Même si le 28 août 2018 semble marquer la fin du Gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga, le Président réélu Ibrahim Boubacar Kéita doit renouveler sa confiance en le « Tigre » et le maintenir à son poste. L’Homme est capable de relever les défis qui attendent le quinquennat 2018-2023.
Stratège, réputé pour sa discrétion, Soumeylou Boubèye Maïga a été nommé Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le 30 décembre 2017 par le Président Ibrahim Boubacar Kéita. La mission assignée à celui que d’aucuns surnomme « Le Tigre » est l’organisation de l’élection présidentielle 2018. Il n’est pas en terrain méconnu, car ayant servi comme Chef des services de renseignements, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, ministre de la Défense et des Anciens combattants, puis Secrétaire général de la Présidence.
Très pragmatique, le Premier Ministre a su créer le climat de confiance entre les acteurs de l’élection, toutes les exigences de l’opposition ont été satisfaites. Il est allé lui-même au charbon pour créer le climat de confiance et rassembler tous, Nord comme Sud, autour de la cause commune: le Mali. Certaines zones du Nord dont Kidal, qui étaient considérées comme zones de non droit, ont rejoint la République. Une porte ouverte donc aux différents candidats d’y battre placidement leurs campagnes présidentielles. Les deux figures emblématiques actuelles de la politique malienne, Ibrahim Boubacar Kéita et Soumaïla Cissé, y ont été, même le premier a eu même à passer la nuit à Kidal.
Alors que le temps restant pour ladite élection était très court et que les conditions sécuritaires ne s’y prêtaient pas, le nouvel homme fort de la Cité Administrative de Bamako a su relever les défis de l’heure et tenir l’élection à la date échue. Les premier et deuxième tours ont eu lieu conformément au calendrier électoral, sur toute l’étendue du territoire, et le Mali s’est doté d’un nouveau Président, le sortant Ibrahim Boubacar Keita. Tous les observateurs nationaux et internationaux sont unanimes de la transparence et de la crédibilité de l’élection. Ce qui confère au PM le qualificatif de « l’homme des situations difficiles ». Cette mission réussie, Soumeylou Boubèye Maïga s’en est félicité : « J’ai le sentiment d’avoir accompli une des missions majeures confiée au gouvernement ».
Ce mardi 28 août 2018 a eu le conseil des ministres, probablement le dernier du premier quinquennat d’IBK, avant son investiture le 4 septembre prochain pour le second. La démission du Gouvernement Soumeylou est désormais une question de jours. Une nouvelle équipe sera mise en place pour une nouvelle orientation du nouveau projet de société d’IBK, «Notre Mali Avance», qui suscité la confiance des 67% des Maliens.
Mais, au regard des prouesses de PM Soumeylou Boubèye Maïga en seulement sept mois à la Primature, ce que ses prédécesseurs n’ont pas pu, et le climat de paix, de sécurité et de sérénité qu’il a réussies à instaurer dans le pays, il est d’une impérieuse nécessité de le maintenir à son poste. SBM n’est pas le seul Malien à pouvoir dérouler le programme présidentiel, mais sa nomination a sonné le glas de certains comportements défiant l’autorité. Avec lui à la Primature, le Mali a renoué peu à peu avec l’autorité de l’Etat.
Ibrahim Boubacar Kéita doit emboiter le pas à son homologue nigérien qui a renouveler au lendemain de son investiture pour son second mandat sa confiance à Brigi Rafini en poste de Premier ministre pendant tout le premier quinquennat de Mahamadou Issoufou. Le maintien de Soumeylou doit être pour IBK un tremplin pour le retour complet de l’Etat, surtout s’il veut un quinquennat sans turbulences.
Par CYRIL pour Icimali.com