« Penser la culture, penser le progrès : rendre hommage aux grands écrivains avec un grand orateur » était le thème de la conférence animée par Mohamed Salia Touré, ancien Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, ce samedi 4 mai 2024 à l’Espace Culturel Urgol Café. L’orateur du jour a rendu hommage à l’écrivain Amadou Hampâté Ba.
Devant un parterre de participants issus du monde estudiantin, enseignant, culturel et autres, le conférencier a, sans détours, fait comprendre que la culture et le progrès riment avec le développement. « L’acteur culturel crée des emplois », a soutenu l’ancien ministre Mohamed Salia Touré, « on ne peut penser le développement sans la culture. La culture doit être le logiciel du développement, de la prise en charge de la jeunesse, elle est un facteur de développement ».
Face à la crise de gouvernance qui secoue le Mali, l’ancien ministre Mohamed Salia Touré est formel : « La solution peut venir de la culture. Les pays qui ont réussi à avoir une bonne gouvernance ont puisé dans la culture ». Il ajoute également qu’il faut « un bon leadership ». Cependant, il regrette : « On a enlevé à la culture tout son pouvoir ».
Selon Mohamed Salia Touré, Amadou Hampâté Ba invite, à travers ses œuvres, « la jeunesse à la recherche de la connaissance ». « Amadou Hampâté Ba était un fervent musulman, il n’y a pas de contradiction entre sa foi et les valeurs traditionnelles positives ; il était moderne, ouvert sur le monde. Mais il soutient que tout ce qui vient de l’extérieur doit être filtré », a-t-il répondu, interrogé sur sa religion qui semble contrastée avec sa défense des valeurs traditionnelles africaines.
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Parlant de l’aspect traditionnel d’Amadou Hampâté Ba, Mohamed Salia Touré dit que la tradition, selon l’auteur, est l’ensemble des connaissances qui nous sont transmises par nos devanciers. « La culture, selon lui, est de l’or », a déclaré le conférencier, avant de poursuivre : « Amadou Hampâté Ba était un fervent défenseur de nos langues, de nos cultures ». Car, disait-il, la beauté d’un tapis réside dans la diversité de ses couleurs.
En abordant la situation économique des pays africains, qui consiste à toujours tendre la main comme cela a été récemment le cas entre le Mali et le FMI/Banque Mondiale, le conférencier a déclaré que l’écrivain Amadou Hampâté Ba percevait l’économie des États ouest-africains « comme un puits qui reçoit de l’eau de l’extérieur ». « Il est bon de tendre la main », dit le ministre Touré, « mais il faut savoir s’arrêter à un moment et ne pas en dépendre ».
Le conférencier a également fait comprendre que du point de vue politique, « il existe déjà dans nos États, selon Amadou Hampâté Ba, une forme de démocratie avant l’avènement de la démocratie ». « Même les rois acceptaient la contradiction du fait qu’ils écoutaient leurs conseillers avant de se prononcer », a-t-il justifié.
Le message de Amadou Hampâté Ba à la jeunesse est contenu dans sa lettre, dira le conférencier, qui a regretté que la jeunesse malienne, qui constitue aujourd’hui unz couche importante de la population, ne lise pas. « Ce n’est pas la faute des jeunes », a martelé M. Touré, « il n’y a pas suffisamment de bibliothèques » à proximité.
Faut-il le rappeler, l’ancien ministre Mohamed Salia Touré est un homme profondément engagé pour le progrès de la jeunesse. Ses nombreuses initiatives à travers le « grin citoyen », son attachement aux traditions, son ouverture à la modernité et au dialogue sont autant d’éléments qui lui permettent de saisir avec dextérité les problématiques contemporaines de la jeunesse et les enjeux de la culture.
Cyril Roc DACK / Icimali.com
