Alors que les rideaux tombent sur les travaux du Dialogue inter-maliens ce vendredi 10 mai 2024, le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, marque une démarcation vis-à-vis des discours haineux. « Notre peuple a besoin de plus d’unité », persiste-t-il le numéro 1 malien.
Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a présidé, le lundi 6 mai dernier, l’ouverture de la phase nationale du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale, marquant ainsi une étape cruciale dans le chemin vers la stabilité et l’unité du pays. L’événement, qui s’est tenu au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a rassemblé des représentants de divers horizons, tous engagés dans la quête d’une solution durable aux défis auxquels le Mali est confronté.
Dans son discours d’ouverture, le colonel Assimi Goïta a souligné l’importance de l’implication de tous les Maliens dans ce processus de dialogue et de réconciliation. « Je formais le vœu de voir toutes les Maliennes et tous les Maliens y participer et s’exprimer librement », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’importance de la participation inclusive à cette entreprise nationale.
Au cours des dernières semaines, les Maliens ont été invités à s’exprimer lors de phases communales, régionales et au niveau international. Cette démarche ascendante a permis à chacun de faire entendre sa voix, de partager ses préoccupations et de proposer des solutions pour surmonter les défis auxquels le pays est confronté.
Le Mali, autrefois réputé pour sa stabilité et sa tranquillité, a été plongé dans une situation de conflit complexe au cours des dernières années, mettant en péril la sécurité et le bien-être de ses citoyens. « Nous avions été réduits à être des observateurs du martyre de notre peuple, pour des raisons économiques et géostratégiques auxquelles nous étions totalement étrangers. Nos forces de défense et de sécurité, auxquelles on avait enlevé toute capacité offensive, ne pouvaient nullement assumer leur mission régalienne de protection du territoire, des populations et de leurs biens », a regretté le Chef de l’Etat.
A en croire le Président Goïta, « les solutions préconisées par la communauté internationale ont plutôt contribué à élargir les zones de tension pour toucher une grande partie du territoire ». « Pire, s’offusque Colonel Assimi Goïta, il est apparu que les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour assurer l’unité nationale répondaient à un agenda contraire aux intérêts du peuple malien. » D’où la nécessité pour le peuple malien, selon le Chef de l’Etat, de « reprendre son destin en main » et de travailler ensemble pour reconstruire le tissu social et rétablir la paix dans tout le pays.
Dans cette optique, le dialogue inter-maliens a adopté, à ses dires, « une approche inclusive », garantissant le respect de la diversité des opinions et des expressions, ainsi que l’interdiction de tout discours haineux ou discriminatoire. Les discussions ont porté sur une gamme de thématiques cruciales, allant de la paix et la réconciliation nationale à l’économie et au développement durable, en passant par les questions politiques, institutionnelles et sécuritaires.
Le président Goïta a également souligné l’importance de l’unité et de la solidarité pour surmonter les défis à venir. « Notre peuple a besoin de plus d’unité et de solidarité », a-t-il déclaré, appelant à la coopération entre tous les Maliens pour faire avancer le pays sur la voie du développement et de la prospérité.
En conclusion, le Président de la transition a exhorté tous les participants à maintenir l’esprit de franchise et de patriotisme qui a caractérisé les phases précédentes du dialogue. « C’est l’esprit du Mali Kura qui devra nous guider tous », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’importance de l’unité nationale dans la poursuite de la réconciliation et de la paix durables au Mali.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire