Depuis l’annonce de la fin de la mission de la MINUSMA, la ville de Bamako est prise d’assaut par les discussions dans les familles, les lieux de travail, les rencontres informelles et même lors des marches. Nous avons approché les citoyens ordinaires pour recueillir leurs opinions.
Bakary Traoré, gestionnaire : « Dans un pays où la majorité des gens sont au chômage, trouver du travail est devenu difficile. L’État ne peut pas fournir des emplois dans toutes les régions du nord et du centre. Avant l’arrivée de la MINUSMA, ce n’était pas une question dont on parlait. Maintenant, nous nous préoccupons de ces personnes qui soutiennent leur famille avec un salaire. La fin de la mission de la MINUSMA a ses avantages, mais constitue également un inconvénient considérable pour ces jeunes travailleurs. »
Moussa Sakiliba, enseignant : « La MINUSMA était venue au Mali pour rester temporairement, pas pour une éternité. Il revient aux Maliens et à l’État de créer des emplois. Nous ne devrions pas compter sur les autres. Nous devons apprendre à subvenir à nos besoins quotidiens et ne pas dépendre des autres. L’État malien doit croire en lui-même pour survivre après le départ de la MINUSMA. Croyons en nous-mêmes ! »
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Kadiatou Traoré, DRH dans une entreprise locale : « Tout le monde est content de la fin de la mission de la MINUSMA. Rappelons-nous que depuis le départ de l’opération Barkhane, qu’a fait l’État pour les jeunes qui ont perdu leur emploi ? Nous sommes obligés de nous retrouver au chômage. Imaginez ceux qui ont contracté des prêts auprès de la banque pour réaliser un projet. Le gouvernement a-t-il un programme pour ces jeunes ? »
Ramatoulaye Cissé, entrepreneure : « La fin de la mission de la MINUSMA est une excellente nouvelle. Nous pourrons trouver la paix entre les fils et les filles du pays. Félicitations au gouvernement du Mali et au peuple malien. La lutte continue pour l’intérêt de notre grand Mali. »
Minkoro Camara, avocat stagiaire : « Pour ma part, je soutiens la MINUSMA sous toutes ses formes. J’aime la MINUSMA plus que les dictateurs qui nous privent de nos droits les plus élémentaires. Ceux qui demandent la fin de la mission de la MINUSMA sont confortablement installés sous la climatisation, signant des communiqués à la télévision, défilant en tenue militaire avec des armes et des cagoules. Ce ne sont pas eux qui libéreront Kidal. Continuez à les applaudir, et lorsque vous arrêterez d’applaudir, vous vous rendrez compte que le temps est déjà passé. »
Propos recueillis par Hawa Traoré
Le Soft
