La rentrée scolaire 2024-2025, initialement prévue pour ce mardi 1er octobre, a été reportée au lundi 4 novembre 2024. Le ministre de l’Éducation nationale, Dr Amadou Sy Savané, dans le viseur des syndicats de l’Éducation, a justifié cette décision par l’« État de catastrophe naturelle » qui frappe actuellement le pays.
Certaines écoles publiques sont en effet occupées par des victimes des inondations, rendant les établissements scolaires indisponibles pour accueillir les élèves.
Cependant, ce report de la rentrée ne fait pas l’unanimité, particulièrement du côté des syndicats de l’éducation. Ceux-ci pointent du doigt le ministre Savané, qu’ils accusent de prendre cette décision sous d’autres prétextes. Selon Mamadou Daba Diawara, administrateur du SYNEFCT Information, une plateforme Facebook dédiée aux syndicats de l’éducation, la raison véritable serait liée aux tensions croissantes entre le ministère et les syndicats.
« La rentrée n’a pas été reportée pour des raisons de catastrophe naturelle, mais parce qu’ils craignent les syndicats qui ont boycotté deux rencontres avec le ministre de l’Éducation nationale. Ils redoutaient les actions que nous préparions pour la rentrée », a écrit M. Diawara.
Il a ajouté que malgré le report, les syndicats comptent bien se faire entendre : « Même si la rentrée est repoussée à l’année prochaine, ils nous verront toujours sur le terrain. Si vous n’avez pas provoqué les syndicats qui avaient opté pour une école apaisée et performante depuis 2022, vous n’alliez pas prendre aujourd’hui comme la date de signature de votre décision de report. Ce n’est que le début du commencement si vous continuez à ignorer vos partenaires sociaux.»
- A LIRE AUSSI : https://icimali.com/mali-demarrage-des-operations-de-la-nouvelle-immatriculation-des-vehicules-automobiles-et-engins-motorises39629-2/
Les syndicats reprochent également au ministère la non mise en place de la commission d’orientation des admis au Diplôme d’Études Fondamentales (DEF) 2024, une étape cruciale pour la poursuite des études des élèves admis. Selon Moustapha Guitteye, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), cette situation témoigne d’une « crise sans précédent » dans le système éducatif du pays. « On ne peut pas attendre plus d’une année et deux mois pour maîtriser les dossiers », a-t-il déploré.
Le report de la rentrée scolaire, bien que justifié par les inondations, semble donc exacerber les tensions déjà palpables entre le ministère de l’Éducation et ses partenaires sociaux. Les prochaines semaines risquent d’être marquées par des mouvements de contestation, alors que les syndicats continuent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme un manque de dialogue et de considération de la part du département de tutelle.
Cyril Roc DACK / Icimali.com