétude ?
On peut juste constater de forte dissension au sein des acteurs de mars 91 qui à peine s’adressent la parole. Que dire des nombreux revirements de ceux qui ont toujours bec et ongles les principes démocratiques, mais qui aujourd’hui ont choisi de se mettre bon côté de la table ?
Trente deux ans après l’avènement de la démocratie dans notre pays, les citoyens dans leur majorité se disent « insatisfaits » du bilan. Certains vont jusqu’à parler de trahison des idéaux de la révolution et pointent un doigt accusateur sur la mauvaise gouvernance des acteurs. Malgré les promesses, le constat est amer, l’extrême pauvreté chez de nombreuses populations crève les yeux. Il y a de quoi à se poser véritablement de questions si la révolution de mars 91 n’est pas enterrée.
La Rédaction
L’Observatoire