Alors que sa dernière sortie sur l’interdiction de circulation des véhicules hors normes et hors gabarit a suscité de vives réactions de certains des ses compatriotes qui l’ont traité de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure, l’ancien Premier ministre Moussa Mara est réhabilité pour sa proposition d’approche pédagogique dans la gestion de la mesure.
Depuis l’entrée en vigueur, le 1er avril 2025, de l’interdiction de circulation des véhicules hors normes et hors gabarit, de nombreux camions sont immobilisés aux postes frontaliers, révélant les limites d’une application jugée trop rigide. Ce blocage concerne principalement des semi-remorques transportant des conteneurs ainsi que des porte-chars et porte-engins, affectant toute la chaîne logistique nationale. Une situation que l’ancien Premier ministre Moussa Mara avait prédit et dénoncée.
Dans une publication largement relayée sur les réseaux sociaux, Moussa Mara appelait à un assouplissement de la mesure. « Sans remettre en cause la pertinence de cette mesure prise il y a quelques mois et récemment entrée en vigueur, force est de constater qu’aujourd’hui plusieurs centaines de camions sont bloqués à nos frontières depuis quelques jours. Cela pénalise les transporteurs, les transitaires, les consommateurs et sans doute les finances publiques si on ne trouve pas de solution rapidement », avait-il alerté.
Conscient de l’impact économique de cette situation, Mara avait interpellé directement le ministre en charge des Transports : « Je demande au Ministre de faire preuve de flexibilité, de laisser entrer ces camions et de donner un minimum de temps pour qu’ils se conforment aux règles. En ces moments économiques difficiles, la pédagogie doit aussi faire partie de notre management public. »
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Face à la montée des inquiétudes et à la paralysie croissante du trafic, la Direction générale des Transports a dû réagir. Dans une correspondance adressée aux Directeurs régionaux, le Directeur général Mamadou Sow a annoncé des ajustements. « Après un large tour d’horizon, il a été convenu d’autoriser, à titre exceptionnel, la sortie des véhicules transportant des balles de coton immobilisés au niveau des postes frontaliers en direction des ports de transit », précise-t-il.
M. Sow clarifie également la portée de la mesure selon laquelle ‘’le transport par conteneurisation est une pratique normalisée au niveau international’’ et que ‘’ le transport spécial, effectué sur les porte-chars ou porte-engins, échappe à la mesure d’interdiction’’. Ainsi conclut-il, ‘’ les véhicules susmentionnés sont autorisés à circuler’’.
Ces clarifications, qui font suite à une réunion tenue au ministère le 22 avril, constituent une réponse aux préoccupations de terrain et, dans les faits, valident les appels de l’ex-Maire de la Commune IV de Bamako, Moussa Mara.
Le Directeur général invite ainsi ses collaborateurs à ‘’ relayer ces informations auprès de (leurs) agents ainsi qu’aux services techniques partenaires… afin d’éviter toute interprétation erronée ou application inappropriée de la mesure’’. « J’attache du prix à l’exécution correcte et diligente des présentes instructions », a martelé Mamadou Sow.
Cette sortie du Directeur général des Transport sonne comme un désaveu pour les détracteurs de Mara, qui avait été vivement critiqué pour sa position. L’appel à la pédagogie, au réalisme et à la flexibilité trouve aujourd’hui écho dans cette décision, réhabilitant l’approche anticipative de l’ancien Premier ministre.
Cyril Roc DACK