Le Conseil des ministres, réuni ce mercredi 16 juillet 2025 sous la présidence du Chef de l’État, a franchi une étape importante vers la modernisation de l’identification nationale et la libre circulation dans l’espace sahélien.
Sur proposition du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, deux projets de décret ont été adoptés, portant respectivement sur l’institution et la réglementation de la carte nationale d’identité biométrique et du passeport national.
Ces deux instruments s’inscrivent dans le cadre de l’harmonisation régionale initiée par la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. En réponse aux défis de sécurité transfrontalière et au besoin croissant de faciliter les déplacements légaux dans l’espace confédéral, les Chefs d’État des pays membres ont convenu de mettre en œuvre des documents de voyage et d’identité unifiés, sécurisés et interopérables.
À la suite de la validation technique des spécifications harmonisées par les ministres en charge de la sécurité des trois pays le 22 novembre 2024 à Bamako, le Président de la Confédération des États du Sahel a entériné, par décisions en date du 18 avril 2025, la création de deux documents supranationaux : le e-passeport AES et la Carte d’Identité biométrique AES.
Ces documents seront conformes aux normes internationales, notamment celles de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), garantissant ainsi leur reconnaissance et leur fiabilité à l’échelle internationale.
Une concession intégrant l’identité confédérale
L’adoption des projets de décret par le Mali permettra de lancer un contrat de concession pour la fabrication desdits documents, en intégrant les éléments graphiques et de sécurité spécifiques à la Confédération AES. Il s’agit notamment de scellés, puces électroniques, codes de sécurité et design identitaire propre à l’espace sahélien intégré.
Ce tournant technique et réglementaire permettra de renforcer la lutte contre la fraude documentaire, de mieux tracer les mouvements des populations et d’améliorer le contrôle des frontières au sein d’une région confrontée à des menaces sécuritaires persistantes.
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Un pas vers l’intégration sahélienne
Au-delà de sa portée sécuritaire, cette réforme traduit une volonté politique de plus grande intégration entre les États du Sahel, avec pour objectif une mobilité régionale fluide, sûre et encadrée. En dotant les citoyens de documents d’identité modernes, partagés et interopérables, les gouvernements du Mali, du Niger et du Burkina Faso posent les bases d’une souveraineté partagée et d’un espace confédéral sécurisé.
Cette initiative est également un signal fort envoyé à la communauté internationale sur la capacité des pays de la région à proposer des solutions concertées à leurs défis communs, loin des modèles imposés.
Prochaine étape : la mise en circulation effective des documents biométriques AES, qui devrait intervenir dans les mois à venir, une fois les procédures contractuelles finalisées et les infrastructures techniques prêtes.
Issa TANGARA / Icimali.com