Lors de la première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, le 10 novembre 2024 à Sochi en Russie, Son Excellence Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, a adressé un discours saluant les avancées de la coopération entre le Mali et la Russie.
Devant les représentants de nombreux pays, le ministre malien a souligné la « solidarité remarquable » de la Russie envers son pays, tout en appelant à une intensification des partenariats pour un monde multipolaire.
« Je voudrais tout d’abord réitérer les félicitations de la délégation du Mali à la Fédération de Russie pour la tenue de cette conférence et son organisation réussie », a déclaré M. Diop en préambule, marquant ainsi l’esprit de respect et de coopération qui préside aux relations russo-africaines.
Des engagements tenus
Saluant l’accomplissement des engagements pris lors du Sommet de Saint-Pétersbourg, le ministre a mentionné que de nombreux projets en matière humanitaire, de renforcement des capacités et d’investissement stratégique sont désormais en place. « Je suis heureux de noter que la quasi-totalité des engagements pris […] ont été exécutés ou sont en cours d’exécution », a-t-il affirmé, évoquant des initiatives concrètes dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, et des infrastructures, mais également dans des secteurs innovants tels que l’exploitation spatiale.
En matière d’énergie, M. Diop a exprimé sa satisfaction concernant le lancement de centrales photovoltaïques au Mali, qui auront un impact significatif sur la disponibilité en électricité. « L’opérationnalisation du Mémorandum d’Entente dans le domaine de l’énergie est une étape majeure », a-t-il souligné.
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La sécurité au cœur des préoccupations
Dans son discours, le ministre a également abordé la question de la défense et de la sécurité, un domaine essentiel pour le Mali. « La Russie poursuit ses appuis au Mali en vue de parachever la montée en puissance des Forces de Défense et de Sécurité », a déclaré M. Diop, précisant que ces efforts incluent la fourniture d’équipements, notamment aériens, et la formation des forces militaires maliennes.
Cette coopération renforcée s’appuie, selon lui, sur des « relations politiques et diplomatiques exceptionnelles » entre les deux pays, bâties sur « une solidarité sincère, un respect réciproque et un partenariat mutuellement bénéfique ».
Une hostilité dénoncée
Sur un ton plus grave, le ministre a dénoncé le soutien de l’Ukraine à des groupes terroristes dans la région du Sahel. « L’Ukraine revendique publiquement, presque fièrement, son soutien aux groupes terroristes opérant au Sahel », a-t-il affirmé, en expliquant que cette ingérence a poussé le Mali à rompre ses relations diplomatiques avec Kiev.
« Nous ne sommes pas dupes ! » a insisté M. Diop, appelant la communauté internationale à prendre des mesures pour contrer cette menace. En parallèle, il a exprimé sa reconnaissance envers les pays qui ont soutenu le Mali dans sa lutte contre le néocolonialisme.
La Confédération des Etats du Sahel : un nouvel acteur géopolitique
Le ministre a également évoqué la Confédération des Etats du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en réponse aux défis sécuritaires croissants dans la région. « La Confédération AES est incontestablement un nouvel acteur géopolitique majeur, cohérent, solide et dynamique », a déclaré M. Diop, ajoutant que cette organisation vise à consolider les liens de solidarité entre ces pays pour une intégration régionale renforcée.
Dirigée par le Président malien de la Transition, Assimi Goïta, la Confédération vise à une « refondation de l’intégration africaine » fondée sur la souveraineté et l’autonomie des Etats africains.
Pour un monde multipolaire et juste
Le ministre a conclu en insistant sur l’importance d’un ordre mondial multipolaire, capable de garantir la stabilité et la prospérité des nations. « L’ordre mondial est aujourd’hui menacé par l’unilatéralisme », a averti M. Diop, en saluant les efforts de la Russie et des pays du BRICS pour construire une alternative aux sanctions internationales qu’il a qualifiées de « coercitives et illégitimes ».
En clôturant son discours, Abdoulaye Diop a lancé un appel pour un partenariat Afrique-Russie respectueux et équitable. « Le changement auquel nous aspirons passe nécessairement par un engagement accru des pays africains », a-t-il déclaré. « Vive la coopération entre l’Afrique et la Russie pour l’avènement d’un monde en paix, stable, juste et équitable. »
Cette conférence ministérielle marque un nouveau jalon dans le rapprochement entre la Russie et l’Afrique, une alliance prometteuse pour un monde aux équilibres renouvelés.
Cyril Roc DACK / Icimali.com