Alors que le Mali célébrait, ce mardi 14 janvier 2025, la journée de la souveraineté retrouvée, Sekou Niamey Bathily, Porte-parole du parti RPM, soutient non seulement que « l’expression souveraineté retrouvée me laisse perplexe », mais « la vraie souveraineté, c’est aussi le pouvoir de choisir librement ses dirigeants à travers les urnes sans contrainte interne ou externe ». Lisez cette sortie sur son compte Facebook.
« La vraie souveraineté, c’est aussi le pouvoir de choisir librement ses dirigeants à travers les urnes sans contrainte interne ou externe.
Sincèrement l’expression souveraineté retrouvée me laisse perplexe dans la mesure où je ne sais pas ce qui a changé le 14 janvier 2022 pour qu’on retrouve une souveraineté dite perdue. De quelle souveraineté parle-t-on ? Souveraineté monétaire ? Souveraineté politique ? Avant le 14 janvier 2022, le Mali n’était-il pas gouverné par des maliens ? Avions-nous des Présidents étrangers ? Le peuple malien ne votait-il pas librement pour élire des maliens Président de la République, députés, Maires, Conseillers régionaux, de cercle et communaux ? L’État n’était-il pas organisé en différents pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) ?
Du 14 janvier 2022 à nos jours avons-nous créé une nouvelle monnaie ? Avons-nous rétabli de façon continuelle l’électricité ? Combien d’usines avons-nous créé ? Avons-nous reconquis intégralement le territoire national ? Avons-nous la liberté de choisir nos dirigeants par vote ? Consommons-nous ce que nous produisons ? La production couvre-t-elle le besoin en consommation ? Autant de questions que je me pose actuellement. C’est pourquoi j’estime que la question de souveraineté doit être traitée autrement. On peut être souverain sans faire la guerre aux autres. Si protester et manifester dans les rues contre les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA suffisent pour être souverain, on a vraiment du chemin à faire. Aussi, la souveraineté consiste-t-elle à changer de partenaire ?
Pour rappel, le 22 septembre 1960 a permis à notre pays de proclamer son indépendance, de se doter d’un nom (Mali), d’un drapeau (Vert, Or et Rouge), d’une hymne nationale (Le Mali), d’un Président de la République (Modibo Keïta) et de créer par la suite une armée (Armée Mali) et une monnaie (Mali Wari). Le Mali avait-il perdu tous ces attributs pour qu’on les retrouve 60 ans après, le 14 janvier 2022 ? À mon humble avis, le 22 septembre fruit des luttes historiques et le 20 janvier doivent nous suffire. Nous avons cessé d’être le Soudan français à partir de cette première date et la seconde a vu la création d’une armée nationale. Depuis, nous avions des maliens qui sont élus et dirigeaient le pays à notre nom avec une armée nationale engagée sur le terrain. Nous avons un système judiciaire qui fonctionne à côté des pouvoirs législatif et exécutif. À ce que je sache un Russe ou un Burkinabé n’a jamais été élu par les maliens Président de la République du Mali.
En définitif, pour un Mali émergent allons à une modernisation poussée de notre agriculture, à plus de sécurisation de notre territoire pour promouvoir l’industrialisation avec une souveraineté énergétique. Nous devons exceller dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures. Tous ceux-ci doivent être soutenus par une économie stable et émergente. C’est surtout sur ces axes que les maliens attendent leurs dirigeants. La question qui mérite d’être posée est la suivante : la vraie souveraineté n’est-elle pas aussi le pouvoir de choisir librement ses propres dirigeants sans contrainte interne ou externe ? Est-ce le cas dans le Mali d’après 18 août 2020 ?
Que Dieu bénisse le Mali et protège les maliens. »