Le président en exercice de la CEDEAO a vivement critiqué "la tentative de certains pays sous régime militaire de créer une Alliance des États du Sahel". Néanmoins, Tinubu a réaffirmé que la CEDEAO est toujours déterminée à renouer le dialogue avec les pays sous régime militaire, "sur la base de plans de transition réalistes et courts qui peuvent assurer la démocratie et la bonne gouvernance". Il a souligné la disposition de la CEDEAO à fournir un soutien technique et matériel en vue de la réalisation de ces objectifs stratégiques.
SANS DÉTOUR

AES : Le niet de Bola Ahmed Tinubu

Le président du Nigeria a exprimé son opposition à l’Alliance des États du Sahel (AES) lors du dernier sommet de la CEDEAO. Bola Ahmed Tinubu a qualifié cette alliance de « tentative fantôme de détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance ».

La question cruciale qui se pose maintenant est la suivante : quel avenir pour l’AES ? Cette question revêt une grande importance, surtout lorsque l’on sait que les chefs d’État de la CEDEAO s’y opposent vigoureusement. Le président nigérian, également président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a été très direct dans ses propos. Lors du 64ème sommet de la CEDEAO à Abuja, il s’est fermement opposé à l’Alliance des États du Sahel, un « pacte de défense mutuelle » conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso en septembre 2023.

Ces déclarations ont été faites lors de l’allocution d’ouverture de Tinubu, dans laquelle il a exhorté les dirigeants ouest-africains à donner la priorité à la bonne gouvernance, la qualifiant de catalyseur pour la transformation et le développement socio-économiques.

Le président en exercice de la CEDEAO a vivement critiqué « la tentative de certains pays sous régime militaire de créer une Alliance des États du Sahel ». Néanmoins, Tinubu a réaffirmé que la CEDEAO est toujours déterminée à renouer le dialogue avec les pays sous régime militaire, « sur la base de plans de transition réalistes et courts qui peuvent assurer la démocratie et la bonne gouvernance ». Il a souligné la disposition de la CEDEAO à fournir un soutien technique et matériel en vue de la réalisation de ces objectifs stratégiques.

A LIRE AUSSI : https://icimali.com/inps-2024-avis-dappel-doffres-ouvert-n01-et-n236667-2/

Concernant les récents troubles en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, le président nigérian a appelé les autres dirigeants à protéger la démocratie, réaffirmant la tolérance zéro de la CEDEAO envers les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

« En assurant une bonne gouvernance qui s’attaque aux défis de la pauvreté, de l’inégalité et d’autres préoccupations de la population, nous aurions réussi à nous attaquer à certaines des causes profondes de l’intervention militaire dans les processus civils dans notre région », a-t-il insisté.

Suite à ce refus catégorique de l’organisation de reconnaître l’existence de cette alliance qui la fragilise, la question demeure : l’AES trouvera-t-elle sa place au sein de la CEDEAO ? Pour l’instant, aucun des trois pays concernés n’a émis de commentaire après cette sortie très remarquée du président nigérian.

Du côté des populations des pays impliqués, une grande partie de l’opinion accueille cette alliance avec enthousiasme, considérant qu’il s’agit d’une opportunité idéale pour quitter la CEDEAO, qu’elles ont toujours perçue comme étant sous l’influence de l’Occident. Pour l’instant, rien n’indique un abandon de cette alliance qui semble solidement ancrée dans ces trois États du Sahel partageant un destin commun.

Ahmadou Sékou Kanta

L’Observatoire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *